Devenu mardi le septième joueur de l'histoire de la NBA à atteindre les 30 000 points, LeBron James affole les statistiques et collectionne les records depuis ses débuts en 2003, mais King James ne se considère pourtant pas comme un pur marqueur.

Avec un panier à la dernière seconde du premier quart du match San Antonio-Cleveland mardi soir, LeBron James a rejoint six grands noms de la NBA: Kareem Abdul-Jabbar, Karl Malone, Kobe Bryant, Michael Jordan, Wilt Chamberlain et Dirk Nowitzki.

Le No 23 des Cavaliers a même fait mieux que ces légendes: il est le plus jeune (33 ans et 24 jours) à entrer dans ce cercle fermé des joueurs à 30 000 points en saison régulière.

Le grand patron de la NBA Adam Silver, l'emblématique entraîneur de San Antonio Gregg Popovich, Kobe Bryant et Dirk Nowitzki l'ont chaleureusement félicité .

Son coéquipier et grand ami Dwyane Wade aussi: il le voit même menacer à terme le record de Kareem Abdul-Jabbar, meilleur marqueur de l'histoire avec 38 387 points, même s'il doit, pour cela, boucler encore cinq saisons avec des moyennes de 20 points.

Dominateur

« S'il reste en bonne santé et joue aussi longtemps qu'il en a envie, il peut être No 1 ou No 2 dans cette liste », a pronostiqué Wade.

L'intéressé, qui rechigne - au moins publiquement - à se comparer avec les légendes de la NBA, en particulier avec Michael Jordan, son modèle, a pris quelques minutes pour savourer son exploit.

« C'est un moment spécial (...) Je n'avais jamais prévu d'accomplir cela », a admis l'enfant d'Akron (Ohio).

« J'essaie d'être dominateur dans tous les aspects du jeu, le rebond, les passes, la défense, les contres, le repli défensif et bien sûr les points, mais je ne suis pas un pur marqueur si on veut me catégoriser », a-t-il rappelé.

The Chosen One se présente surtout comme le leader qui inspire ses équipes successives, et le répéte souvent: il veut qu'on se souvienne de lui pour les titres de champion, plus que pour ses statistiques personnelles et autres records.

Mais son palmarès reste bloqué à trois titres, deux conquis avec Miami en 2012 et 2013, le troisième avec Cleveland en 2016.

Pire, son bilan en finale est largement négatif avec trois titres et cinq défaites. Bien loin de celui de Jordan qui a réussi, lui, un sans-faute: six titres en autant de finales avec les Chicago Bulls.

S'il est devenu seulement le septième joueur dans l'histoire à disputer sept finales de suite, James est aussi l'un de ceux à avoir le plus buté sur la dernière marche.

Départ en juin?

Et c'est mal parti pour qu'il décroche une quatrième chevalière de champion NBA en juin prochain, tant ses Cavaliers déçoivent depuis Noël.

Ils sont certes toujours 3e de la conférence Est, mais ils ont concédé à San Antonio mardi (114-102) leur dixième défaite en 13 matches!

Ce bilan, indigne d'un prétendant au titre, inquiète bien sûr LBJ qui a tiré cette semaine le signal d'alarme: «Si on joue comme ça, on peut facilement se faire sortir des séries dès les premiers tours.

C'est un autre paradoxe: à un âge où beaucoup commencent à décliner, ses statistiques personnelles sont phénoménales (26,8 points, 7,9 rebonds et 8,6 passes par match) et peuvent lui faire espérer un cinquième trophée de meilleur joueur (MVP) de la saison régulière.

Mais Cleveland n'en profite pas. Au contraire, pour la première fois dans sa carrière, son équipe joue mieux quand il n'est pas sur le parquet avec un différentiel de +3,7 points, à comparer aux -1,1 points avec King James.

Le climat dans l'équipe s'en ressent et serait explosif sur fond d'inimitiés entre Isaiah Thomas et Kevin Love.

Le scénario-catastrophe redouté par les supporteurs de Cleveland est quasiment en place: en juin, leur superstar sera libre et pourrait rejoindre, pour un dernier méga-contrat, les Lakers de Los Angeles qui, en quête de leur gloire passée, l'attendent comme le Messie.