Par Nicolas Landry - Anderson Silva a profité de son passage à Montréal pour accomplir ce que personne avant lui n'avait fait dans l'histoire du UFC.

Le résumé des autres combats de la soirée ICI.

À défaut d'animer le spectacle, Silva s'est montré comme toujours efficace, samedi soir au UFC 97 présenté au Centre Bell. The Spider a défait son compatriote Thales Leites par décision unanime des juges, conservant ainsi son titre des poids moyens.

Silva est également devenu le premier combattant de l'histoire du UFC à remporter neuf combats consécutifs. Sa dernière défaite remonte au 20 janvier 2006 contre Yushin Okami.

La majeure partie du combat s'est déroulée sous les huées de la foule, les deux pugilistes préférant la prudence à l'audace. Mais à la défense du champion, il faut être deux pour valser et Leites semblait beaucoup plus intéressé à ne pas perdre la face qu'à repartir du Québec avec une ceinture à la taille.

"Je n'ai pas été impressionné. Je dirais même que c'était un peu gênant", a été forcé de constater Dana White, le président du UFC.

Chaque fois que Silva démontrait un brin d'agressivité, Leites se couchait au sol, soulevant l'ire de la foule et provoquant toutes sortes de mimiques de son adversaire.

Reste que Silva, que plusieurs voient comme le meilleur combattant livre pour livre de la planète, n'a pas épaté la galerie, et ce pour une deuxième sortie consécutive.

"Je ne sais pas si on peut dire que les gens ne comprennent pas mon style, a dit Silva pour tenter d'expliquer la réaction de la foule. Ce que je peux dire, c'est que chaque fois que j'entre dans la cage, je tente d'être efficace relativement à mon plan de match. Tous les combats ne seront pas spectaculaires, il n'y aura pas un K.-O. chaque fois."

"Je ne crois pas que ses adversaires ne veulent pas s'engager. Ils ont un plan de match, mais quand ils se présentent devant ce spécimen, leurs intentions prennent le bord. Avez-vous la puissance de ses coups?", a offert White en guise d'explication.

Au troisième round, les spectateurs ont commencé à scander le nom de Georges St-Pierre, le champion des mi-moyens que plusieurs rêvent de voir dans la même cage que Silva. Au quatrième, la foule qualifiait en chœur l'affrontement d'ennuyant (boring) tandis qu'au cinquième, c'est à peine si elle ne demandait pas un remboursement.

Leites peut se consoler en se disant qu'il est devenu le premier à pousser Silva au-delà du troisième round.

"Je voulais me rendre dans les derniers rounds et tenter de le finaliser, mais je n'ai pas été capable, a admis Silva. Au moins, j'ai prouvé que je pouvais me battre dans un long combat."

"The Iceman" se fait geler

La réaction de la foule lors de son arrivée sur l'octogone ne laissait aucun doute : Chuck Liddell est encore une étoile. Mais pas aussi grosse que celles que lui a fait voir Mauricio Rua.

Dans ce qui pourrait bien être le dernier combat de sa carrière, Liddell a été mis K.-O. par un adversaire de 12 ans son cadet à 4:28 du premier round.

Liddell, 39 ans, semblait contrôler le combat quand il a été surpris par une gauche de Rua, qui l'a envoyé frapper le tapis en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "retraite". Rua s'est ensuite rué sur le vétéran, qui a encaissé sept bonnes droites à la tête avant que l'arbitre ne décide de s'interposer.

"Ma stratégie était de rester debout pendant les trois rounds, a expliqué Rua. Je savais qu'il était un très bon lutteur et je ne voulais pas m'épuiser à tenter de l'amener au sol."

Pendant que Rua célébrait sa 18e victoire, The Iceman avait besoin de l'aide de deux de ses hommes pour rester en équilibre sur ses deux jambes.

Alors Chuck, qu'est-ce que l'avenir te réserve?

"Je m'en vais prendre un verre!, a-t-il lancé aux journalistes en riant, quelques heures après son combat. Mais je serai de retour à la maison lundi et je réfléchirai sérieusement à la prochaine étape. On pourrait dire que la fin est proche, je crois."

"Que lui reste-t-il à prouver?, a demandé White? Il a tout réussi, il a fait fortune, tout le monde l'aime."