MONTRÉAL - Martin Kampmann et Johny Hendricks n'ont pas de préférence quant à l'issue du combat qui opposera Georges St-Pierre à Carlos Condit au UFC 154. Tout ce qu'ils demandent, c'est qu'on leur donne le gagnant.

Perdus au milieu de toutes les spéculations entourant la possibilité d'un éventuel méga-combat entre St-Pierre et Anderson Silva, Kampmann et Hendricks semblent les grands oubliés d'une carte qui sera également composée d'un total de dix combattants canadiens. Pourtant, ceux qui réchaufferont l'octogone pour la grande finale de la soirée se battront pour un enjeu de taille. Parmi tous les scénarios envisageables, celui selon lequel le gagnant de ce duel avancera dans le cercle d'attente pour affronter le champion de sa division est encore très plausible.

« J'espère! », a lâché Hendricks en échappant un petit rire aigu quand un curieux lui a demandé s'il avait l'impression d'être venu à Montréal pour mériter le rôle d'aspirant numéro un au titre que se partagent présentent St-Pierre et Condit. « Mais vous savez quoi? C'est une question qui est hors de mon contrôle. Tout ce que je peux faire, c'est décrocher une victoire convaincante et continuer de m'améliorer par la suite. »

« Bien sûr que je veux me battre pour le titre, a aussi clamé Kampmann d'une manière un peu plus corsée quand est venu son tour d'être interrogé. Mais je dois faire ce que j'ai à faire et GSP doit faire ce qu'il a à faire avant de penser à tout ça. Revenez me poser la question quand j'aurai passé le K.-O. à Johny. »

Le rêve d'un combat entre St-Pierre et Silva, que plusieurs considèrent comme les deux meilleurs combattants à jamais avoir foulé la cage du UFC, garde éveillé les amateurs d'arts martiaux mixtes depuis des années. Au cours des derniers mois, le président de la compagnie, Dana White, a commencé à laisser transparaître des signes pointant vers la concrétisation inévitable de ce choc de titans. Ce qui n'était au départ que de vagues allusions ont peu à peu perdu en subtilité jusqu'à ce que vendredi, quelques heures après être arrivé au Québec, White fasse précisément connaître ses plans.

« Si Georges St-Pierre défait Carlos Condit demain, Anderson Silva sera aux abords de l'octogone pour le féliciter et ces deux gars-là vont se battre, a garanti White sur les ondes du réseau américain Fuel. Ça arrivera probablement en mai, soit au Dallas Texas Stadium, à Toronto ou dans un stade de soccer au Brésil. »

Un tel dénouement placerait dans l'incertitude les meilleurs combattants de la catégorie des 170 livres et de celle des 185 livres, sur lesquelles règnent respectivement St-Pierre et Silva depuis des lunes. Il devient ainsi clair qu'une victoire de Condit ce soir représente l'option la plus favorable pour celui qui sortira vainqueur de la demi-finale.

« Je crois que Carlos a de très bonnes chances de battre GSP, estime Kampmann, un Danois qui a arraché une victoire par décision partagée face à Condit en 2009. Il se pourrait bien qu'il perde les deux premiers rounds, mais surveillez-le parce que c'est un gars qui sera dangereux jusqu'à la toute fin. Il n'a pas peur de prendre des chances et de lancer toutes sortes d'attaques complètement folles. GSP devra être prudent ou sinon il risque de se faire surprendre. »

« C'est un combat difficile à prédire, a dit Hendricks, plus prudent. Condit est excellent debout et au corps à corps, mais je ne pense pas que St-Pierre voudra s'amuser bien longtemps dans ce genre de situation. Et tout le monde sait que GSP va tenter d'amener Condit au sol à un moment ou un autre. Alors s'il le fait, sera-t-il capable de passer sa garde et d'améliorer sa position? Et son genou sera-t-il assez solide pour lui permettre d'attaquer avec autant de puissance qu'avant? Ce sont des choses qu'on ne peut pas savoir. C'est pour ça que j'ai hâte, comme vous tous, de voir le combat. »

Mais même s'ils peuvent envisager la possibilité que Condit vive son heure de gloire dans l'enceinte hostile du Centre Bell, même s'ils disent ne pas avoir de préférence et même s'ils réalisent qu'une victoire de St-Pierre risquerait de les ralentir dans la poursuite de leurs aspirations, les deux hommes avouent avoir un petit faible pour l'orgueil de Saint-Isidore.

« GSP serait un adversaire redoutable et il n'y a rien au monde que j'aimerais plus que d'avoir la chance de l'affronter, rêvasse Hendricks. C'est dans cette optique que j'ai commencé à m'entraîner en MMA puisque c'est pratiquement lui qui détient la ceinture depuis que j'ai été initié au sport. Alors de l'apercevoir ici en sachant que je suis possiblement à une petite victoire d'y arriver, ça me motive encore plus. »

« Si je pouvais choisir, j'opterais pour GSP parce j'ai déjà battu Condit, mais aussi parce qu'il est considéré comme le meilleur présentement », a réaffirmé Kampmann.