Pour le Canadien : chasse ou bowling
Chasse et pêche vendredi, 13 févr. 2009. 15:51 jeudi, 12 déc. 2024. 10:41
Jean Pagé
Pour revigorer l'équipe, au lieu des quilles...pourquoi pas la chasse?
Terry Harper était un grand bonhomme des plus sympathiques. En prenant connaissance d'articles publiés dans un quotidien de Montréal ces derniers jours, je me souvenais d'agréables moments que j'avais passés en sa
compagnie. J'ai donc décidé de remiser l'éditorial de cette semaine, puisque je viens tout juste de rencontrer le ministre responsable de nos poissons et nos bêtes, comme l'aurait identifié mon grand ami, le regretté "Rocky Brisebois".
Ceci étant dit, cette semaine, je vous cause plutôt de ce gentilhomme du hockey, que fut Harper. Ceci me donnera le temps de vous résumer l'entretien que j'ai eu avec le nouvel élu Serge Simard, ministre délégué aux Ressources Naturelles et à la Faune.
Au grand lac Baskatong
On m'avait demandé d'accompagner, pour guider à la chasse à l'orignal, quelques joueurs du club de hockey Canadien de Montréal et Terry Harper était du nombre. Le ministre de ce temps - en l'occurrence Me Gabriel Loubier était un bon ami, mais aussi grand admirateur du Canadien. Je l'avais
rencontré au Forum en 1967, lorsque je possédais des billets de saison. Ce ministre responsable de la chasse et de la pêche de l'époque m'avait alors demandé de tenter de faire abattre un orignal à un groupe de joueurs du Canadien, ce que j'acceptai avec empressement. Parmi ces hockeyeurs se trouvaient le gentilhomme Terry Harper, qui participa à la conquête de la coupe Stanley en cinq occasions.
Harper gentilhomme...?
Plusieurs d'entre ceux, qui l'ont vu sur la glace se diront:"Gentilhomme" peut-être, mais de Terry Harper, ce n'est pas ce que je pense lorsqu'il était sur la glace, puisqu'il était dans les bagarres plus fréquemment qu'à son tour.
En ce qui me concerne, si j'écris "gentilhomme", c'est que Terry ne refusait jamais un combat sur la glace, ses gants volaient en l'air, dès qu'il recevait une invitation à combattre. Mais voilà, ce pauvre Terry perdait toujours ses batailles, jamais je l'ai vu gagner un combat de boxe - ce qui me fait dire qu'il était un "gentilhomme" puisqu'il laissait toujours gagner l'adversaire, il subissait toujours une bonne raclée. Il était bien loin d'être un Marcel Bonin.
Mon copain Jean-Paul Chartrand m'a dit fréquemment:
- "Il était un vrai pas d'allure dans une bataille !"
D'autre part, c'était fort différent , lorsque je l'accompagnai en forêt à la chasse... Il était tout simplement inépuisable et fort comme un ours. Voici donc quelques lignes de cette rencontre agréable.
Chapeau de cowboy et allons-y!
Parti de Montréal, quelques jours à l'avance, j'avais préalablement visité le territoire de chasse et connaissais sa possibilité de succès, que je croyais être de 60% puisqu'il y avait un orignal ayant la singulière habitude de sortir sur un lac en fin d'après-midi. Je fis un arrêt au Petit Manoir de Saint-Jovite, où mon copain André Carrière, mieux connu sous le nom de "Papousse" m'attendait. Nous partions tous deux pour rencontrer les "Glorieux" et vérifier à nouveau l'endroit, qui devrait nous permettre de faire abattre un "gros nez" aux gars du bleu, blanc, rouge.
Les nombreuses traces fraîches de sabots au sol du territoire choisi ne pouvaient être plus encourageantes.
Il y avait eu une partie de hockey au Forum le jeudi soir, les joueurs avaient quitté la métropole immédiatement après cette partie, ils avaient eu l'autorisation de se rendre à la chasse. La nuit avait été "dure" et passablement écourtée, après trois pédiodes sur la glace, le corps humain a plutôt besoin de sommeil, non d'un long trajet en automobile, avec de nombreux arrêts (...ce que je présume). Toujours est-il qu'ils firent leur apparition au petit jour. Fatigués, mais heureux comme des étudiants en vacances.
"Papousse" et moi les attendions au "Lyon's Den" des Lafrance au Baskatong, notre quartier général pour la chasse à l'orignal, que je dirigeais au cours de cette période.
Harper...plutôt que les autres
Si j'ai choisi Terry Harper comme sujet de cet article, c'est que je l'imagine encore à son arrivée. Originaire de Régina dans l'Ouest canadien, il n'avait rien perdu des "cowboys" d'antan: le grand chapeau "western", les bottes, la carabine sous le bras et une silhouette du genre "Il était une fois dans l'ouest !"
Après les présentations et taquineries, les camions "pick-up" se suivirent à la file indienne, pour accéder au lieu de la chasse. De là, après avoir stationné les véhicules, nous devions marcher durant une vingtaine de minutes pour nous rendre au lac. Même si nous étions nombreux, nous avions bon vent et la mousse du sol absorbait les bruits de nos pas.
La chance aidant les gars du CH, en arrivant notre orignal était à manger, mi-pattes à l'eau. Il était loin, mais il suffisait de bien le tirer, ce qui fut fait rapidement et avec grande précision. Parlez-en à André Carrière, si vous vous arrêtez Au Petit Manoir de Saint-Jovite.
La bête croula, mais la partie de chasse était loin d'être terminée, puisque les nemrods désiraient rapporter la bête au complet. Le travail le moins intéressant débutait, l'éviscération qui se faisait en terrain difficile, mais il n'était pas question de découper la bête en quartiers. Aux insistances des hockeyeurs, l'orignal devait être conservé et transporté au complet pour épater les spectateurs entrant au Forum pour la partie du samedi soir.
Ces explications étant données, j'en reviens à ce moment de traîner la bête sur une longue distance, pour par la suite la monter dans le camion et la faire tenir debout sur ses quatre pattes. C'est là que je réalisai qu'Harper possédait de bons bras.
Orignal et victoire le samedi soir
Les policiers surveillaient l'orignal à la porte du Forum, les badauds entrant dans l'enceinte étaient épatés par ce succès de chasse de leurs joueurs. Si ma mémoire est bonne, ce samedi soir-là, les Rangers furent écrasés par nos Canadiens.
Par la suite les chasseurs ont certainement célébré - j'ai oublié d'en parler à Serge Savard, qui était du groupe. Ce qui me fait écrire en conclusion: Au lieu d'une partie de bowling, Guy Carbonneau aurait dû suggérer une partie de chasse...!
Terry Harper était un grand bonhomme des plus sympathiques. En prenant connaissance d'articles publiés dans un quotidien de Montréal ces derniers jours, je me souvenais d'agréables moments que j'avais passés en sa
compagnie. J'ai donc décidé de remiser l'éditorial de cette semaine, puisque je viens tout juste de rencontrer le ministre responsable de nos poissons et nos bêtes, comme l'aurait identifié mon grand ami, le regretté "Rocky Brisebois".
Ceci étant dit, cette semaine, je vous cause plutôt de ce gentilhomme du hockey, que fut Harper. Ceci me donnera le temps de vous résumer l'entretien que j'ai eu avec le nouvel élu Serge Simard, ministre délégué aux Ressources Naturelles et à la Faune.
Au grand lac Baskatong
On m'avait demandé d'accompagner, pour guider à la chasse à l'orignal, quelques joueurs du club de hockey Canadien de Montréal et Terry Harper était du nombre. Le ministre de ce temps - en l'occurrence Me Gabriel Loubier était un bon ami, mais aussi grand admirateur du Canadien. Je l'avais
rencontré au Forum en 1967, lorsque je possédais des billets de saison. Ce ministre responsable de la chasse et de la pêche de l'époque m'avait alors demandé de tenter de faire abattre un orignal à un groupe de joueurs du Canadien, ce que j'acceptai avec empressement. Parmi ces hockeyeurs se trouvaient le gentilhomme Terry Harper, qui participa à la conquête de la coupe Stanley en cinq occasions.
Harper gentilhomme...?
Plusieurs d'entre ceux, qui l'ont vu sur la glace se diront:"Gentilhomme" peut-être, mais de Terry Harper, ce n'est pas ce que je pense lorsqu'il était sur la glace, puisqu'il était dans les bagarres plus fréquemment qu'à son tour.
En ce qui me concerne, si j'écris "gentilhomme", c'est que Terry ne refusait jamais un combat sur la glace, ses gants volaient en l'air, dès qu'il recevait une invitation à combattre. Mais voilà, ce pauvre Terry perdait toujours ses batailles, jamais je l'ai vu gagner un combat de boxe - ce qui me fait dire qu'il était un "gentilhomme" puisqu'il laissait toujours gagner l'adversaire, il subissait toujours une bonne raclée. Il était bien loin d'être un Marcel Bonin.
Mon copain Jean-Paul Chartrand m'a dit fréquemment:
- "Il était un vrai pas d'allure dans une bataille !"
D'autre part, c'était fort différent , lorsque je l'accompagnai en forêt à la chasse... Il était tout simplement inépuisable et fort comme un ours. Voici donc quelques lignes de cette rencontre agréable.
Chapeau de cowboy et allons-y!
Parti de Montréal, quelques jours à l'avance, j'avais préalablement visité le territoire de chasse et connaissais sa possibilité de succès, que je croyais être de 60% puisqu'il y avait un orignal ayant la singulière habitude de sortir sur un lac en fin d'après-midi. Je fis un arrêt au Petit Manoir de Saint-Jovite, où mon copain André Carrière, mieux connu sous le nom de "Papousse" m'attendait. Nous partions tous deux pour rencontrer les "Glorieux" et vérifier à nouveau l'endroit, qui devrait nous permettre de faire abattre un "gros nez" aux gars du bleu, blanc, rouge.
Les nombreuses traces fraîches de sabots au sol du territoire choisi ne pouvaient être plus encourageantes.
Il y avait eu une partie de hockey au Forum le jeudi soir, les joueurs avaient quitté la métropole immédiatement après cette partie, ils avaient eu l'autorisation de se rendre à la chasse. La nuit avait été "dure" et passablement écourtée, après trois pédiodes sur la glace, le corps humain a plutôt besoin de sommeil, non d'un long trajet en automobile, avec de nombreux arrêts (...ce que je présume). Toujours est-il qu'ils firent leur apparition au petit jour. Fatigués, mais heureux comme des étudiants en vacances.
"Papousse" et moi les attendions au "Lyon's Den" des Lafrance au Baskatong, notre quartier général pour la chasse à l'orignal, que je dirigeais au cours de cette période.
Harper...plutôt que les autres
Si j'ai choisi Terry Harper comme sujet de cet article, c'est que je l'imagine encore à son arrivée. Originaire de Régina dans l'Ouest canadien, il n'avait rien perdu des "cowboys" d'antan: le grand chapeau "western", les bottes, la carabine sous le bras et une silhouette du genre "Il était une fois dans l'ouest !"
Après les présentations et taquineries, les camions "pick-up" se suivirent à la file indienne, pour accéder au lieu de la chasse. De là, après avoir stationné les véhicules, nous devions marcher durant une vingtaine de minutes pour nous rendre au lac. Même si nous étions nombreux, nous avions bon vent et la mousse du sol absorbait les bruits de nos pas.
La chance aidant les gars du CH, en arrivant notre orignal était à manger, mi-pattes à l'eau. Il était loin, mais il suffisait de bien le tirer, ce qui fut fait rapidement et avec grande précision. Parlez-en à André Carrière, si vous vous arrêtez Au Petit Manoir de Saint-Jovite.
La bête croula, mais la partie de chasse était loin d'être terminée, puisque les nemrods désiraient rapporter la bête au complet. Le travail le moins intéressant débutait, l'éviscération qui se faisait en terrain difficile, mais il n'était pas question de découper la bête en quartiers. Aux insistances des hockeyeurs, l'orignal devait être conservé et transporté au complet pour épater les spectateurs entrant au Forum pour la partie du samedi soir.
Ces explications étant données, j'en reviens à ce moment de traîner la bête sur une longue distance, pour par la suite la monter dans le camion et la faire tenir debout sur ses quatre pattes. C'est là que je réalisai qu'Harper possédait de bons bras.
Orignal et victoire le samedi soir
Les policiers surveillaient l'orignal à la porte du Forum, les badauds entrant dans l'enceinte étaient épatés par ce succès de chasse de leurs joueurs. Si ma mémoire est bonne, ce samedi soir-là, les Rangers furent écrasés par nos Canadiens.
Par la suite les chasseurs ont certainement célébré - j'ai oublié d'en parler à Serge Savard, qui était du groupe. Ce qui me fait écrire en conclusion: Au lieu d'une partie de bowling, Guy Carbonneau aurait dû suggérer une partie de chasse...!
