À l’exception de Cœur circuit 2 (parce que personne n’a jamais vu le premier!) la plupart des suites de films ne sont pas à la hauteur des productions originales.

C’est cependant loin d’être le cas dans le monde de la boxe, puisque bon nombre de combats revanches ont marqué les esprits et ont ensuite même mené à des trilogies. Le duel de samedi soir entre Brandon Rios et Mike Alvarado s’inscrit parfaitement dans cette lignée.

Cinq mois après l’avoir emporté par arrêt de l’arbitre au septième round, les preneurs aux livres s’entendaient pour dire que Rios ne ferait cette fois qu’une bouchée d’Alvarado. « Bam Bam » leur a rapidement donné raison en ébranlant sérieusement son adversaire dès le deuxième round et ce dernier a eu besoin de tout son petit change pour le terminer sur ses deux jambes.

Mais alors que tout le monde pensait qu’Alvarado ne pouvait réellement s’en remettre, il a plutôt rendu la pareille à Rios dès le troisième round. « Mile High » s’en est notamment sorti à l’aide de sa main droite qui touchait la cible pratiquement à chaque occasion. À ce moment-là, les attentes étaient déjà comblées.

Ce serait un euphémisme que d’écrire que Rios est combatif, puisque c’est un véritable animal dans l’arène. Il ne s’est jamais laissé décontenancer par ce revirement de situation et a continué à foncer tête baissée, si bien que les deux boxeurs étaient au coude à coude après huit rounds. Personne ne pouvait s’imaginer à ce qu’ils franchissent la distance et c’est pourtant l’exploit qu’ils ont accompli.

Alvarado a toutefois pris le large dans le dernier tiers du combat en exécutant à la perfection son plan de match et en raison de sa forme physique irréprochable. Ses déplacements en finesse et surtout la prédominance de son jab ont fait toute la différence. Dans les premiers rounds, le nouveau champion intérimaire des poids super-légers de la WBO avait la fâcheuse tendance de rester les deux pieds plantés devant Rios, évidemment une mauvaise idée.

Au final, des deux juges ont remis des cartes de 115–113, tandis que l’autre en a soumis une de 114–113, ayant visiblement jugé 10–8 le deuxième round. Reste que le duel a été encore une fois extrêmement serré et déjà il est question que les deux gladiateurs remettent cela dans un avenir rapproché. Décidément, la division des super-légers est plus qu’en santé.

Grachev repousse encore ses limites

Avant son combat contre Lucian Bute, la plupart des amateurs de boxe ne connaissaient pas Denis Grachev. Il avait évidemment ouvert les yeux de certains en surprenant l’espoir invaincu Ismayl Sillakh à sa précédente sortie, mais peu de gens le prenaient au sérieux.

Grachev a à nouveau confondu les sceptiques en prenant la mesure de l’ancien champion des mi-lourds et des lourds-légers Zsolt Erdei par décision partagée, samedi à Monaco. Il s’est ainsi qualifié pour la finale du « Million Dollar Super 4 », où il affrontera Edwin Rodriguez le 13 juillet.

Grachev n’a pas été meilleur ou pire que pendant ses duels face à Bute et Sillakh. Il a rapidement tiré de l’arrière aux points, mais son acharnement a fini par rendre les choses excitantes. Visiblement rouillé à son premier combat en près de deux ans, Erdei n’a pas été capable de suivre le rythme et son manque d’activité dans la deuxième moitié l’a privé de la victoire.

Le Erdei des beaux jours se serait probablement beaucoup amusé avec Grachev, dont les coups larges rataient très souvent la cible. Mais en même temps, « Drago’s son » n’a jamais abandonné et n’a pas à rougir de sa prestation.

Dans l’événement principal de la carte, Gennady Golovkin a réussi un violent knock-out aux dépens de Nobuhiro Ishida, qui n’avait jamais été arrêté avant la limite depuis le début de sa carrière.

Le champion des moyens de la WBA et de l’IBO s’est offert une huitième victoire en autant de combats de championnat du monde. Golovkin est très intéressant à voir boxer, sauf que le moment est peut-être venu d’augmenter le niveau d’adversité.

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