À Lemieux de laisser bonne impression
Boxe lundi, 7 juin 2010. 20:25 dimanche, 15 déc. 2024. 05:36
C'est vendredi que nous allons présenter notre gala annuel de boxe en plein air au Stade Uniprix de Montréal alors que David Lemieux fera les frais de la finale de la soirée contre Elvin Ayala.
Lemieux est à quelques combats près d'être une tête d'affiche majeure. D'ailleurs, le nom de David Lemieux circule beaucoup. Il fera la finale sur les ondes de ESPN, qui représente un auditoire potentiel de 95 millions de téléspectateurs. Ça veut dire que les têtes dirigeantes de la boxe en Amérique ne rateront pas la chance de voir Lemieux à l'oeuvre. Et vous savez comme moi, il sera important que David laisse une bonne première impression. Après ce combat, on va lui mettre une étiquette de catégorie A ou de catégorie B. C'est important pour la suite de sa carrière.
Je peux vous dire qu'après ce combat, on aura une meilleure idée si à 21 ans, il est prêt pour faire son entrée dans les grandes ligues ou s'il sera préférable de patienter encore un peu avec lui.
Je pense que les gens vont assister à bon combat parce que Ayala est un adversaire habile, qui se déplace bien et qui n'a perdu qu'une seule fois et c'était à la limite en Allemagne face à Arthur Abraham. Ayala vient du Connecticut, il sera bien reposé dans le même fuseau horaire que David. Ça fait deux mois qu'il se prépare pour ce combat. Il est le meilleur Ayala possible que les amateurs pourront voir contre, nous le croyons, le meilleur Lemieux possible.
En 2007, Ayala a fait match nul avec Sergio Mora, qui est devenu champion du monde peu de temps après. C'est un boxeur qui possède une excellente réputation et ESPN n'a pas hésité une seconde à acheter ce combat.
Pour impressionner les bonzes de la boxe américaine, David n'est pas dans l'obligation de gagner par K.O.. Il sera évalué sur ses habilités à contrôler l'action, sur sa vitesse, sur sa solidité et sur ses habilités en attaque. Ce sont ses habilités en général qui seront évaluées et non pas seulement une seule facette.
Un boxeur peut avoir une belle réputation de cogneur mais s'il perd l'équilibre chaque fois qu'il lance un coup. Ça n'attirera pas l'attention. Un boxeur qui plaît au public américain est un boxeur qui est capable de marier l'offensive, la défensive et l'explosion au bon moment.
Ce sera un combat tremplin pour David. Il reste à déterminer s'il sautera d'un tremplin de trois mètres ou d'un tremplin de dix mètres.
Autres combats de la soirée
La soirée comportera un total de six combats. Sébastien Demers va croiser le fer contre Brian Vera, un boxeur agressif qui a déjà surpris Andy Lee. Vera n'a perdu que contre des boxeurs de très grandes réputations. Il s'est fait passer le K.O. par James Kirkland, qui est un dur cogneur. Je m'attends à ce que soit un bon combat pour Sébastien, qui est classé dans toutes les associations. Il sait qu'il a besoin d'une bonne performance pour attirer l'attention parce que la dernière fois qu'il s'est battu sur ESPN, il avait offert une performance ordinaire. J'ai encore bon espoir de l'amener à nouveau en combat de championnat du monde chez les 168 livres. Il doit démontrer qu'à 30 ans, il est rendu mature pour contrôler un adversaire comme Vera. C'est pour cette raison qu'il est allé en camp d'entraînement en République dominicaine avec Pedro Diaz, David Lemieux et Kevin Bizier.
Bizier va affronter Craig Docherty. Bizier est l'un de nos poulins que l'on considère comme une éventuelle tête d'affiche. C'est une étape importante dans sa carrière. Au départ, on voulait qu'il affronte Victor Lupo en demi-finale mais ce combat n'attirait pas vraiment les Américains, qui préféraient voir Demers dans la demi-finale de la soirée. Ce n'est que partie remise pour Kevin, qui devrait se retrouver face à Lupo lors de son prochain combat pour le titre canadien et s'ouvrir de nouveaux horizons.
Le combat entre Patrice L'Heureux et Wayne John sera très intéressant. John est invaincu et habite à Montréal. Manolis Plaitis va se battre contre Alfredo Chavez. Plaitis offre toujours des performances spectaculaires.
J'aime bien Tony Luis qui va affronter Adrian Valdez. Luis est un petit boxeur qui ne fait pas de bruit mais qui est toujours en super forme physique.
Il y a aussi Kevin Lavallée qui fera ses débuts professionnels lors de ce gala en plein air. Il s'entraîne avec Russ Anber et David Lemieux. Ross m'a demandé de lui faire une place sur le programme et j'ai hâte de voir ce qu'il va faire.
Je m'attends à environ 6000 à 7000 spectateurs au Stade Uniprix comme c'est le cas habituellement. L'événement se déroule à l'extérieur, ce qui crée toujours une très belle ambiance. Depuis quelques jours, je suis avec attention les prévisions de Météomédia et ça regarde très bien pour vendredi.
Troy Ross : je demande appel à l'IBF
J'entends déposer un protêt à l'IBF à la suite de la défaite de Troy Ross devant Steve Cunningham en fin de semaine au cinquième round. L'arbitre a arrêté le combat après que Ross eut été atteint à l'oeil gauche par le pouce de son adversaire. Au moment de l'interruption, le combat était égal chez les juges. Troy suivait son plan de match en commençant lentement le combat. Il a même envoyé Cunningham au plancher pour la première fois de sa carrière.
Je suis convaincu que Troy était plus rapide que Cunningham au corps à corps. On le voyait plus brillant en contre-attaque et je ne crois pas que Cunningham aurait pu endurer Troy pendant 12 rounds.
Je vais travailler très fort pour gagner le protêt. Quand je suis parti, Troy a reçu une ovation debout alors que Cunningham a mérité que des applaudissements polis. On a déjà sondé mon intérêt concernant la possibilité de voir Troy dans une série "Super Six," qui impliquerait trois des quatre ceintures majeures dans la catégorie des lourds légers. La télévision européenne semble très intéressée par ce tournoi. Je suis intéressé par le projet mais ça ne m'empêchera pas de faire mes démarches auprès de l'IBF.
À notre avis, ça aurait dû être un match nul, le titre aurait dû rester vacant et on aurait dû avoir un combat revanche.
Ce n'est jamais facile pour un boxeur Nord Américain d'aller se battre en Europe. On est toujours plus avantagé de se battre chez soi. Mais dans le cas présent, l'arbitre n'a pas pu voir ce qui s'est passé. La boxe professionnelle est le seul sport majeur à ne pas recourir à la reprise vidéo pour corriger certaines décisions. Si ça avait été le cas, on aurait bien vu que c'était un coup de pouce.
J'étais sur place et même moi, je ne l'ai pas remarqué du premier coup. Il a fallu que je regarde la reprise pour me rendre compte de la situation. Je ne peux pas blâmer personne dans le dossier et c'est maintenant à l'IBF à prendre ses responsabilités.
Les boxeurs européens n'aiment pas se battre en Amérique du Nord. Ils se sentent désavantagés comme nous pensons l'être sur le vieux continent. Souleymane M'baye s'était senti désavantagé lors de son combat contre Herman Ngoudjo en 2008. M'baye, qui avait un oeil bloqué, avait déclaré que le combat aurait été arrêté n'importe où dans le monde.
On préfère bien sûr se battre chez nous mais des fois, il faut aller se battre en terrain hostile. On essaie alors de se donner un filet protecteur mais dans n'importe quel sport, l'avantage local est toujours important.
Carl Froch et Arthur Abraham à Montréal?
On nous a approchés pour organiser un combat entre Carl Froch et Arthur Abraham.
J'ai signifié mon intérêt pour le projet mais j'ai précisé qu'il fallait qu'un de nos boxeurs soit impliqué dans cette soirée de boxe à la télévision américaine avec des revenus spécifiques de cette retransmission. Sans boxeur local sur la carte, je ne suis pas convaincu de la réussite du projet. J'ai mentionné qu'on était prêt à participer à l'organisation mais c'est Showtime qui aura le dernier mot.
Le promoteur Wilfried Sauerland n'est pas chaud à l'idée de venir se battre ici parce qu'il estime que l'impact serait plus grand en Europe. Mais il ne veut pas organiser le combat en Angleterre parce Abraham refuse d'y aller et le clan Froch refuse d'aller en Allemagne. Montréal pourrait être en quelque sorte, un terrain neutre. Ça éviterait la controverse.
Si nos conditions sont respectées, on va aller de l'avant. J'ai même déjà pris de l'information au sujet de la disponibilité du Centre Bell. Nous allons attendre que David Lemieux ait boxé vendredi pour confirmer notre participation au projet. Si David paraît bien à la télévision américaine, ce serait intéressant de lui donner un autre tremplin de ce genre.
C'est aussi une question de rentabilité. On ne veut pas faire ça uniquement pour aider les autres. La semaine prochaine, on sera fixé sur cette soirée de boxe qui aurait lieu le 18 septembre.
*propos recueillis par Robert Latendresse
Lemieux est à quelques combats près d'être une tête d'affiche majeure. D'ailleurs, le nom de David Lemieux circule beaucoup. Il fera la finale sur les ondes de ESPN, qui représente un auditoire potentiel de 95 millions de téléspectateurs. Ça veut dire que les têtes dirigeantes de la boxe en Amérique ne rateront pas la chance de voir Lemieux à l'oeuvre. Et vous savez comme moi, il sera important que David laisse une bonne première impression. Après ce combat, on va lui mettre une étiquette de catégorie A ou de catégorie B. C'est important pour la suite de sa carrière.
Je peux vous dire qu'après ce combat, on aura une meilleure idée si à 21 ans, il est prêt pour faire son entrée dans les grandes ligues ou s'il sera préférable de patienter encore un peu avec lui.
Je pense que les gens vont assister à bon combat parce que Ayala est un adversaire habile, qui se déplace bien et qui n'a perdu qu'une seule fois et c'était à la limite en Allemagne face à Arthur Abraham. Ayala vient du Connecticut, il sera bien reposé dans le même fuseau horaire que David. Ça fait deux mois qu'il se prépare pour ce combat. Il est le meilleur Ayala possible que les amateurs pourront voir contre, nous le croyons, le meilleur Lemieux possible.
En 2007, Ayala a fait match nul avec Sergio Mora, qui est devenu champion du monde peu de temps après. C'est un boxeur qui possède une excellente réputation et ESPN n'a pas hésité une seconde à acheter ce combat.
Pour impressionner les bonzes de la boxe américaine, David n'est pas dans l'obligation de gagner par K.O.. Il sera évalué sur ses habilités à contrôler l'action, sur sa vitesse, sur sa solidité et sur ses habilités en attaque. Ce sont ses habilités en général qui seront évaluées et non pas seulement une seule facette.
Un boxeur peut avoir une belle réputation de cogneur mais s'il perd l'équilibre chaque fois qu'il lance un coup. Ça n'attirera pas l'attention. Un boxeur qui plaît au public américain est un boxeur qui est capable de marier l'offensive, la défensive et l'explosion au bon moment.
Ce sera un combat tremplin pour David. Il reste à déterminer s'il sautera d'un tremplin de trois mètres ou d'un tremplin de dix mètres.
Autres combats de la soirée
La soirée comportera un total de six combats. Sébastien Demers va croiser le fer contre Brian Vera, un boxeur agressif qui a déjà surpris Andy Lee. Vera n'a perdu que contre des boxeurs de très grandes réputations. Il s'est fait passer le K.O. par James Kirkland, qui est un dur cogneur. Je m'attends à ce que soit un bon combat pour Sébastien, qui est classé dans toutes les associations. Il sait qu'il a besoin d'une bonne performance pour attirer l'attention parce que la dernière fois qu'il s'est battu sur ESPN, il avait offert une performance ordinaire. J'ai encore bon espoir de l'amener à nouveau en combat de championnat du monde chez les 168 livres. Il doit démontrer qu'à 30 ans, il est rendu mature pour contrôler un adversaire comme Vera. C'est pour cette raison qu'il est allé en camp d'entraînement en République dominicaine avec Pedro Diaz, David Lemieux et Kevin Bizier.
Bizier va affronter Craig Docherty. Bizier est l'un de nos poulins que l'on considère comme une éventuelle tête d'affiche. C'est une étape importante dans sa carrière. Au départ, on voulait qu'il affronte Victor Lupo en demi-finale mais ce combat n'attirait pas vraiment les Américains, qui préféraient voir Demers dans la demi-finale de la soirée. Ce n'est que partie remise pour Kevin, qui devrait se retrouver face à Lupo lors de son prochain combat pour le titre canadien et s'ouvrir de nouveaux horizons.
Le combat entre Patrice L'Heureux et Wayne John sera très intéressant. John est invaincu et habite à Montréal. Manolis Plaitis va se battre contre Alfredo Chavez. Plaitis offre toujours des performances spectaculaires.
J'aime bien Tony Luis qui va affronter Adrian Valdez. Luis est un petit boxeur qui ne fait pas de bruit mais qui est toujours en super forme physique.
Il y a aussi Kevin Lavallée qui fera ses débuts professionnels lors de ce gala en plein air. Il s'entraîne avec Russ Anber et David Lemieux. Ross m'a demandé de lui faire une place sur le programme et j'ai hâte de voir ce qu'il va faire.
Je m'attends à environ 6000 à 7000 spectateurs au Stade Uniprix comme c'est le cas habituellement. L'événement se déroule à l'extérieur, ce qui crée toujours une très belle ambiance. Depuis quelques jours, je suis avec attention les prévisions de Météomédia et ça regarde très bien pour vendredi.
Troy Ross : je demande appel à l'IBF
J'entends déposer un protêt à l'IBF à la suite de la défaite de Troy Ross devant Steve Cunningham en fin de semaine au cinquième round. L'arbitre a arrêté le combat après que Ross eut été atteint à l'oeil gauche par le pouce de son adversaire. Au moment de l'interruption, le combat était égal chez les juges. Troy suivait son plan de match en commençant lentement le combat. Il a même envoyé Cunningham au plancher pour la première fois de sa carrière.
Je suis convaincu que Troy était plus rapide que Cunningham au corps à corps. On le voyait plus brillant en contre-attaque et je ne crois pas que Cunningham aurait pu endurer Troy pendant 12 rounds.
Je vais travailler très fort pour gagner le protêt. Quand je suis parti, Troy a reçu une ovation debout alors que Cunningham a mérité que des applaudissements polis. On a déjà sondé mon intérêt concernant la possibilité de voir Troy dans une série "Super Six," qui impliquerait trois des quatre ceintures majeures dans la catégorie des lourds légers. La télévision européenne semble très intéressée par ce tournoi. Je suis intéressé par le projet mais ça ne m'empêchera pas de faire mes démarches auprès de l'IBF.
À notre avis, ça aurait dû être un match nul, le titre aurait dû rester vacant et on aurait dû avoir un combat revanche.
Ce n'est jamais facile pour un boxeur Nord Américain d'aller se battre en Europe. On est toujours plus avantagé de se battre chez soi. Mais dans le cas présent, l'arbitre n'a pas pu voir ce qui s'est passé. La boxe professionnelle est le seul sport majeur à ne pas recourir à la reprise vidéo pour corriger certaines décisions. Si ça avait été le cas, on aurait bien vu que c'était un coup de pouce.
J'étais sur place et même moi, je ne l'ai pas remarqué du premier coup. Il a fallu que je regarde la reprise pour me rendre compte de la situation. Je ne peux pas blâmer personne dans le dossier et c'est maintenant à l'IBF à prendre ses responsabilités.
Les boxeurs européens n'aiment pas se battre en Amérique du Nord. Ils se sentent désavantagés comme nous pensons l'être sur le vieux continent. Souleymane M'baye s'était senti désavantagé lors de son combat contre Herman Ngoudjo en 2008. M'baye, qui avait un oeil bloqué, avait déclaré que le combat aurait été arrêté n'importe où dans le monde.
On préfère bien sûr se battre chez nous mais des fois, il faut aller se battre en terrain hostile. On essaie alors de se donner un filet protecteur mais dans n'importe quel sport, l'avantage local est toujours important.
Carl Froch et Arthur Abraham à Montréal?
On nous a approchés pour organiser un combat entre Carl Froch et Arthur Abraham.
J'ai signifié mon intérêt pour le projet mais j'ai précisé qu'il fallait qu'un de nos boxeurs soit impliqué dans cette soirée de boxe à la télévision américaine avec des revenus spécifiques de cette retransmission. Sans boxeur local sur la carte, je ne suis pas convaincu de la réussite du projet. J'ai mentionné qu'on était prêt à participer à l'organisation mais c'est Showtime qui aura le dernier mot.
Le promoteur Wilfried Sauerland n'est pas chaud à l'idée de venir se battre ici parce qu'il estime que l'impact serait plus grand en Europe. Mais il ne veut pas organiser le combat en Angleterre parce Abraham refuse d'y aller et le clan Froch refuse d'aller en Allemagne. Montréal pourrait être en quelque sorte, un terrain neutre. Ça éviterait la controverse.
Si nos conditions sont respectées, on va aller de l'avant. J'ai même déjà pris de l'information au sujet de la disponibilité du Centre Bell. Nous allons attendre que David Lemieux ait boxé vendredi pour confirmer notre participation au projet. Si David paraît bien à la télévision américaine, ce serait intéressant de lui donner un autre tremplin de ce genre.
C'est aussi une question de rentabilité. On ne veut pas faire ça uniquement pour aider les autres. La semaine prochaine, on sera fixé sur cette soirée de boxe qui aurait lieu le 18 septembre.
*propos recueillis par Robert Latendresse