MONTRÉAL – Dana White brasse des affaires avec Georges St-Pierre depuis assez longtemps pour reconnaître quand quelque chose ne tourne pas rond avec son champion.

« Georges est étrange, je ne l’ai jamais vu comme ça, a avoué le président du UFC jeudi, quelques heures après son arrivée à Montréal. Il est sec avec tout le monde, c’est difficile de lui soutirer quoique ce soit. Il n’est même pas près d’être lui-même présentement. »

Quelques minutes avant que White ne pose son diagnostic, St-Pierre avait été mêlé à une autre prise de bec avec Nick Diaz, qu’il affrontera samedi soir au Centre Bell en finale du UFC 158. Pour la deuxième fois en une semaine, l’énigmatique aspirant venait de réussir à provoquer un athlète habituellement en parfait contrôle de ses émotions.

St-Pierre continue d’assurer qu’il ne porte pas attention à tout ce cirque et qu’il se concentre uniquement sur ce qu’il peut contrôler à l’approche de sa huitième défense de titre consécutive. Mais ajoutez le nom de White au nombre grandissant d’observateurs qui croient que le roi des mi-moyens est affecté par le petit jeu de son adversaire.

« Il est un compétiteur tellement féroce que je crois que tout ça est en train de lui monter à la tête et de le rendre un peu fou », avance le grand patron de l’organisation qui en est à son sixième passage au Québec.

St-Pierre a démontré des signes d’impatience inhabituels alors qu’il se retrouvait en compagnie de Diaz pour la première fois depuis une conférence de presse sans histoire en janvier. Peu sollicité par les médias, il a débuté l’exercice en simple spectateur pendant que son futur adversaire justifiait son absence à un événement promotionnel tenu la veille.

Mais « Rush » s’est rapidement retrouvé bien malgré lui mêlé au chaos sonore perpétré par Diaz, qui a éventuellement délaissé son attitude repentante pour s’en prendre directement à celui qu’il tentera de détrôner samedi.

St-Pierre a répondu aux premières pointes en portant simplement son regard au plafond, semblant déplorer en silence la redondance de la situation. Mais ses traits ont gagné en sévérité à mesure que Diaz trouvait un reproche à lui faire, jusqu’à ce que le couvercle de la marmite commence à trembler.

« Why are you mad, bro? », a innocemment demandé Diaz lorsqu’il est devenu clair que son interlocuteur ne pouvait plus le blairer.

« Je ne suis pas en colère, Nick, et je ne te souhaite rien de mal dans la vie », a tenu à rassurer St-Pierre en tentant de reprendre son calme.

« Au point où nous en sommes, ces gars en ont assez de ce petit jeu. Ils veulent se battre », a plus tard résumé White alors que la poussière commençait à retomber sur les lieux de l’engueulade.

« Il y a certainement une stratégie derrière tout ce que dit Nick, croit le grand patron. Je ne sais pas si la performance de Georges s’en trouvera affectée, mais d’une façon ou d’une autre, ce serait fou de croire que Diaz n’a pas une chance dans ce combat. »

Des excuses

Diaz avait laissé son sourire à l’hôtel, mais c’était déjà mieux que la veille, alors qu’il avait faussé compagnie à tout le monde en omettant de se présenter à un entraînement public organisé dans un complexe commercial du centre-ville.

Le Californien s’est excusé d’avoir failli à ses obligations et a promis de se faire pardonner en donnant aux amateurs le genre de spectacle qu’ils paieront pour voir samedi soir, prétextant qu’il croyait avoir agi dans son meilleur intérêt en favorisant sa récupération au détriment de son image publique.

« C’était soit hier ou aujourd’hui, j’avais besoin de récupérer du sommeil, a-t-il plaidé. Mon avion est arrivé ici à minuit et je tenais à m’entraîner pour évacuer les toxines dans mon système. »

Les excuses polies ont toutefois rapidement fait place aux diatribes auxquelles on s’attend maintenant chaque fois que l’aspirant actuel au titre de St-Pierre se fait offrir une tribune. D’humeur maussade, Diaz s’est principalement plaint de la réputation qu’on s’obstinait à lui accoler et des « faussetés » que son futur adversaire se plaisait à véhiculer.

« J’aimerais bien projeter une plus belle image si on m’en donnait l’opportunité, mais la plupart du temps, on me fait enfiler le costume du mauvais garçon parce que je semble fait pour ce rôle, s’est lamenté Diaz. Regardez l’affiche promotionnelle du gala! Cette photo de moi doit avoir été prise il y a trois ans! Est-ce qu’on pourrait m’arranger un peu sur photoshop moi aussi? J’ai l’air de jouer la carte de la victime, mais je me plais à penser que je ne suis pas entièrement responsable de ce que les gens pensent de moi. »

À surveiller également :

Aperçu du combat GSP-Diaz

Fiche de Georges St-Pierre

Fiche de Nick Diaz

 

Conférence de presse officielle - UFC 158

 

Point de presse UFC 158 - 1re partie
Point de presse UFC 158 - 1re partie
Point de presse UFC 158 - 2e partie
Point de presse UFC 158 - 2e partie