MONTREAL - Le lien entre Guy Carbonneau et les joueurs du Canadien a de toute évidence été rompu à un moment donné. Quand exactement?

"Impossible d'identifier un seul événement en particulier", a affirmé Saku Koivu, mardi, en admettant que Carbonneau n'était pas un grand communicateur comme entraîneur.

"Ce n'était sans doute pas son point fort, mais tout le monde a des lacunes", a ajouté le capitaine du Tricolore.

"Les entraîneurs ont tous leur propre style. Peut-être n'était-il pas le meilleur communicateur, a continué Koivu. Quelques joueurs ont pu trouver qu'il ne parlait pas suffisamment. D'autres ont peut-être trouvé que c'était correct. Au bout du compte, quand vous avez 25 athlètes sous vos ordres, vous dirigez une équipe et pas chacun des joueurs individuellement.

"Le style d'un entraîneur ne fera pas l'affaire de tout le monde, mais tout fonctionne pour le mieux tant que l'équipe a du succès. Tout le monde est heureux. Dans notre cas, on n'obtenait pas les résultats qu'on voulait.

"On dit qu'on apprend de ses erreurs et des expériences du passé. Peut-être devra-t-il modifier son approche à l'avenir. Qui sait?"

Interrogé sur le sujet, Chris Higgins a répondu que Carbonneau et ses adjoints avaient fait tout en leur possible afin de trouver des solutions.

"Je respecte trop Guy Carbonneau pour dire que quelque chose clochait entre l'entraîneur et les joueurs, a commenté Higgins. On jouait mal sous ses ordres. Je me sens coupable de ce qui arrive. Je me dis que je n'ai pas fait ma part afin de l'aider à conserver son poste. Ça m'attriste d'y penser."

Les joueurs ont dit avoir été fort surpris d'apprendre le congédiement de Carbonneau, lundi après-midi, au retour de l'équipe de Dallas. Koivu a confié qu'il s'attendait à ce qu'il se passe quelque chose, il y a quelques semaines, au terme de la portion du long voyage de l'équipe dans l'Ouest.

"De la façon dont on jouait, je suis sûr que plusieurs se demandaient s'il arriverait quelque chose ou s'il y aurait des changements, a avancé le vétéran finlandais. Dernièrement, l'équipe allait mieux. Quand je suis arrivé chez moi lundi, je ne m'attendais absolument pas à ce qu'il y ait un nouvel entraîneur sur la glace aujourd'hui (mardi)."

Koivu a évoqué les nombreuses blessures quand on lui a demandé ce qui n'avait pas fonctionné.

"On ne peut pas identifier une seul chose, a-t-il renchéri. Même avec le recul, quand vous essayez d'analyser une situation semblable, vous ne parvenez pas à trouver une seule explication.

"La réalité est que nous formons une équipe inconstante depuis le début de la deuxième demie. On peut jouer des périodes incroyables, mais nous sommes incapables de livrer 60 solides minutes de jeu. Ça se reflétait au classement."

Koivu a dit qu'il n'a pas le sentiment que les joueurs ont laissé tomber leur entraîneur. Ses coéquipiers et lui sont autant à blâmer que le personnel d'entraîneurs.

"Joueurs et entraîneurs sont dans le même bateau. On ne peut pas blâmer uniquement une seule personne. C'est malheureux dans le sport professionnel, mais c'est comme ça. Une personne paie habituellement le prix et c'est l'entraîneur. Il est celui qui doit faire fonctionner l'équipe. Tout le monde ensemble, nous n'avons pas livré la marchandise", a-t-il conclu.

Lever s'amène

L'arrivée de Don Lever, en provenance de Hamilton, est saluée par les jeunes et les vétérans. L'ancien entraîneur des Bulldogs entretient des liens solides avec les jeunes joueurs qu'il a eus sous ses ordres dans la Ligue américaine. Les Matt D'Agostini, Ryan O'Byrne, Max Pacioretty et même Carey Price ont maintes fois paru tendus au cours des derniers mois.

"Donnie et moi avons eu de bons moments à Hamilton. C'est un bon gars, facile d'approche. Nous avons gagné la coupe Calder ensemble. Je suis heureux qu'il soit ici", a commenté D'Agostini.

Le jeune ailier a simplement répondu que "c'était différent" quand on lui a demandé s'il était facile de communiquer avec Carbonneau.