LONDRES - L'ancien patron de l'Agence mondiale antidopage (AMA) Dick Pound a émis des doutes mercredi sur la légalité de la règle que le Comité olympique britannique (BOA) compte appliquer au sprinteur Dwain Chambers, bannissant à vie des Jeux tout athlète s'étant dopé.

"Sur un plan juridique, je pense que le BOA est sur un terrain glissant. Si le BOA cherche à me priver d'une place dans l'équipe des Jeux olympiques 2008 pour des violations passées au règlement antidopage, je leur dirais qu'ils n'en ont pas le pouvoir", a déclaré Pound sur la BBC.

"Quand vous avez purgé une peine appropriée, quelle que soit votre faute, vous êtes fondé à être réintégré dans la société. J'ai toujours dit clairement ce que donnerait à mon avis une attaque juridique" sur ce point de règlement, a-t-il ajouté.

La fédération britannique d'athlétisme (UKA) n'a pu empêcher Chambers d'intégrer la sélection qui participe aux Mondiaux en salle de Valence, le sprinteur ayant réussi les minima.

Mais le BOA a clairement fait savoir qu'il ne le sélectionnerait pas pour Pékin.

Chambers a toutefois prévenu qu'il était prêt à aller en justice. UKA avait cédé après une menace similaire.

Pour la fédération internationale (IAAF), la participation de Chambers aux Mondiaux d'athlétisme est "un non-événement". "Il a purgé sa suspension et il a respecté la procédure de requalification", a déclaré le secrétaire général de l'IAAF, Pierre Weiss, joint au téléphone par l'AFP.

Chambers, 29 ans, a été suspendu deux ans, entre 2004 et 2006, après avoir été contrôlé positif à la THG (tétrahydrogestrinone). Il est récemment revenu à l'athlétisme après une reconversion ratée dans le football américain.