Lundi soir, Dion Waiters a eu la désagréable expérience d’apprendre sur le banc de son équipe, lors d’un match, qu’il venait d’être échangé. À Montréal, la situation résonne en raison de la transaction impliquant Michael Cammalleri à l’époque, mais dans la NBA, ce n’est pas si commun comme façon de faire en raison du petit nombre de joueurs présents sur le banc lors d’un match.

Donc, Waiters portera désormais l’uniforme du Thunder d’Oklahoma City tandis que les Cavaliers, avec l’aide des Knicks dans la transaction, rapatrient le volatile J.R. Smith, le spécialiste de la défense Iman Shumpert en plus d’un choix de première ronde du Thunder.

Après la libération surprise de Josh Smith par les Pistons en décembre, cette transaction marque le début des changements qu’apporteront les formations près de la mi-saison avec, en tête, l’avenir ou le présent, dépendamment des situations.

Pour Cleveland, on cherche à améliorer l’entourage de LeBron James en fonction de ce qu’il apporte à l’équipe. Waiters, un marqueur naturel, ne complémentait pas bien le travail de James, Kyrie Irving et Kevin Love. Si bien qu’il était mécontent sur le terrain et, statistiquement, affichait une baisse de régime inquiétante pour l’équipe. En substituant le volume offensif de Waiters pour l’efficacité défensive de Shumpert, Cleveland façonne un peu mieux son cinq partant dans l’espoir d’un long séjour en éliminatoires au printemps. Pour ce qui est de J.R. Smith, il s’agit du prix à payer pour faire l’acquisition de Shumpert et d’un choix de première ronde. Smith vient avec un contrat salé qui inclut une option, à sa discrétion, de 6,5 millions la saison prochaine. Ce chiffre minera les chances de Cleveland de s’améliorer via le marché des joueurs autonomes, mais, ils ont conservé de l’espace cette saison et, qui sait, Smith pourrait retrouver une partie de sa touche d’antan, lui qui était dans un passé pas si lointain un marqueur redoutable dans la NBA. Le problème avec Smith en est un d’attitude et de motivation sur le terrain. Un talent incontestable doublé d’un jugement discutable, c’est le pari de Cleveland en le rapatriant aux côtés d’un meneur imposant comme James. Un pari très peu risqué pour les Cavaliers qui doivent maintenant trouver de l'aide sous les paniers en raison de la blessure incombant Anderson Varejao.

Du côté des Knicks, on jette la saison aux oubliettes avec les performances exécrables de l’équipe (5 victoires et 32 défaites). Carmelo Anthony pourrait être mis sur la touche pour le reste de la saison afin de soigner son genou et, de toute façon, J.R. Smith ne cadrait pas dans le système offensif de Phil Jackson et du nouvel entraîneur Derek Fisher. Donc, on fait maison nette et on décharge des contrats avant de faire des emplettes judicieuses dès la saison prochaine. C’est la bonne chose à faire pour New York qui, de toute façon, ne peut pas sauver la saison. Aussi bien penser à long terme et donner la chance à des jeunes de voir du parquet. Dommage de perdre Shumpert pour faire ce ménage, mais il y avait un risque de le perdre de toute façon lorsqu’il obtiendrait son autonomie. Comme les Cavaliers, les Knicks obtiennent ce qu’ils voulaient avec cette transaction sans trop faire de sacrifices.

C’est du côté d’Oklahoma City qu’on pourrait soulever quelques doutes par rapport à la manœuvre. L’équipe était déjà bien garnie sur les périmètres au niveau des jeunes joueurs, même si aucun ne possède la touche offensive de Waiters. Cependant, Kevin Durant et Russell Westbrook marquent la majorité des points de l’équipe et les deux vedettes prennent possession du ballon presque en tout temps sur les parquets, une situation qui n’avantagera pas Waiters et son besoin de tirer souvent au panier afin de trouver son rythme. On peut comprendre Sam Presti de prendre une chance sur l’ancien 4e choix du repêchage (en 2012), mais connaissant la propension de l’équipe à fuir la taxe de luxe, on présume que l’arrivée de Waiters sonnera le départ d’un jeune comme Jeremy Lamb ou Reggie Jackson. Du lot, OKC obtient le meilleur joueur à moyen et long terme, du moins, si on offre encore du poids au potentiel de Waiters qui, à 23 ans, effleure à peine son plein régime chez les professionnels.

Ainsi s’amorce la saison des transactions, des rumeurs et des ajustements dans la NBA avant la pause du Match des étoiles. À voir le rythme de certaines formations, croyez-moi, il y aura beaucoup d’autres transactions d’impact dans les prochaines semaines. La course au championnat est ouverte à plusieurs aspirants sérieux, de quoi alimenter le marché des transactions.