Alors que tout le monde s’apprêtait à inscrire un 10–9 Manny Pacquiao sur sa carte de pointage, Juan Manuel Marquez a lancé une courte main droite de nulle part et atteint Pacquiao au visage pour l’envoyer embrasser le plancher dans la dernière seconde du 6e round.

L’arbitre Kenny Bayless a ensuite commencé le compte, mais Pacquiao ne s’est jamais relevé. Pour la première fois en quatre combats, Marquez a finalement eu le dessus après un verdict nul, une défaite par décision partagée et une autre par décision majoritaire.



Et dire que la séquence logique était sur le point de se poursuivre, puisque Pacquiao était en avance 47–46 sur les cartes des trois juges après le cinquième round. Hormis une chute au tapis au troisième round, Pacquiao se tirait plutôt bien d’affaire en boxant pendant trois minutes et non uniquement dans la dernière comme cela avait été le cas lors de leur dernier duel.

Par contre, et tout le mérite revient à Marquez, ce dernier semblait avoir comme stratégie de mettre Pacquiao en confiance afin de lancer sa puissante main arrière lorsque l’occasion se présentait. C’est d’ailleurs de cette manière qu’il a frappé au troisième round. Mais il s’agit évidemment d’un jeu dangereux qui peut finir par ne jamais payer. On salue Randall Bailey.

Reste que de voir Pacquiao inconscient pendant quelques secondes qui ont paru des minutes donnait froid dans le dos. Heureusement, il a fini par se relever, se permettant même d’esquisser un large sourire et de dire que l’heure de la retraite n’a pas encore sonné.

Sauf que Pacquiao a-t-il encore un avenir? Et la même question se pose pour Marquez qui est âgé de 39 ans. Un cinquième combat entre les deux est-il pertinent? Et l’entraîneur Freddie Roach dans tout cela? Jadis considéré comme l’un des meilleurs de la profession, cela fait longtemps qu’un de ses protégés n’a pas gagné. Tant de questions.

Beaucoup de projets à venir pour Kessler

Après avoir été ennuyé par toutes sortes de blessures et même galéré chez les poids mi-lourds au cours des 30 derniers mois, Mikkel Kessler est redevenu un acteur de premier plan chez les super-moyens en l’espace de 10 minutes.

Kessler a servi une vilaine correction au champion de la WBA Brian Magee en l’envoyant trois fois au tapis avant de l’emporter par arrêt de l’arbitre au tout début du troisième round, samedi soir à Herning au Danemark. Mais plus important que tout, cette victoire décisive lui ouvre un monde de possibilités.

La première est un combat contre le champion de la IBF Carl Froch, qui a profité de son rôle d’analyste invité au réseau britannique Sky Sports pour révéler que Lucian Bute aurait finalement renoncer à l’affronter au printemps prochain.

Si les dires de l’Anglais sont vrais, il s’agit toujours d’une décision difficile à comprendre. Étant donné que Bute ne sera pas plus prêt à se mesurer à Froch après un deuxième combat « préparatoire » qu’il ne l’était à la suite de sa victoire par décision unanime des juges aux dépens de Denis Grachev au mois de novembre dernier. Tant qu’à cela, pourquoi ne pas enfin accepter le défi lancé par Jean Pascal comme je le suggérais il y a un mois?

La deuxième option de Kessler est certainement une revanche face au maître incontesté de la division Andre Ward. Ce dernier devait croiser le fer avec Kelly Pavlik le 26 janvier prochain, mais il a subi une blessure à l’épaule droite à l’entraînement plus tôt cette semaine. Reste que Ward peine de plus en plus à dénicher des adversaires qui répondent aux exigences élevées du réseau américain HBO et Kessler représente un no brainer.

Bref, c’est fou ce qu’une bonne performance au bon moment peut donner. Espérons simplement que Kessler demeure en santé, car il semble avoir encore beaucoup à offrir.

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