UFC: l'heureux malheur d'Ivan Menjivar
AMM lundi, 13 févr. 2012. 19:27 dimanche, 15 déc. 2024. 03:22
MONTRÉAL - Au cours des trois derniers mois, Ivan Menjivar a été un combattant d'arts martiaux mixtes à temps plein.
Pas de distractions, pas d'horaire de fou, pas de bouchées triples. Quand il ne s'occupait pas de sa petite famille, Menjivar passait le plus clair de son temps au Tristar Gym en préparation pour son prochain combat. Toute sa concentration pouvait être dirigée vers John Albert, qu'il affrontera mercredi soir sur la carte principal d'un gala du UFC présenté à Omaha, au Nebraska.
Des conditions de rêve pour n'importe quel athlète qui veut évoluer parmi l'élite de son sport. Mais des conditions qui lui ont été imposées et qui ne font pas nécessairement son bonheur.
Depuis cinq ans, Menjivar n'enfilait son costume d'athlète professionnel qu'après avoir complété sa journée de travail à l'aéroport Montréal-Trudeau, où il était embauché comme agent de sécurité. La routine était exigeante, mais elle lui permettait d'offrir une meilleure qualité de vie à sa femme et à leurs deux enfants.
En novembre dernier, Menjivar a reçu une lettre par la poste. Son contenu était bref, mais lourd de sens. "Quatre phrases pour me dire qu'on ne voulait plus de moi. On n'a même pas daigné me rencontrer en personne", déplorait récemment le Québécois d'adoption, en entrevue à RDS, sur le ton calme qui lui est propre.
Le sort de Menjivar a été décidé par la compagnie Securitas, qui venait d'obtenir le contrat de sous-traitance pour assurer la sécurité à son lieu de travail. "On a tout simplement refusé ma candidature. Moi qui n'ai jamais manqué une journée d'ouvrage, qui n'ai jamais été malade en cinq ans, je croyais être un bon élément, peut-être même une inspiration pour mes collègues. Mais on m'a dit au revoir sans me donner de raison."
Du jour au lendemain, celui que les amateurs d'arts martiaux reconnaissent par le sobriquet de la Fierté d'El Salvador - le pays qu'il a quitté à l'âge de 10 ans pour venir s'établir au Canada - se retrouvait pratiquement à la rue. Le coup a été dur à encaisser, mais le jeune homme de 29 ans a vite réalisé la chance qu'il avait, contrairement à la quinzaine de confrères qui avaient aussi été licenciés, de pouvoir compter sur un plan B qui allait lui permettre de garder la tête au-dessus de l'eau.
"Quand j'ai appris ça, je me suis dit Une chance que je n'ai pas un combat de prévu', parce que je n'aurais pas eu la tête à ça. Pour faire un combat, il faut que la famille aille bien, que la santé aille bien, que les finances aillent bien. Dans ce temps-là, je n'aurais pas été concentré à 100%, mais maintenant, je suis balancé, équilibré", assure le vétéran de 31 combats.
Rapidement, le pionnier des arts martiaux mixtes québécois a vu percer les rayons de soleil à travers le nuage gris qui flottait au-dessus de sa tête. Plutôt que de s'acharner sur sa mauvaise fortune, il a décidé de voir le bon côté de sa situation.
"Pour moi, c'est finalement un mal pour un bien. J'ai le temps de me reposer, de passer plus de temps à la maison et d'aller m'entraîner plus fréquemment. Je peux suivre les conseils des professionnels comme je dois le faire. Je cours, je nage, je me nourris mieux. De ce côté-là, je n'ai pas à me plaindre, ça fait du bien."
"Mains hautes, menton bas"
Samedi, Menjivar est passé devant ses anciens collègues pour s'envoler vers le Nebraska, où il tentera de décrocher une troisième victoire consécutive.
À côté de lui, Albert est une verte recrue. L'Américain, un finissant de la 14e saison de l'émission de téléréalité The Ultimate Fighter, n'a que huit combats, dont sept victoires, à sa fiche.
"Il a moins de vécu dans le domaine, mais il ne faut pas juger un livre par sa couverture! Le simple fait qu'il soit là démontre qu'il est talentueux, qu'il a ce qu'il faut pour être à ce niveau", prévient celui qui a aligné des victoires contre Charlie Valencia et Nick Pace en 2011.
"Je ne me sens pas comme un vétéran, mais en même temps je sais que j'ai beaucoup d'expérience. Ça peut m'aider comme ça peut me nuire. Si j'arrive là-bas et que je me vois comme un pro qui affronte un débutant, je suis dans le trouble. Comme disait un ami à moi, Donald Ouimet, il faut toujours garder les mains hautes et le menton bas. On ne sait jamais ce qui peut arriver."
Menjivar s'apprête à mettre la touche finale à une longue période de préparation, peut-être la plus intense de sa vie. Ensuite, gagne ou perd, il sera temps de penser à l'avenir.
"On va voir ce qui arrivera. Je vais changer de domaine, peut-être, mais c'est sûr que je vais continuer dans les combats."
Pas de distractions, pas d'horaire de fou, pas de bouchées triples. Quand il ne s'occupait pas de sa petite famille, Menjivar passait le plus clair de son temps au Tristar Gym en préparation pour son prochain combat. Toute sa concentration pouvait être dirigée vers John Albert, qu'il affrontera mercredi soir sur la carte principal d'un gala du UFC présenté à Omaha, au Nebraska.
Des conditions de rêve pour n'importe quel athlète qui veut évoluer parmi l'élite de son sport. Mais des conditions qui lui ont été imposées et qui ne font pas nécessairement son bonheur.
Depuis cinq ans, Menjivar n'enfilait son costume d'athlète professionnel qu'après avoir complété sa journée de travail à l'aéroport Montréal-Trudeau, où il était embauché comme agent de sécurité. La routine était exigeante, mais elle lui permettait d'offrir une meilleure qualité de vie à sa femme et à leurs deux enfants.
En novembre dernier, Menjivar a reçu une lettre par la poste. Son contenu était bref, mais lourd de sens. "Quatre phrases pour me dire qu'on ne voulait plus de moi. On n'a même pas daigné me rencontrer en personne", déplorait récemment le Québécois d'adoption, en entrevue à RDS, sur le ton calme qui lui est propre.
Le sort de Menjivar a été décidé par la compagnie Securitas, qui venait d'obtenir le contrat de sous-traitance pour assurer la sécurité à son lieu de travail. "On a tout simplement refusé ma candidature. Moi qui n'ai jamais manqué une journée d'ouvrage, qui n'ai jamais été malade en cinq ans, je croyais être un bon élément, peut-être même une inspiration pour mes collègues. Mais on m'a dit au revoir sans me donner de raison."
Du jour au lendemain, celui que les amateurs d'arts martiaux reconnaissent par le sobriquet de la Fierté d'El Salvador - le pays qu'il a quitté à l'âge de 10 ans pour venir s'établir au Canada - se retrouvait pratiquement à la rue. Le coup a été dur à encaisser, mais le jeune homme de 29 ans a vite réalisé la chance qu'il avait, contrairement à la quinzaine de confrères qui avaient aussi été licenciés, de pouvoir compter sur un plan B qui allait lui permettre de garder la tête au-dessus de l'eau.
"Quand j'ai appris ça, je me suis dit Une chance que je n'ai pas un combat de prévu', parce que je n'aurais pas eu la tête à ça. Pour faire un combat, il faut que la famille aille bien, que la santé aille bien, que les finances aillent bien. Dans ce temps-là, je n'aurais pas été concentré à 100%, mais maintenant, je suis balancé, équilibré", assure le vétéran de 31 combats.
Rapidement, le pionnier des arts martiaux mixtes québécois a vu percer les rayons de soleil à travers le nuage gris qui flottait au-dessus de sa tête. Plutôt que de s'acharner sur sa mauvaise fortune, il a décidé de voir le bon côté de sa situation.
"Pour moi, c'est finalement un mal pour un bien. J'ai le temps de me reposer, de passer plus de temps à la maison et d'aller m'entraîner plus fréquemment. Je peux suivre les conseils des professionnels comme je dois le faire. Je cours, je nage, je me nourris mieux. De ce côté-là, je n'ai pas à me plaindre, ça fait du bien."
"Mains hautes, menton bas"
Samedi, Menjivar est passé devant ses anciens collègues pour s'envoler vers le Nebraska, où il tentera de décrocher une troisième victoire consécutive.
À côté de lui, Albert est une verte recrue. L'Américain, un finissant de la 14e saison de l'émission de téléréalité The Ultimate Fighter, n'a que huit combats, dont sept victoires, à sa fiche.
"Il a moins de vécu dans le domaine, mais il ne faut pas juger un livre par sa couverture! Le simple fait qu'il soit là démontre qu'il est talentueux, qu'il a ce qu'il faut pour être à ce niveau", prévient celui qui a aligné des victoires contre Charlie Valencia et Nick Pace en 2011.
"Je ne me sens pas comme un vétéran, mais en même temps je sais que j'ai beaucoup d'expérience. Ça peut m'aider comme ça peut me nuire. Si j'arrive là-bas et que je me vois comme un pro qui affronte un débutant, je suis dans le trouble. Comme disait un ami à moi, Donald Ouimet, il faut toujours garder les mains hautes et le menton bas. On ne sait jamais ce qui peut arriver."
Menjivar s'apprête à mettre la touche finale à une longue période de préparation, peut-être la plus intense de sa vie. Ensuite, gagne ou perd, il sera temps de penser à l'avenir.
"On va voir ce qui arrivera. Je vais changer de domaine, peut-être, mais c'est sûr que je vais continuer dans les combats."