De l'enseignement à la pratique
UFC dimanche, 17 mars 2013. 03:18 dimanche, 15 déc. 2024. 00:49MONTRÉAL - « Ce n’est pas pour t’offenser, mais tu n’as aucune force de frappe.» Voilà parmi les premiers mots – souvent incohérents – lancés par Nick Diaz quand il s'est pointé à la conférence de presse d’après-gala.
Selon les dires de Dana White lui-même, les remarques étaient encore plus tranchantes entre les rounds du combat de championnat du UFC 158.
«Tu frappes comme une pétasse! Peu importe le résultat de ce combat, tu frappes comme une fillette», a lancé Diaz pour déranger son adversaire.
Pourtant, Georges St-Pierre avait perfectionné cet art en compagnie de Lucian Bute et son entraîneur Stéphan Larouche en préparation de ce duel. Rencontrés au terme du combat, les deux hommes d’InterBox étaient heureux de la prestation de GSP avec ses poings, surtout au niveau du jab.
«Je suis content (de ma boxe), mais j’aurais aimé faire mieux, je suis très critique à propos de moi-même. Lucian et Stéphan m’ont beaucoup aidé et plusieurs choses venaient d’eux, dont un direct du droit qui était signé Stéphan Larouche. C’est vraiment lui qui était derrière ce coup», a exprimé St-Pierre qui semblait exaspéré que ce cirque recommence avec Diaz même après la confrontation.
Avec un partenaire d’entraînement de la trempe de Bute et un entraîneur du calibre de Larouche, certains amateurs croyaient voir St-Pierre étaler davantage ses talents de boxe, une recette qui aurait pu mener à un K.-O. attendu du monarque des mi-moyens.
Mais ce scénario fort alléchant pour les partisans s’avérait surtout trop risqué pour le Québécois. Le grand champion des mi-moyens a plutôt axé sa stratégie sur sa première qualité, le combat au sol et il a complètement menotté son opposant.
«Je ne voulais pas faire un combat de boxe en corps à corps avec Diaz. Il est bon en boxe, mais il excelle surtout quand il est près de toi. C’était important que je reste à l’extérieur de sa portée ou bien à l’intérieur. Je voulais aussi me servir de mes qualités athlétiques qui sont supérieures aux siennes pour dominer», a expliqué St-Pierre qui s’est présenté avec un visage tuméfié devant les journalistes même s’il a clairement limité les dégâts contre le grand parleur qu’est Diaz.
En raison de l’évidente animosité entre les deux combattants, St-Pierre aurait pu tomber dans le piège de vouloir combattre face à face avec Diaz, mais il s’est montré plus intelligent qu’émotif. D’ailleurs, lors des rares échanges en position debout, GSP a été atteint à quelques reprises par Diaz ce qui lui a valu une coupure au haut du nez.
«Je ne savais pas comment Georges allait se comporter ce soir», a admis White en faisant référence à l’impatience inhabituelle démontrée par le champion à l’approche du gala. «Georges a fait un bon combat. Après tout, est-ce que tout le monde pensait qu’il allait se tenir debout devant lui pendant cinq rounds, ç’aurait été ridicule.»
Le mérite revient donc aussi à l’entraîneur de GSP, Firas Zahabi, qui avait élaboré un autre plan d’action pour éviter les forces de Diaz qui déploie une boxe qui a posé des ennuis à une multitude de combattants par le passé.
Diaz a peut-être dénigré la force de frappe de St-Pierre, mais son clan a tout de même paniqué peu de temps avant le combat à propos des bandages du Québécois. Le dossier a été réglé sauf que les bandages de GSP ont été envoyés Régie des alcools des courses et des jeux du Québec pour vérification.
St-Pierre conserve sa classe malgré tout
Après le lot d’insultes proférées à son endroit par Diaz et la menace existante une fois venue le temps de s’exprimer dans l’octogone, St-Pierre aurait pu en profiter pour passer un K.-O. verbal à son adversaire, mais il a fait honneur à sa réputation en agissant avec classe.
Quelques secondes à la suite de son combat – qui a été une domination du début à la fin – GSP a préféré rendre hommage à Diaz.
Les milliers de spectateurs qui ont rempli le Centre Bell auraient sans doute souhaité que leur champion se venge dans ses propos, mais il a refusé d’agir ainsi.
«C’est un peu difficile à expliquer à quelqu’un qui n’a jamais combattu, mais c’est comme si une camaraderie existait au terme d’un combat parce que tu viens de te donner en spectacle avec cette personne», a notamment précisé le maître chez les 170 livres qui se retrouvera dans une destination exotique sous peu pour des vacances.