Georges St-Pierre a admis qu'il n'avait plus autant de plaisir à pratiquer les arts martiaux mixtes avant de se blesser sérieusement au genou droit. Cette longue période d'inactivité lui a toutefois permis de retrouver la flamme et la passion pour son sport.

Le Québécois a précisé qu'il était plus difficile de se lever pour s'entraîner avant de se retrouver sur la touche.

«J'y allais parce que je devais. Quelque chose devait se passer pour changer ma routine d'entraînement. Je ne voulais pas attendre une défaite avant de pouvoir tout changer. C'est ce que cette blessure m'a permis de faire», a déclaré St-Pierre lors d'une conférence de presse présentée à Montréal en prévision de son combat contre le champion intérimaire des mi-moyens, Carlos Condit.

Après une absence de la compétition de 19 mois, GSP (22-2) renouera avec l'action le 17 novembre prochain contre Carlos Condit (28-5) au Centre Bell. St-Pierre ne s'est pas battu depuis le 30 avril 2011, alors qu'il avait vaincu Jake Shields au Roger Centre de Toronto.

«J'ai changé beaucoup de choses dans mon entraînement et dans ma vie personnelle. Mon entraînement actuel est plus efficace et j'essaie d'éviter les choses qui peuvent me nuire. On tente tous de trouver le régime parfait pour soi et je crois que j'y suis parvenu pendant ma convalescence», a précisé St-Pierre tout en confirmant que son genou est complètement rétabli.

Combattre la ring rust

St-Pierre n'est pas du style à se défiler que ce soit dans l'octogone ou pour répondre aux questions des journalistes et il a admis qu'il devra combattre avec deux défis de taille pour ce combat.

«Carlos est l'adversaire le plus dangereux que je n'ai jamais affronté et il est très complet comme combattant. Ensuite, je devrai surmonter la ring rust et les papillons parce que je ne peux rien faire pour cela. Mais en tant qu'athlète de haut niveau, je n'accepte rien de moins comme défi», a-t-il dévoilé.

Le Québécois Patrick Côté, qui sera également de cette carte d'envergure contre Alessio Sakara, a subi une blessure identique à St-Pierre plus tôt dans sa carrière et il confirme que les premières secondes seront dangereuses pour son ami.

«Je peux confirmer que ça existe la ring rust. Que ce soit Superman, Georges ou n'importe qui, ça existe. Il trouvera que les choses se dérouleront rapidement durant la première minute. Si j'étais Carlos Condit, j'en profiterais pour être agressif dès le début, mais il devrait l'emporter s'il peut passer la tempête du début», a analysé le combattant des poids moyens.

Condit, qui est devenu le champion intérimaire des mi-moyens en battant Nick Diaz le 4 février dernier, n'entend pas s'en laisser imposer contre celui qui a remporté ses neuf derniers combats. Son approche est d'ailleurs différente des adversaires précédents de St-Pierre.

«Les récents adversaires de Georges tentaient d'exploiter ses faiblesses. À mon humble avis, Georges n'a pas vraiment de faiblesse. Je vais donc essayer de le battre en me consacrant sur mes habiletés. Je crois que ma polyvalence me permettra de le vaincre», a indiqué Condit.

St-Pierre a ajouté qu'il adoptera passablement la même stratégie que son adversaire.

«Carlos est tellement complet qu'il est difficile d'exploiter ses faiblesses. Je devrai aussi me concentrer sur ce que je fais de mieux.»

«Il est très dangereux parce qu'il est intelligent, il s'adapte à tous les styles de combattants et il est très versatile dans son arsenal. Ça pourrait donner un combat très court ou très long, mais on devrait assister à un combat rempli d'action», a soutenu le Québécois de 31 ans.

En raison de ce détour dans son parcours, GSP prétend même qu'il considère Condit comme le champion.

«Je le vois comme le champion et j'aborde ce combat comme une chance de conquérir un titre. Dans mon contrat, je devais défendre ma ceinture une fois par année», a affirmé St-Pierre qui est toujours le champion des mi-moyens et il procédera à la septième défense de cette couronne.

Sans surprise, Condit a refusé d'embarquer dans cette stratégie mentale.

«GSP est si dominant, il est le champion tant que je n'aurai pas prouvé que je peux le battre. Il est le meilleur de notre catégorie, il l'a prouvé et j'ai fait la bonne chose en l'attendant», a argué Condit qui n'a pas combattu depuis sa victoire contre Diaz.

Sans Greg Jackson, ni le Pape ni sa grand-mère!

St-Pierre et Condit auront au moins deux points en commun en présentant dans l'octogone le 17 novembre prochain. La première, ils auront chacun une ceinture à leur taille. La deuxième, ils seront privés de leur homme de coin habituel, Greg Jackson.

Puisqu'il a l'habitude d'entraîner les deux champions, Jackson a décidé de ne donner aucun conseil tactique aux deux pugilistes.

«J'aimerais ça compter sur lui dans mon coin, mais il a promis de ne pas s'impliquer tactiquement avec ni un ni l'autre», a révélé GSP avant de faire rire la foule avec sa prochaine déclaration.

«Même si le Pape ou ma grand-mère étaient dans mon coin, je serais fatigué à la fin d'un round et j'en profite surtout pour récupérer durant la pause», a-t-il lancé avec le sourire.