Le basketteur Pau Gasol, joueur des Bulls de Chicago et de la sélection espagnole, a jugé désagréable qu'un journaliste français ait évoqué un lien entre sa personne et un médecin mis en cause lors de l'affaire de dopage Festina.

« Le fait de mettre en doute certaines choses est un peu désagréable », a dit lundi aux États-Unis le basketteur, dont les propos ont été repris mardi par les médias espagnols.

« Je suis reconnaissant du soutien des gens, des institutions de notre pays, de notre sport, pour que ce genre de choses ne se reproduise plus car ce sont des choses qui font du mal, qui n'apportent rien », a ajouté Gasol, élu joueur par excellence lors du récent championnat d'Europe de basket en France, remporté par l'Espagne.

Le Conseil supérieur des sports espagnol (CSD) et la Fédération espagnole de basket (FEB) ont annoncé lundi leur intention de réclamer un million d'euros d'indemnisation au quotidien français Le Monde et à son journaliste Clément Guillou. Ce dernier avait évoqué sur son blogue les relations entre Pau Gasol et un médecin espagnol, Nicolas Terrados, qui a auparavant exercé dans le cyclisme.

« Je l'ai un peu pris comme les sifflets (reçus) quand j'ai gagné le titre de joueur par excellence en France, a poursuivi Gasol. Le fait qu'ils croient que je fais quelque chose d'illégal pour jouer au niveau auquel je joue [...], je le prends comme une forme de compliment », a-t-il ironisé.

Le 20 septembre, Clément Guillou avait publié sur son blogue, hébergé sur le site internet du Monde, un article intitulé Les secrets de jeunesse de Pau Gasol, évoquant la grande forme du pivot de 35 ans à l'Euro 2015 et citant différentes raisons à sa « renaissance ».

Le journaliste français avait notamment évoqué la façon dont le joueur prend soin de son corps et mentionné qu'il s'est rapproché de M. Terrados pour optimiser sa production énergétique et modifier son régime. Il avait aussi rappelé que M. Terrados avait été condamné en première instance, puis innocenté en appel, dans l'affaire Festina, un scandale de dopage qui avait secoué le Tour de France 1998.

La presse espagnole a lu cet article comme une accusation voilée de dopage à l'encontre de Pau Gasol, bourreau de la France en demi-finale (80-75). Clément Guillou s'est défendu au micro de la radio publique espagnole RNE, disant ne pas accuser Gasol de dopage et se contenter de poser « une question sur la relation entre un grand champion et un médecin qui a été impliqué dans des affaires de dopage ».