Blessé, le Rocket chassait quand même
Chasse et pêche mercredi, 3 déc. 2008. 19:39 samedi, 14 déc. 2024. 20:42
Certains de mes récents textes étaient bien loin d'appartenir au monde éditorialiste, ils étaient beaucoup plus du domaine de mes expériences personnelles en chasse et pêche. Je dérogeai quelque peu des lignes coutumières, pour écrire des propos relatifs à Guy Lafleur, ou au grand Maurice Richard.
Il y en aura certainement d'autres sur le grand Savard, Jacques Laperrière, certains autres joueurs du Canadien avec qui j'ai chassé, tout aussi bien que Johnny et Jacques Rougeau, sans négliger mes confrères du monde journalistique, de la radio ou la télévision.
Comme des commentaires élogieux me parvenaient à ce sujet, je me suis dit : "pourquoi n'en ferais-je point connaître un peu plus sur cet homme admirable, avec qui j'ai chassé et pêché en plusieurs occasions. Ce que
le commun des mortels ne sait pas?"
Pour une autre fois, il sera donc sujet du grand Maurice Richard. J'avais l'occasion de le connaître, lorsque j'avais mes billets de saison, tout juste à l'arrière du sénateur Molson dans le vieux Forum. Il devenait un ami.
Voici donc un autre texte à son sujet.
Maurice à la chasse au chevreuil
J'étais directeur du Club de Pêche du lac des Grandes Baies de Nominingue, d'où je demandai à Québec, le permis de chasse au chevreuil sur ce territoire. Je l'obtenais, mais laissez-moi vous dire qu'à cette période, le gibier était rare, mais les braconniers étaient plus nombreux que les panaches..
J'invitai quand même Maurice Richard, Robert Beaucage et Germain Trottier de la ligue Dépression, deux autres amis joueurs de hockey. Nous nous retrouvions au pavillon de chasse, qui existe encore sur le lac des Sept-Frères. Raoul Brun gérant du club et son frère nous attendaient, ils seraient les rabatteurs- ou si vous préférez, les "chiens" en langage des chasseurs québécois. Arrivés le vendredi soir, après les consultations d'usage, quelques petites bières pour Maurice et du bon scotch dans mon verre, la décision était prise; nous débuterions la journée par une battue de la grande île du lac des Sept-Frères - Raoul nous ayant dit qu'il s'y trouvait plusieurs chevreuils.
Tu me prêtes un fusil ...
Pour chasser le chevreuil sur ce territoire et à cette époque, la plupart de mes amis tout comme moi, utilisions des fusils "Browning" semi-automatiques. La raison était simpliste et plus que justifiable, dans les boisés touffus, les cédrières et les savanes de sapinage, où nous faisions nos battues, ces fusils étaient plus efficaces. Ce n'était pas de la chasse du haut d'un perchoir. Ces armes étaient plus rapides, parce que nous avions l'habitude du fusil et nous utilisions des chevrotines. Au fusil, vous pointez, vous ne mirez pas - c'est du tir rapide sur un chevreuil au saut.
Comme je possédais plusieurs de ces armes, Maurice de me demander :
-"Jean, j'aimerais ça essayer une chasse au chevreuil à votre façon, tu devrais me prêter un de tes fusils "Browning".
Une blessure grave s'ensuivit
Je ne pouvais lui refuser, mais il me fallait lui faire une mise en garde, puisque ce fusil possède un mécanisme de chargement, pouvant blesser gravement, si vous n'en connaissez pas vraiment le fonctionnement. Le lendemain matin, préalablement au départ pour la battue, après quelques démonstrations et de nombreux avertissements relatifs au fusil, Maurice vérifia l'arme, fit fonctionner le mécanisme plusieurs fois, pour par la suite me dire, pas de problème partons à la chasse.
Après la traversée du lac pour nous rendre à l'île, il me quitta pour se diriger vers son poste. Deux ou trois minutes s'écoulèrent j'entendis le déclic du métal sur métal. Quelques instants plus tard, il me revenait ayant la main droite ensanglantée.
Je ne savais comment il avait fait son compte, il s'était déchiré l'intérieur de la main, la peau pendait. La plaie était béante et le sang giclait.
Après les : Qu'est-ce qui t'arrive? et les comment t'es-tu fait ça? Je lui disais : Maurice, on se rend au pavillon de chasse, par la suite on prend la route du village, ou le médecin pourra fermer cette grave blessure - s'il n'y est pas, nous nous rendrons à l'hôpital de l'Annonciation.
Maurice de me dire:
-"Jean, es-tu malade, on est à la chasse, prends ton mouchoir et le mien, il y a un autre linge dans mon havre-sac. Replace le morceau de peau de l'intérieur de ma main, fais-moi un pansement et serre fort. On poursuit notre chasse."
Le connaissant, je devais acquiescer à sa demande. C'est exactement ce qui se produisit, nous avons chassé jusqu'en fin de journée, il a abattu un chevreuil et ce ne fût qu'au soleil couchant, que nous nous sommes rendus au village pou faire refermer la plaie béante de l'intérieur de sa main.
Au lieu de se lamenter ... on célèbre
Lorsque je lui ai demandé plusieurs fois en cours de journée:
- Est-ce que ça te fait mal?
Il me répondait:
-"Ça chauffe un peu"
Il ajoutait:
- "Tu vois Jean. c'est pas plus grave que ça!"
Ce fût lors de cette excursion que j'ai compris pouquoi il semblait insensible à la douleur... il la contrôlait, au point de ne pas souffrir des lancers absorbés aux chevilles; des bousculades dans les coins; ou des mauvais coups, qu'il recevait en se rendant à l'autre extrémité de la patinoire pour compter un but.
Arrivé au chalet, il me disait tout simplement :
-"Arrête de t'inquiéter de ma main, on fête mon chevreuil: Dis à Beaucage de m'apporter une autre bière !"
C'était Maurice Richard...
Les élections
N'oubliez pas les élections - Lors du prochain remaniement ministériel, il serait important,qu' il y ait un ministre du Tourisme, de la Chasse et le la pêche parmi les nouveaux élus. Nous y reviendrons sous peu.
Il y en aura certainement d'autres sur le grand Savard, Jacques Laperrière, certains autres joueurs du Canadien avec qui j'ai chassé, tout aussi bien que Johnny et Jacques Rougeau, sans négliger mes confrères du monde journalistique, de la radio ou la télévision.
Comme des commentaires élogieux me parvenaient à ce sujet, je me suis dit : "pourquoi n'en ferais-je point connaître un peu plus sur cet homme admirable, avec qui j'ai chassé et pêché en plusieurs occasions. Ce que
le commun des mortels ne sait pas?"
Pour une autre fois, il sera donc sujet du grand Maurice Richard. J'avais l'occasion de le connaître, lorsque j'avais mes billets de saison, tout juste à l'arrière du sénateur Molson dans le vieux Forum. Il devenait un ami.
Voici donc un autre texte à son sujet.
Maurice à la chasse au chevreuil
J'étais directeur du Club de Pêche du lac des Grandes Baies de Nominingue, d'où je demandai à Québec, le permis de chasse au chevreuil sur ce territoire. Je l'obtenais, mais laissez-moi vous dire qu'à cette période, le gibier était rare, mais les braconniers étaient plus nombreux que les panaches..
J'invitai quand même Maurice Richard, Robert Beaucage et Germain Trottier de la ligue Dépression, deux autres amis joueurs de hockey. Nous nous retrouvions au pavillon de chasse, qui existe encore sur le lac des Sept-Frères. Raoul Brun gérant du club et son frère nous attendaient, ils seraient les rabatteurs- ou si vous préférez, les "chiens" en langage des chasseurs québécois. Arrivés le vendredi soir, après les consultations d'usage, quelques petites bières pour Maurice et du bon scotch dans mon verre, la décision était prise; nous débuterions la journée par une battue de la grande île du lac des Sept-Frères - Raoul nous ayant dit qu'il s'y trouvait plusieurs chevreuils.
Tu me prêtes un fusil ...
Pour chasser le chevreuil sur ce territoire et à cette époque, la plupart de mes amis tout comme moi, utilisions des fusils "Browning" semi-automatiques. La raison était simpliste et plus que justifiable, dans les boisés touffus, les cédrières et les savanes de sapinage, où nous faisions nos battues, ces fusils étaient plus efficaces. Ce n'était pas de la chasse du haut d'un perchoir. Ces armes étaient plus rapides, parce que nous avions l'habitude du fusil et nous utilisions des chevrotines. Au fusil, vous pointez, vous ne mirez pas - c'est du tir rapide sur un chevreuil au saut.
Comme je possédais plusieurs de ces armes, Maurice de me demander :
-"Jean, j'aimerais ça essayer une chasse au chevreuil à votre façon, tu devrais me prêter un de tes fusils "Browning".
Une blessure grave s'ensuivit
Je ne pouvais lui refuser, mais il me fallait lui faire une mise en garde, puisque ce fusil possède un mécanisme de chargement, pouvant blesser gravement, si vous n'en connaissez pas vraiment le fonctionnement. Le lendemain matin, préalablement au départ pour la battue, après quelques démonstrations et de nombreux avertissements relatifs au fusil, Maurice vérifia l'arme, fit fonctionner le mécanisme plusieurs fois, pour par la suite me dire, pas de problème partons à la chasse.
Après la traversée du lac pour nous rendre à l'île, il me quitta pour se diriger vers son poste. Deux ou trois minutes s'écoulèrent j'entendis le déclic du métal sur métal. Quelques instants plus tard, il me revenait ayant la main droite ensanglantée.
Je ne savais comment il avait fait son compte, il s'était déchiré l'intérieur de la main, la peau pendait. La plaie était béante et le sang giclait.
Après les : Qu'est-ce qui t'arrive? et les comment t'es-tu fait ça? Je lui disais : Maurice, on se rend au pavillon de chasse, par la suite on prend la route du village, ou le médecin pourra fermer cette grave blessure - s'il n'y est pas, nous nous rendrons à l'hôpital de l'Annonciation.
Maurice de me dire:
-"Jean, es-tu malade, on est à la chasse, prends ton mouchoir et le mien, il y a un autre linge dans mon havre-sac. Replace le morceau de peau de l'intérieur de ma main, fais-moi un pansement et serre fort. On poursuit notre chasse."
Le connaissant, je devais acquiescer à sa demande. C'est exactement ce qui se produisit, nous avons chassé jusqu'en fin de journée, il a abattu un chevreuil et ce ne fût qu'au soleil couchant, que nous nous sommes rendus au village pou faire refermer la plaie béante de l'intérieur de sa main.
Au lieu de se lamenter ... on célèbre
Lorsque je lui ai demandé plusieurs fois en cours de journée:
- Est-ce que ça te fait mal?
Il me répondait:
-"Ça chauffe un peu"
Il ajoutait:
- "Tu vois Jean. c'est pas plus grave que ça!"
Ce fût lors de cette excursion que j'ai compris pouquoi il semblait insensible à la douleur... il la contrôlait, au point de ne pas souffrir des lancers absorbés aux chevilles; des bousculades dans les coins; ou des mauvais coups, qu'il recevait en se rendant à l'autre extrémité de la patinoire pour compter un but.
Arrivé au chalet, il me disait tout simplement :
-"Arrête de t'inquiéter de ma main, on fête mon chevreuil: Dis à Beaucage de m'apporter une autre bière !"
C'était Maurice Richard...
Les élections
N'oubliez pas les élections - Lors du prochain remaniement ministériel, il serait important,qu' il y ait un ministre du Tourisme, de la Chasse et le la pêche parmi les nouveaux élus. Nous y reviendrons sous peu.