EAGLE, Colorado (AP) - L'affaire Kobe Bryant a connu une fin abrupte mercredi lorsque les procureurs de la poursuite ont annoncé qu'ils n'avaient d'autre choix que de laisser tomber les accusations d'agression sexuelle à l'endroit de la vedette de la NBA parce que la présumée victime ne pouvait plus témoigner.

En présence des parents de la jeune dame de 20 ans, le juge Terry Ruckriegle a classé l'affaire, dans le cadre d'une entente qui stipule qu'aucune nouvelle accusation ne pourra être portée.

"La poursuite a déposé une requête visant à annuler le dossier, en se basant sur le fait que la seule victime n'est pas en mesure de témoigner à ce moment", a annoncé au juge le procureur du district Mark Hurlbert.

John Clune, l'avocat de la jeune dame, a affirmé que sa cliente avait vécu des moments très difficiles lors des 14 derniers mois et qu'elle avait été perturbée par une série de bourdes judiciaires, notamment le dévoilement de son nom et de son passé médical.

"Ma cliente sait au plus profond d'elle-même qu'elle ne voudra pas reprendre le processus criminel, une fois que cette affaire sera classée, a déclaré Clune au juge. Les ennuis que ce dossier a causés à cette femme pendant la dernière année sont inimaginables."

Le juge Ruckriegle a admis qu'il y avait eu des erreurs et il a accepté d'en assumer l'entière responsabilité.

La poursuite a abandonné l'affaire au moment où la sélection d'un jury tirait à sa fin. Les plaidoiries d'ouverture devaient être entendues mardi prochain.

Agé de 26 ans, Bryant a déclaré qu'il avait eu une relation sexuelle avec une employée d'une station de vacances de la région de Vail, alors âgée de 19 ans et avec son consentement. Bryant résidait à cette station l'été dernier.

S'il avait été reconnu coupable, l'étoile des Lakers de Los Angeles aurait fait face à une peine d'emprisonnement minimale de quatre ans, et possiblement à vie.

Bryant aurait également pu être condamné à une période de probation de 20 ans, au minimum, et possiblement à vie.

Bryant fait toujours face à des accusations en cour civile fédérale, déposées par la présumée victime qui recherche des compensations non spécifiées.

Pamela Mackey, l'avocate de Bryant, a lu en cour une déclaration officielle de son célèbre client:

"Je veux m'excuser pour mon comportement ce soir-là et pour les conséquences qui en ont résulté au cours de la dernière année. Bien que la dernière année a été difficile pour moi, je ne peux qu'imaginer la douleur qu'elle a dû supporter. Je veux également offrir mes excuses à ses parents et aux membres de sa famille, à ma famille, mes amis, mes supporters et aux citoyens d'Eagle.

"Même si je crois sincèrement que cette relation s'était déroulée avec son consentement, j'admets aujourd'hui qu'elle ne voit pas cet incident de la même façon que moi. Après des mois passés à réviser les éléments de preuve mis de l'avant, à écouter ses avocats, et même son témoignage en personne, je comprends maintenant pourquoi elle ne croit pas qu'elle était consentante.

"Je livre cette déclaration aujourd'hui en sachant fort bien que si une partie de ce dossier prend fin aujourd'hui, une autre se poursuit. Je réalise que l'accusation en cour civile ira de l'avant. Ce volet du dossier fera l'objet d'une décision entre les parties directement impliquées dans l'incident, et ne sera plus un fardeau financier et psychologique pour les citoyens de l'état du Colorado."