MONTRÉAL – La première chose que Dana White a pris la peine de faire lorsqu’il s’est présenté devant les médias pour boucler la boucle sur le sixième passage de son organisation en sol montréalais, c’est de prévenir tout le monde de ne pas prendre la peine de préparer de question pour Nick Diaz.

 « C’est terminé, j’ai fait mon travail et je m’en vais d’ici », avait dit la plus récente victime de Georges St-Pierre à son patron avant que celui-ci n’aille rejoindre les journalistes.

Mais Diaz n’en était pas à une contradiction près. Vers 2 h 15, alors que le bilan du UFC 158 tirait à sa fin, l’énigmatique combattant a fait une apparition surprise parmi la foule de couche-tard. Après une arrivée discrète, il est finalement allé s’asseoir à l’avant-plan sur une chaise qu’un membre de son équipe est allé placer devant les caméras, à quelques mètres de l’homme qui venait de mettre fin à une semaine mouvementée en le battant sans trop de difficulté.

 Et le manège est reparti de plus belle, pour une dernière fois.

 « Je pourrais rester ici et trouver un million d’excuses pour ma défaite, mais je veux un combat revanche. Je pense que je peux te battre », a lancé Diaz à l’intention de St-Pierre.

Pourtant, quelques instants plus tôt, l’ancien champion de l’organisation Strikeforce avait joué sur un tout autre terrain en laissant entendre qu’il était temps pour lui de passer à autre chose. « J’ai affronté tout le monde que j’avais à affronter, j’ai accompli tout ce que je voulais accomplir dans ce sport », a-t-il répondu lorsqu’on lui a demandé de préciser les allusions à la retraite qu’il avait faites immédiatement après sa défaite.

Pas un fan de lutte

Au moins, Diaz a le mérite d’être constant dans l’étalage de sa confusion. Son aversion pour la lutte olympique et l’importance qui lui est accordée dans la façon de juger un combat d’arts martiaux mixtes l’a mené à se questionner notamment sur la stratégie utilisée par son tombeur pour le neutraliser.

« Ce gars-là n’a aucune puissance dans ses coups. Je ne veux pas t’offusquer, mais c’est vrai, tu es un lutteur », a-t-il dit à St-Pierre.

« Je n’ai pas connu un bon premier round, je n’ai pas offert une bonne performance, mais j’ai quand même mis en pratique certaines choses que j’avais planifiées, a ensuite confessé Diaz. Si j’avais pu copier ce que j’ai fait aux troisième et quatrième rounds, peut-être que j’aurais pu convaincre l’autre gars de se battre un peu au lieu de me frapper avec ses petits coups de poing. »

La satisfaction du devoir accompli permettait à St-Pierre d’écouter ces incohérences avec le sourire, mais le comportement instable de Diaz l’a incité à s’en méfier jusqu’à la fin.

« J’ai hésité un peu à m’approcher de lui à la fin du combat, je me demandais s’il allait essayer de me frapper, a rigolé l’auteur d’une 24e victoire en carrière. Mais non, il m’a même fait des compliments avant de quitter l’octogone. Sauf qu’en entrevue tout à l’heure, on m’a rapporté qu’il avait dit que je frappais comme une fille, alors ça n’arrête jamais! »

Diaz, effectivement, n’avait pas l’intention de s’arrêter.

« Je pourrais parler comme ça toute la nuit. Je n’ai pas fini, j’en ai encore à donner. Merde, ces cinq rounds m’ont réveillé! », a-t-il offert comme réponse à la dernière question de la soirée.