Les Raptors replongent Toronto dans le « Jurassic »
NBA dimanche, 2 juin 2019. 15:44 jeudi, 12 déc. 2024. 19:02Si leur joueur vedette Kawhi Leonard se garde bien d'exprimer la moindre émotion, les supporters des Toronto Raptors exultent et transforment, à chaque match de leur équipe favorite, opposée en finale de la NBA à Golden State, leur ville en incandescent... « Jurassic Park ».
Un supporter déguisé en dinosaure qui dévore le blason bleu et jaune des Golden State Warriors et 8000 autres habillés en rouge qui n'en reviennent toujours pas d'être aux premières loges d'une finale NBA : bienvenue à « Jurassic Park ».
Comme pour le premier match de la finale 2019 remporté jeudi par Toronto (118-109), le quartier autour de l'amphithéâtre des Raptors a été transformé en gigantesque zone des fans, un espace où les supporters peuvent suivre le match no 2 dimanche sur des écrans géants, dans une ambiance survoltée.
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« Jurassic Park », nom inspiré de la saga lancée par Steven Spielberg sur un parc d'attractions avec des dinosaures clonés, n'est pas une nouveauté.
Mais pour la finale 2019, il s'est étendu et a fait des petits, avec pas moins de vingt zones similaires dans tout Toronto et même dans les villes voisines de Mississauga, Kingston et même Halifax, à l'est du Canada.
Si la « Raptor-mania » est particulièrement forte à Toronto et dans l'Ontario, elle se répand à travers tout le pays.
« On va enfin nous respecter »
Une chaîne de salles de cinéma diffuse ainsi chaque match des Raptors dans une trentaine de villes canadiennes.
« Ce n'est pas seulement Toronto qui suit cette finale mais tout le Canada », assure Sam, un supporter habillé du maillot violet surmonté d'un dinosaure dribblant un ballon, que son équipe fétiche, la seule franchise installée hors des États-Unis, portait pour sa première saison NBA en 1995-1996.
« On veut prouver aux États-Unis qu'on peut jouer au basket, on va enfin nous respecter », a-t-il espéré, avant de faire remarquer qu'un seul des 15 Raptors a la nationalité canadienne.
Dans un pays où le hockey sur glace est le sport roi, les Raptors ont réussi un autre exploit: la Coupe Stanley, la grande finale de la LNH entre St. Louis et Boston est reléguée au second plan.
« Pour nous, cette année, ce n'est même pas proche. C'est la finale NBA qu'on suit », assurent Mark et son père Chris, qui soutiennent en temps normal les Leafs.
Campagne pour faire rester Leonard
Il faut dire que les Maple Leafs, qui ont le même propriétaire que les Raptors et l'équipe locale de football, sacrée championne de MLS en 2017, enchaînent les saisons décevantes.
Ils n'ont participé aux séries qu'à deux reprises depuis 2004 et ont chuté à chaque fois au 1er tour.
L'équipe de baseball, les Blue Jays, est elle aussi à la recherche de son glorieux passé depuis ses deux titres consécutifs en 1992 et 1993.
« On sent que cette équipe peut réussir quelque chose de fort dès sa première finale », note Mark, arrivé sur place, comme beaucoup, six heures avant le coup d'envoi.
Un joueur en particulier suscite beaucoup d'espoirs : Kawhi Leonard, aussi spectaculaire et impressionnant sur le terrain qu'il est discret et effacé en dehors.
Beaucoup de supporters dans « Jurassic Park » portent un maillot noir frappé du slogan « Ka’wine & Dine, keep Kawhi in Toronto ».
Arrivé l'été dernier à Toronto, Leonard, 29 ans, pourrait en effet en repartir dès la fin du mois, car son contrat arrive à expiration et il est très convoité.
Des restaurants et magasins du centre-ville ont lancé une campagne en lui promettant des repas gratuits et d'autres avantages s'il signait un nouveau contrat avec les Raptors.