MONTRÉAL - Johny Hendricks ne l’avait pas crié assez fort la dernière fois. Il l’a donc répété haut et fort samedi soir. D’abord en battant Carlos Condit, ensuite en s’emparant du micro.

« GSP! Si tu gagnes ce soir, je veux te revoir ici dans cinq mois! »

Hendricks a rayé un autre nom de sa liste au UFC 158, défaisant Condit par décision unanime après quinze minutes d’action sans interruption. En éliminant l’ancien aspirant numéro un au titre de Georges St-Pierre, Hendricks s’est assuré que ceux qui pensent qu’il ne doit pas être le prochain en lice n’aient plus d’arguments valables.

« Donne-moi ma chance GSP, je t’en supplie », a-t-il lancé pendant que le champion se réchauffait en prévision de son combat contre Nick Diaz.

« Si tu ne veux pas, je vais trouver ta maison, engager un arbitre et c’est là que ça se passera! »

Cette option de dernier recours devrait pouvoir être évitée. Au terme du gala, le grand patron du UFC, Dana White, a confirmé que Hendricks avait finalement mérité d'être désigné comme le prochain test du champion des mi-moyens.

Hendricks n'a pas volé cette marque de reconnaissance, celle qu'il croyait lui revenir de droit après sa victoire contre Martin Kampmann quatre mois plus tôt. Il a défait l'ancien aspirant numéro un au titre qu'il convoite sans son arme la plus redoutable : sa main gauche, son arme de prédilection, a commencé à le faire grimacer de douleur dès le premier round.

Mais "Bigg Rigg" avait laissé présager qu'il mettrait en lumière sa polyvalence contre Condit et sa malchance s'est vite transformée en prétexte idéal pour dépoussiérer sa lutte. L'ancien étudiant-athlète de l'Université Oklahoma State, double champion national de la première division de la NCAA, s'est donc servi de ce précieux outil chaque fois que son rival commençait à prendre le dessus avec ses mains.

Condit a lancé tout ce qu'il avait pour éviter de subir une deuxième défaite consécutive et Hendricks n'a pu tout éviter. Au deuxième round, le Natural Born Killer s'est envolé trois fois pour porter la pointe de ses genoux sur la solide mâchoire du pugnace barbu, qui a tout pris sans rechigner.

Condit s'est déchaîné au troisième round, profitant de chaque seconde passée à la verticale pour chercher à finir son adversaire avant que les juges ne soient appelés à décider de son sort. Hendricks a toutefois pu braver la tempête et s'en est sorti avec un avantage d'un point sur chacune des cartes des juges.

Ellenberger revient sur le radar

Six des meilleurs mi-moyens de la planète sont arrivés à Montréal en milieu de semaine, prêts à se batailler pour améliorer leur rang dans la hiérarchie de la division.

St-Pierre, Diaz. Condit, Hendricks. Jake Ellenberger est presque passé inaperçu dans les jours qui ont mené au UFC 158. Samedi soir, il a eu besoin d'exactement trois minutes pour sortir de l’ombre. Le « Juggernaut » a passé le K.-O. à Nate Marquardt pour réaffirmer sa place dans le top-5 de l’une des divisions les plus chaudement contestées du UFC.

Alors que Marquardt était acculé au grillage, Ellenberger a esquivé un coup de pied et passé sa main gauche par-dessus la garde de son rival. Le choc a été percutant, mais pas autant que la droite qui a fait plier les jambes de son destinataire dans les secondes suivantes.

L’arbitre a donné quelques secondes à Marquardt pour récupérer, mais s’est finalement interposé lorsque Ellenberger a estampé sa main droite une dernière fois sur le crâne rasé de sa victime.

« Il m’a donné deux solides coups de pied, le premier sur une jambe et l’autre au corps et je me suis soudainement dit ‘Okay, ça va se terminer rapidement’, a raconté le gagnant. J’ai détecté une tendance chaque fois qu’il décochait un coup de pied, alors j’ai commencé à frapper le plus fort que je pouvais chaque fois que je décelais cette faille. »

Il s’agissait d’une huitième victoire à ses neuf derniers combats pour Ellenberger, qui n’avait pas gagné par K.-O. depuis septembre 2011.

« Après ma défaite contre Kampmann, plusieurs personnes ont dit que j’avais perdu ma force de frappe et que je n’étais plus le même. J’ai démontré ce soir que ces croyances étaient de la foutaise. Je peux éteindre les lumières de n’importe qui dans cette division et c’est mon but chaque fois que je dégaine. » 

De retour au UFC après un exil forcé de deux ans, Marquardt a subi une deuxième défaite en deux mois. 

Bienvenue à la maison, Mike Ricci

Dana White a trouvé les mots justes pour décrire l’allure du premier combat de la carte principale du UFC 158.

 « Fletcher n’aura pas besoin de son masque lorsque ce combat sera terminé! », a commenté le grand patron de l’organisation sur son compte Twitter après un deuxième round dominé par le Montréalais Mike Ricci, qui a gardé le rythme au troisième assaut pour finalement mériter une victoire par décision unanime samedi soir au Centre Bell.

Contre un adversaire réputé pour sa personnalité excentrique et ses costumes de goût douteux, Ricci a connu le retour à la maison qu’il souhaitait en s’adjugeant la faveur des trois juges par des pointages identiques de 30-27.

Ricci disputait son premier combat depuis sa défaite en finale de la saison 16 de l'émission de téléréalité The Ultimate Fighter.

« Toute ma vie, j’ai attendu ce moment. J’ai grandi en voulant gagner dans l’octogone et j’ai passé six ans à saigner et à suer pour m’assurer que j’y arriverais », a commenté Ricci après le verdict.

« J’avais des papillons dans l’estomac avant le combat, mais j’ai parlé à GSP deux jours avant et il m’a dit de m’y faire, parce qu’ils ne disparaîtraient jamais de toute façon. Alors j’étais nerveux, mais pas surpris », a ajouté le représentant du Tristar Gym. 

Deuxième tentative ratée pour Nick Ring

Contraint de déclarer forfait en raison d'un malaise de dernière minute à son dernier passage à Montréal, l'Albertain Nick Ring n'a pas réussi à trouver le bonheur à son retour dans le 514.

Ring s'est incliné par décision partagée devant Chris Camozzi dans un combat sanglant, mais peu relevé. Le Canadien a maintenant perdu deux de ses trois derniers duels.

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