Bob Gainey a confirmé ses intentions au sujet de Jaroslav Halak, mais le directeur général du Canadien doit s'assurer d'obtenir satisfaction dans une éventuelle transaction impliquant ce joueur.

D'abord, oublions le nom de Gainey pour quelques secondes. Le Canadien représente une organisation qui tente toujours d'accommoder les joueurs d'équipe qui rendent de bons services et qui pourraient jouer un plus grand rôle dans une autre formation.

Cette approche est tout à l'honneur du Canadien, mais il ne faut pas simplement penser à faire plaisir à un joueur et songer au côté business. Je me demande souvent qu'est-ce qui adviendrait si le Canadien échangeait Halak et que Price subissait une blessure grave? En ce moment, Halak pourrait prendre la relève, mais est-ce que Curtis Sanford ou Cédrick Desjardins pourraient en faire autant? Peut-être qu'une autre transaction serait nécessaire, mais le Canadien doit penser au bien de son organisation qui désire faire les séries.

Je conviens que c'est bien de faire plaisir à Halak, mais je crois qu'il faut obtenir en retour un joueur de valeur équivalente. Je suis d'accord pour l'échanger, mais il ne quitterait pas Montréal en retour d'un choix au repêchage tardif ou un joueur de deuxième ordre.

À mon avis, la valeur de Halak ne doit pas être un choix au repêchage. Si jamais Gainey ne pouvait obtenir davantage, le Canadien devrait ajouter des éléments pour bâtir une transaction permettant de dénicher un joueur qui aidera l'équipe de Jacques Martin.

En échangeant Guillaume Latendresse, le Canadien s'est privé d'une option pour concocter grosse transaction. Le constat serait le même si le CH échangeait Halak uniquement. Je considère que des joueurs comme Latendresse, Halak, Sergei Kostitsyn et Yannick Weber étaient des actifs intéressants pour conclure un pacte plus important.

Selon moi, le Canadien doit donner en quantité pour obtenir la qualité. Lorsque j'utilise le mot qualité, j'entends un ailier d'impact. Évidemment, un gros joueur de centre serait le scénario idéal, mais les candidats sont rares. Le Canadien aurait besoin d'un ailier pour compléter Scott Gomez et Brian Gionta étant donné que Tomas Plekanec, Michael Cammalleri et Andrei Kostitsyn ont développé de belles affinités.

Le Tricolore ferait un pas vers l'avant en mettant la main sur un ailier gauche de haut niveau misant sur de la robustesse, un physique imposant et du caractère. Bien sûr, le CH perdrait un atout intéressant en Halak, mais ça fait partie de la réalité du sport professionnel et il ne faut pas toujours penser à dominer son adversaire dans une transaction, mais plutôt se concentrer sur obtenir des éléments utiles.

Les statistiques de Halak ne sont pas à la hauteur de ses performances puisqu'il a toujours bien fait dans les circonstances peu évidentes dans lesquelles il a été utilisé. Il doit encore tout prouver pour s'établir comme un numéro un et ça revient à l'équipe qui désire faire son acquisition de prévoir s'il deviendra un gardien de premier plan.

Halak aura besoin de constance et d'une grande forme physique pour disputer 50 matchs par saison et ça demeure le seul point d'interrogation à son sujet. À Montréal, il ne pourra jamais prouver qu'il peut l'être.

L'épineux dossier de l'indiscipline

Le Canadien fait preuve d'indiscipline dernièrement et il doit corriger la situation. Jacques Martin devra parler sérieusement de ce sujet avec ses joueurs ainsi que prendre des mesures pour corriger cette faiblesse et calmer ses troupes.

D'après moi, l'indiscipline du CH provient notamment de la frustration de certains joueurs qui écopent de punitions inutiles. De plus, le Canadien manque aussi de confiance, de vitesse, de talent et de mobilité en défense avec des joueurs comme Ryan O'Byrne et Hal Gill notamment. L'unité défensive recule et concède la ligne bleue à l'adversaire menant parfois à une panique en territoire défensif.

Chose certaine, le Canadien n'écope pas de punitions d'agressivité pour coup de coude sur un adversaire ou pour avoir frappé le gardien adverse. Ce sont plutôt de mauvaises punitions de jugement. Cette situation peut se régler en expliquant aux joueurs qu'il faut toujours penser à l'équipe.

L'énigme du deuxième trio

Le premier trio du Canadien connaît de bons moments, mais la situation n'est pas aussi concluante sur la deuxième unité. Selon moi, Benoit Pouliot obtiendra la chance d'évoluer avec Gomez et Gionta à son retour. Certaines personnes sont en désaccord avec cette solution, mais je pense qu'il aura l'occasion de gagner ce poste car il s'avère un joueur de talent.

J'avoue qu'il a prouvé peu de choses jusqu'à maintenant, mais il possède un gabarit intéressant à six pieds et trois pouces. Je le verrais très bien jouer un rôle à semblable à celui de Steve Bernier avec les Canucks de Vancouver.

Pouliot n'est peut-être pas très robuste, mais il pourrait ajouter un élément de marqueur. Il faut lui donner le bénéfice du doute et patienter avant de le juger.

*Propos recueillis par Éric Leblanc