La vedette canadienne d’arts martiaux mixtes Rory MacDonald en a vécu de l’adversité en combats de championnat, victime d'os et de rêves brisés.

Il y a trois ans, dans une bataille sanglante contre « Ruthless » Robbie Lawler à l’UFC 189, le combat s’est fini à 1 minute du début du cinquième round alors que le visage fracturé du « Red King » n’était plus capable d’encaisser.

Une fois que ce fut terminé, on aurait dit que quelqu’un avait coupé la lèvre de Lawler avec un couteau et que MacDonald avait survécu à un accident de voiture.

Robbie Lawler et Rory MacDonald« Je n’ai cependant jamais ressenti de choc au cerveau. C’est plus la structure de mon visage qui s’est fracassée », avait déclaré MacDonald en rigolant lors de l’émission rétrospective de Fight Network en 2016.

Le nez de ce dernier, qui a connu sa part de dommages en carrière, arborait les preuves de la violence du duel.

Ägé de 29 ans, il s’est encore battu dans la douleur en janvier dernier, mais cette fois, il a été récompensé. Celui qui est natif de Kelowna en Colombie-Britannique mais qui s’entraîne à Montréal a détrôné le champion des mi-moyens Douglas « The Phenom » Lima lors d’un affrontement de cinq rounds qui a laissé des marques à Bellator 192.

Après que les juges eurent donné des cartes de 48-47, 49-45 et 49-46 en faveur de MacDonald, lui et sa nouvelle ceinture ont quitté les lieux sur une civière à cause des coups de pied dévastateurs de Lima.

L’hématome qu’il avait au niveau de la jambe gauche était de la taille d’un protège-tibia de soccer.

Sa jambe allait éventuellement prendre 6 à 8 semaines à guérir.

Un duel de champions

Samedi, MacDonald (20-4-0) reprend l’action contre Gegard Mousasi (44-6-2) lors de l’évènement principal de Bellator 206 qui opposera deux champions, à San Jose.

Le seul titre à l’enjeu sera celui des poids moyens que détient Mousasi puisque ce dernier est incapable de respecter la limite des 170 livres et qu’il ne peut donc défier MacDonald dans cette catégorie.

Si MacDonald devait remporter une deuxième ceinture, le patron de l’organisation Scott Coker a dit qu’il devrait alors déterminer comment procéder pour la suite des choses. MacDonald aimerait bien défendre les deux, si possible.

Bien que Bellator soit vue comme la deuxième organisation en importance après l’UFC, le championnat de samedi a fière allure étant donné le palmarès des combattants impliqués.

Mousasi, 33 ans, a présenté un dossier de 9-3-0 dans l’UFC, avec notamment des victoires sur d’anciens champions tels que Vitor Belfort et Dan Henderson. Il a aussi été couronné chez Dream, Cage Warriors et Strikeforce.

« Il est complet. Il n’y a pas tant de combattants de l’élite comme lui, a dit MacDonald à son sujet. Il a du talent. »

MacDonald, également un athlète polyvalent avec une volonté de fer, avait une fiche de 9-4-0 dans l’UFC et il est le dernier à avoir battu l’actuel champion des mi-moyens Tyron Woodley.

« Il est fort mentalement. Il est bon dans tous les aspects techniques », a pour sa part vanté Mousasi.

MacDonald a hâte à cette confrontation.

« Je pense qu’il va avoir plus de puissance au début, mais que mon endurance sera supérieure et que je serai plus rapide », analyse le Canadien.

Alors que MacDonald est reconnu pour se pousser à la limite de ses combats, il reconnaît qu’il préférerait se simplifier la vie.

« J’aime quand un combat se déroule comme celui contre Paul Daley », a-t-il dit en référence à sa victoire par soumission à 1 min 45 du deuxième round chez Bellator en 2017. Je suis un gars compétitif, donc je me pousse toujours à ma limite, c’est comme ça que je suis. Je me prépare au pire mais j’espère le mieux. »

Considérant que son poids naturel est de 195 livres, MacDonald apprécie le fait qu’il n’a pas besoin de suivre de diète radicale durant le camp d’entraînement.

« C’est une chose de moins dont j’ai besoin de me soucier », se réjouit-il.

Mousasi croit qu’il aura 10 livres de plus que son adversaire le soir du combat, mais que ça n’aura pas d’influence sur l’issue.

« J’estime que je suis le meilleur combattant et c’est ça qui fera la différence. »

Les deux athlètes ont été très respectueux l’un envers l’autre depuis le début.

« Je l’aime beaucoup. Les Canadiens sont toujours gentils », a déjà dit Mousasi.

« Il est quelqu’un d’intéressant. Je le trouve très drôle. Ses entrevues me font toujours rire », a répliqué MacDonald.

Un tournoi d’envergure à l’horizon

Pendant ce temps, le titre mi-moyen de MacDonald est aussi menacé en marge du Welterweight World Grand Prix auquel il prendra part.

Le tournoi débutera samedi sur la même carte, alors que Lima (29-7-0) affrontera Andrey Koreshkov (21-2-0). Le Russe s’était emparé du titre détenu par Lima en 2015, avant de le lui remettre à nouveau l’année suivante.

MacDonald mettra son titre en jeu chaque fois qu’il performera dans le tournoi, en commençant par Jon Fitch (31-7-1, un verdict sans décision) comme aspirant, à une date qui sera connue ultérieurement.

Les autres qui y participeront sont Paul Daley, Michael Page, Ed Ruth et Neiman Gracie. Lorenz Larkin et Yaroslav Amosov sont quant à eux des substituts.

Également en vedette samedi, l’ancien champion de Pride Wanderlei Silva (35-13-1) affrontera l’ancien champion mi-lourd de l’UFC Quinton Jackson (37-13-0), cette fois chez les poids lourds. En trois affrontements, Silva l’a emporté en 2003 et 2004 alors que « Rampage » a gagné en 2008.