MIAMI - Dirk Nowitzki essaie d'éviter la nostalgie, mais c'est impossible à Miami.

Il a joué dans tellement de villes dans le monde, avec les Mavericks ou l'équipe allemande, mais c'est là qu'il a vécu son plus grand triomphe - un championnat de la NBA en 2011, avec Dallas. C'était une revanche pour la série finale de cinq ans plus tôt, remportée par le Heat.

Il en était jeudi à son 25e match à Miami.

« On n'oublie jamais, vous pouvez être sûr de ça, dit Nowitzki, s'accordant un répit dans un siège près du terrain, non loin du banc du Heat. Vous ne voulez pas toujours vivre dans le passé. Vous voulez que ça serve dans le moment présent. Je n'y pense pas toujours mais en arrivant ici, en arrivant à l'hôtel et dans cette bâtisse, c'est dur d'oublier. »

Le contrat de Nowitzki ne prend fin que la saison prochaine, mais nul se semble savoir s'il va continuer de jouer. Il aura 39 ans en juin. On sait depuis un bout de temps qu'il aura sa place au Panthéon. Et les Mavericks sont en reconstruction, alors on ne s'attend pas à ce qu'ils deviennent soudainement des prétendants au titre.

Le match de jeudi était peut-être un adieu à Miami. Nowitzki a fourni 19 points mais le Heat a fini par s'imposer par quatre points, 99-95.

« Au plus haut niveau et dans les moments les plus cruciaux, il a prouvé qu'il peut être le meilleur joueur au monde - point à la ligne, a dit l'entraîneur du Heat, Erik Spoelstra. Il a un style de jeu qui traverse les époques. »

« À son mieux, il n'avait pas son pareil pour causer des maux de tête aux entraîneurs adverses. Il était vraiment unique. Pour contrer la crème de la crème, il faut voir au-delà de votre livre de jeux. Il fallait créer des schémas potentiellement en conflit avec votre système, mais au moins adaptés à lui. C'était la seule façon de ne pas trop mal paraître. »

Beaucoup de choses ont changé depuis sa première apparition dans le sud de la Floride, le 7 avril 1999.

Les Mavericks avaient un logo différent de maintenant (le Heat aussi, techniquement). Don Nelson dirigeait Dallas, Pat Riley Miami. Il y avait des clubs de la NBA à Seattle et Vancouver. Le Heat jouait au Miami Arena, qui a été démoli en 2008.

Nowitzki n'a pas inscrit de point en trois minutes de temps de jeu ce soir-là. Trois soirs plus tard, pas de point non plus face aux Warriors.

Mais en 1454 matches depuis, ça ne lui est arrivé que deux fois de plus, la dernière fois en 2003.

« J'ai déjà été un joueur qui n'était pas facile à contrer », a dit Nowitzki.

Il ne le dira pas, mais c'est encore le cas. Les années l'ont ralenti mais le talent et le savoir-faire, ça dure.

Les Mavericks ne séjournent pas toujours au même hôtel à Miami, mais celui du cas présent a tout un cachet pour Nowitzki. L'équipe y était lors de la finale de 2006, quand ils ont perdu trois fois dans cette ville, et encore en 2011, quand les Mavericks ont quitté Miami avec le trophée Larry O'Brien.

À son arrivée dans le lobby, tous les souvenirs lui sont revenus en tête.

« Je vais toujours avoir 2006 en mémoire, mais 2011 a vraiment redonné un bon goût à tout ça », a dit Nowitzki.