MONTRÉAL – Carlos Condit se dit heureux d’être de retour à Montréal, mais en réalité il préférerait sûrement ne pas y être.

S’il avait causé la surprise et dépouillé Georges St-Pierre de son titre en novembre, le chemin du Natural Born Killer ne l’aurait probablement pas mené une deuxième fois au Québec. Pas aussi rapidement, en tout cas.

« Je ne m’en suis toujours pas remis! » confie sincèrement Condit, qui acceptait tout de même son sort avec le sourire au lendemain de son arrivée dans la métropole.

« Quelque part à l’intérieur de moi, je suis encore déçu, mais j’ai tiré des leçons de cet échec. J’ai appris à m’en servir comme source de motivation pour m’assurer que je reviendrai au sommet de mon art. Je suis de retour et je veux remonter au sommet de l’échelle », a tenu à mettre au clair l’ancien champion intérimaire de la division des mi-moyens.

Alors que son visage était encore frappé du sceau de sa sixième défaite en carrière, Condit a visionné pour une première et dernière fois les images de son occasion loupée, les a placées dans un tiroir de son cerveau et est parti en vacances avec sa famille. À son retour au Nouveau-Mexique, il a retrouvé son entraîneur Greg Jackson, de qui il avait été séparé pour sa préparation contre St-Pierre, et s’est immédiatement remis au boulot.

Samedi soir au Centre Bell, il reprendra du service contre Johny Hendricks, un adversaire de haut calibre qui aurait lui aussi préféré un autre scénario pour son retour à Montréal.

« J’avais fait tout ce qui était humainement possible pour me préparer pour affronter Georges, mais encore fallait-il que je l’affronte dans l’octogone pour voir si c’était suffisant. Ça l’a presque été, mais j’en suis ressorti avec d’autres améliorations à apporter. J’ai fait les ajustements nécessaires et j’ai l’impression d’être un meilleur combattant aujourd’hui », prévient celui qui visera une sixième victoire en huit sorties au UFC.

Condit devait à l’origine reprendre du service contre Rory MacDonald, un coéquipier de St-Pierre qu’il avait battu en 2010 et qui l’avait imploré de lui accorder une revanche après une victoire contre B.J. Penn en décembre. Mais le jeune Canadien a dû se désister en raison d’une blessure à la nuque subie à l’entraînement le mois dernier, laissant le UFC avec un trou à combler pour la demi-finale de son sixième événement montréalais.

Hendricks, qui s’était déjà engagé à affronter Jake Ellenberger sur la même carte, a immédiatement demandé une promotion qu’il a finalement obtenue quelques jours plus tard.

« Je suis content qu’il l’ait fait, affirme Condit. C’est un affrontement intéressant pour moi. Il est dangereux, mais la récompense n’en sera que plus grande si je suis capable de l’emporter. »

Hendricks (14-1) est l’un des combattants de l’heure au sein de l’effectif du UFC. Il n’a subi qu’une défaite à ses neuf combats depuis son arrivée dans les ligues majeures et a disposé de ses cinq derniers adversaires. Des victoires K.-O. contre Jon Fitch et Martin Kampmann, respectivement obtenus en 12 et 46 secondes, représentent pour l’instant ses plus hauts faits d’arme.

« Récemment, il s’est surtout fait remarquer pour sa boxe et la puissance de ses coups, mais il est plus complet qu’il n’en a l’air, analyse Condit avec prudence. Il a bien réussi la transition de la lutte amateur aux arts martiaux mixtes et il n’a toujours rien montré de son jeu au sol, alors je m’attends à une grosse soirée de travail. »
 

Diaz occupe ses pensées

L’enjeu de la demi-finale du UFC 158 sera énorme. Au cours de sa carrière qui a débuté il y a onze ans, Condit n’a subi deux revers successifs qu’à une seule reprise, en 2006. En enregistrant une autre double faute du genre samedi, il prendrait non seulement un pas de recul dans les classements de sa division, mais laisserait du même coup le champ libre à Hendricks, que plusieurs voyaient déjà comme la prochaine étape logique pour GSP après sa tentative de meurtre sur Kampmann.

« On verra bien. La route vers le titre n’est jamais bien définie, sait trop bien l’ancien champion du WEC. Il y a toujours cette possibilité d’un méga-combat entre Georges et Anderson Silva. Je ne sais pas trop, mais pour l’instant, toute ma concentration doit être portée vers Hendricks. »

Condit a néanmoins un plan, un souhait qu’il chérit sans trop l’ébruiter. Si on insiste un peu, on peut facilement relier les points qui, même s’il les divulgue avec parcimonie, mènent assez facilement à cette conclusion : il ne détesterait assister à la passation des pouvoirs dans la catégorie des 170 livres.

« Ce serait génial de me retrouver une nouvelle fois dans le portrait pour un combat de championnat, peu importe contre qui, commence-t-il par dire. Et bien sûr, j’aimerais venger ma dernière défaite, mais pour l’instant, c’est un scénario un peu hypothétique. »

- Mais quelle serait ta préférence, Carlos? Une autre chance au titre ou une revanche contre St-Pierre?

« Diaz. Un combat contre Diaz », répond-il sans hésiter.

- Même si tu l’as déjà battu?

Hochement de tête.

- Tu veux le battre encore…

Hochement de tête.

Et Condit ne croit pas que celui qu’il a vaincu par décision unanime il y a un peu plus d’un an soit condamné d’avance contre le champion.

« Je pense qu’il peut gagner, oui. Je ne suis pas certain qu’il y arrivera, en fait je crois que Georges l’emportera, mais le contraire est certainement possible. »

À surveiller également :

UFC 158 : statistiques en direct
Aperçu du combat GSP-Diaz
Fiche de Georges St-Pierre
Fiche de Nick Diaz
Section spéciale UFC 158