PARIS (AP) - La planète basket ne se résume pas à la seule NBA. Claude Bergeaud le sait mieux que quiconque. Voilà pourquoi l'entraîneur de l'équipe de France a souhaité effectuer un tour d'horizon beaucoup plus large lors du voyage effectué récemment aux USA.

Tony Parker (San Antonio), très motivé à l'idée de disputer l'Euro des Nations en septembre à Belgrade, Mickael Pietrus et Boris Diaw, qui vivent une saison difficile à Golden State et Atlanta, ont bien entendu reçu la visite du patron des Bleus.

Mais, pour la première fois, le sélectionneur national s'est aussi intéressé au réservoir universitaire (la fameuse NCAA) qui sert de champ d'expression à un nombre appréciable de jeunes basketteurs français.

"Le niveau de cette compétition est mal connu. Je souhaitais donc mieux en mesurer la réelle valeur car, par le passé, certains joueurs qui en étaient issus ont déçu", estime le sélectionneur.

Déçu, Bergeaud ne l'a pas été après avoir vu à l'oeuvre le leader du contingent français, le pivot martiniquais Rony Turiaf (Gonzaga), sélectionné parmi les 30 meilleurs universitaires du pays et quasi-certain d'être appelé lors de la draft NBA en juin prochain.

Le responsable fédéral s'est par ailleurs avoué surpris par le niveau du jeune Joakim Noah (20 ans), fils de Yannick et candidat crédible à une entrée dans le monde des professionnels. Joueur de première année à Lexington, une petite fac du nord de la Floride, le rejeton du vainqueur de Roland-Garros ne jouit pas pour l'instant d'un gros temps de jeu. Mais ses capacités sont réelles, son envergure physique aussi (2,07m), même si le fluet Joakin avoue humblement "manquer de carrure".

La NBA n'est encore qu'une lointaine illusion pour cet ailier fort doté de bonnes mains, champion du New Jersey avec son lycée l'an dernier et classé parmi les meilleurs potentiels... américains. Et c'est bien le problème pour Claude Bergeaud. Car Joakim Noah, fils d'une icône du sport français, n'a pas la nationalité de son père.

Américain grâce au fameux droit du sol, le jeune basketteur, né à New-York, dispose aussi d'un passeport suédois par sa mère, un ancien mannequin. Yannick Noah et l'intéressé n'ont toujours pas entrepris de démarche pour que cet espoir du basket français puisse, peut-être, défendre un jour les couleurs bleu-blanc-rouge. Sacrée faute de goût.