Même si Rory MacDonald est en train de se paver un sentier de briques jaunes vers le sommet de la division mi-moyenne de la UFC, il devra prendre une pause et inscrire une petite marque ombragée dans la case « Seattle » de son fulgurant parcours.

Et ce, malgré une victoire par décision unanime contre Jake Ellenberger, samedi soir, lors de la demi-finale de la soirée UFC on FOX.

Le protégé de Georges St-Pierre, peut-être par abus de respect à l’endroit de son adversaire, a timidement soutiré les faveurs des juges, compilant des marques de 30-27, 30-27 et 29-28 sur les trois cartes de pointage. Cependant, la domination technique ne s’est jamais traduite en réelle menace à l’endroit d’Ellenberger au cours du combat.

MacDonald et Ellenberger ont entamé les hostilités avec une bonne dose d’observations, les deux utilisant la majorité du premier round afin de se trouver des repères.

Ellenberger, plus sautillant, a tenté de briser le calme plat de MacDonald en s’emparant rapidement du centre du ring. Le Canadien n’a pas bronché, la garde bien haute, les yeux au beau fixe sur son rival et les pieds à l’affût de la moindre ouverture. Avec un méthodique jeu du chat et de la souris, MacDonald a contré tout ce que lui offrait Ellenberger, répliquant avec d'acerbes contre-attaques afin de freiner les ardeurs d’un agresseur moins méthodique.

Au deuxième engagement, MacDonald a trouvé sa distance de travail et Ellenberger a tenté tant bien que mal de passer sous les mains du grand Canadien dans l’espoir de s’approprier un combat plus à son avantage dans la proximité. Malgré tout, le Montréalais d'adoption marque des points durant le round avec un contrôle chirurgical de l’espace autour de lui, essuyant au passage les complaintes de la foule qui s’est impatientée devant la démonstration maigre en action.

Pour le troisième et dernier round, la menace des puissants pieds de MacDonald fait de plus en plus d’ombre sur d’Ellenberger qui sent par contre le désespoir, probablement transporté par les huées de la foule, lui souffler dans le cou. Il a d'ailleurs affiché des petits signes de frustration et a augmenté la cadence, pressant le pas vers l’avant.

Ellenberger, le lutteur émérite, s’est fait plutôt discret jusqu’à la toute dernière minute du combat, là où il a réussi son entrée en matière en plaçant le Canadien sur le dos afin de terminer le combat dans une position relativement avantageuse. Même sur le dos, les quatre fers en l’air, MacDonald n’a jamais été en danger et la cloche finale offrira la validation que recherchait le Canadien tout au long de la soirée.

Sans éclat, il peut désormais sentir l’odeur du championnat de la division, lui qui sera en position favorable lors de l’attribution des prochaines chances à la ceinture détenue par Georges St-Pierre. Par contre, les deux amis nous assurent qu’un affrontement « Tout TriStar » ne se produira pas.

MacDonald devra donc s’armer de patience, car toutes les portes sont désormais ouvertes devant lui.

L'ouragan Johnson fait le bonheur de ses partisans

Afin de conclure la soirée sur une bonne note, l’explosif champion des poids mouches Demetrious Johnson s’est chargé du spectacle devant ses partisans comme seul lui sait le faire.

Demetrious JohnsonÀ pleine vitesse, au grand bonheur des fervents de sa ville d'adoption.

Lors de sa deuxième défense de son titre, « Mighty Mouse » a offert une petite clinique à son rival John Moraga, l’envoyant à répétitions au tapis avant de sceller l’issue du combat avec une habile clé de bras lors du cinquième et dernier engagement.

Évasif au possible, le champion a utilisé sa supériorité athlétique et sa vitesse afin de contrer son aspirant à toutes les sauces, multipliant les amenées au sol durant l’exercice d’éducation du prétendant à la couronne.

Au final, Herb Dean était à proximité de l’action avant d’entendre les supplications d’un Moraga prisonnier d’une fâcheuse situation, terminant le combat à 3 m 43 du 5e round.

Il s’agit d’une quatrième victoire consécutive pour Johnson dans la UFC, lui qui est toujours invaincu dans la division formée en 2012 au sein de l’organisation.

Spectaculaire Robbie Lawler

L’exil d’environ huit ans de Robbie Lawler loin de la UFC semble avoir porté ses fruits, lui qui a récolté sa deuxième victoire consécutive depuis son retour dans l’organisation aux dépens de Bobby Voelker qui doit encore se demander quel train lui est passé dessus à Seattle, samedi.

S’établissant d’entrée de jeu comme étant l’agresseur de ce duel, Lawler a mitraillé son adversaire de coups durant tout le premier round, touchant à répétition la cible avec de vicieux coups de genou au visage, entre autres choses.

Dès les premières secondes du deuxième engagement, Lawler s’est rué sur Voelker et lui a fait visiter le plancher de façon très expéditive, tirant un dernier trait sur un match à sens unique.

Au final, Dan Miragliotta a stoppé le combat à 24 secondes du 2e round, favorisant l’expéditif Lawler.

Liz CarmoucheL’expérience de Carmouche

Parfois, il existe une deuxième chance de faire une première impression. Parlez-en à Liz Carmouche qui a remporté sa première victoire au UFC.

Carmouche, terrassée par la terrible clé de bras de Ronda Rousey lors de sa première présence dans l’octogone, affrontait Jessica Andrade pour un deuxième tour dans le UFC et elle n’a pas raté cette deuxième opportunité.

L’ex-marine s’est imposée face à sa jeune adversaire de huit ans sa cadette qui effectuait ses débuts dans l’organisation.

Après un premier round plus difficile où elle a vu Andrade lui appliquer beaucoup de pression avec son travail au sol, Carmouche s’est ressaisie lors du deuxième engagement et s’est très rapidement installée en position montée complète au-dessus de son adversaire, sécurisant graduellement une victoire par K.-O. technique quand l’arbitre Herb Dean a arrêté le combat avec un peu plus d’une minute à faire au round.

L’avalanche de coups de poings et de coudes de Carmouche aura eu raison d’Andrade à 3 m 57 du deuxième round.

Les autres résultats de la soirée

  • Jorge Masvidal défait Michael Chiesa par soumission à 4 m 59 du 2e round.
  • Danny Castillo défait Tim Means par décision unanime des juges (29-28, 29-28, 29-28).
  • Melvin Guillard défait Mac Danzig par K.-O. à 2 m 47 du 2e round.
  • Daron Cruikshank défait Yves Edwards par décision partagée (30-27, 27-30, 30-27).
  • Ed Herman défait Trevor Smith par décision partagée (27-30, 30-27, 29-28).
  • Germaine de Randamie défait Julie Kedzie par décision partagée (30-27, 28-29, 29-28).
  • Justin Salas défait Aaron Riley par décision partagée (29-28, 28-29, 29-28).
  • Yaotzin Meza défait John Albert par soumission à 2 m 49 du 2e round.