Moins de 48 heures après avoir signé la plus importante victoire depuis le début de sa carrière, Antonin Décarie a encore du mal à pleinement réaliser ce qui s'est produit.

Décarie a réussi des débuts fracassants sur les ondes du réseau américain HBO samedi soir au Connecticut en l'emportant par arrêt de l'arbitre au sixième round contre Alex Perez pour s'emparer du titre des poids mi-moyens de la NABF.

« Je ne suis pas encore tout à fait descendu de mon nuage », a avoué Décarie au RDS.ca lundi. « Cette victoire, je l'attendais. J'étais convaincu que j'étais capable de relever le défi, même si j'étais négligé à cinq contre un! »

« Mais c'est surtout une victoire sur le plus grand et le plus prestigieux des réseaux américains. C'était ma chance et je suis rentré par la grande porte. Je ne pourrais pas être plus satisfait. »

L'exploit est d'autant plus remarquable en sachant que Décarie a appris qu'il affrontait Perez à seulement trois semaines d'avis. Il s'est offert en prime une victoire avant la limite, une première en un tout petit peu moins de trois ans.

« J'ai été en mesure de m'entraîner convenablement et d'éviter les blessures », explique le Lavallois, qui n'était pas monté sur le ring depuis sa victoire face à Victor Lupo au mois de décembre dernier. « Dans les faits, plus le combat avançait, plus je me sentais bien. »

« Et puisque c'était un boxeur gaucher, ma main arrière sortait très bien. J'ai pu combiner ma droite avec un crochet de la gauche pour l'envoyer au plancher au sixième round. »

Même si Décarie approche la trentaine à grands pas, il ne voit pas l'urgence d'obtenir un autre combat de championnat du monde, lui qui s'était incliné devant Souleymane M'Baye en mai 2010 pour le titre intérimaire des mi-moyens de la WBA.

« Je n'ai pas l'intention de brûler les étapes, mais en même temps, je suis rendu là », répond Décarie. « Je ne commencerai pas à défier tout le monde! »

« Autant dans la victoire que dans la défaite, il faut rester les deux pieds sur terre. Il ne faut pas s'emballer, même si j'ai signé une super victoire samedi. Dans deux semaines, il faudra déjà mettre tout cela derrière moi. C'est mon éthique de travail et mon sérieux à l'entraînement qui expliquent mon succès. Il ne faut pas changer cela! »

Une éclosion tardive

Depuis samedi, les comparaisons avec Éric Lucas fusent de partout. Lucas, un travailleur acharné, est devenu champion des super-moyens du WBC peu de temps après avoir célébré ses 30 ans.

« Il m'inspire et j'entends suivre ses traces », continue Décarie. « Il y a des gars qui commencent à s'épuiser à 30 ans, mais de mon côté, tout va très bien. »

« J'ai plus de facilité dans les mêmes tests physiques qu'il y a trois ou quatre ans. Je sens vraiment que le meilleur est à venir. »

Décarie souhaite renouer avec l'action le plus rapidement possible, que ce soit au Québec ou encore aux États-Unis. Déjà, les dirigeants de HBO lui ont confirmé qu'ils ont rapidement l'intention de travailler de nouveau avec lui.