MONTRÉAL - Les boxeurs répètent généralement ad nauseam qu'ils ont pris « tous les moyens nécessaires » pour l'emporter à l'approche d'un combat. En ce sens, Adonis Stevenson ne diffère pas des autres.

Sauf que Stevenson (16-1, 13 K.-O.) a maintenant une preuve tangible pour appuyer ses dires, puisque le légendaire Emanuel Steward sera à ses côtés en vue du duel pour la position de deuxième aspirant au titre des poids super-moyens de la IBF qu'il disputera contre le gaucher Jesus Gonzales (27-1, 14 K.-O.) le 18 février prochain en finale du troisième gala de la saison de la série « Rapides et Dangereux ».

Souhaitant à tout prix réaliser son rêve de devenir champion du monde en 2012, le Longueuillois s'est payé - à ses frais - une petite visite au gymnase du célébrissime entraîneur à Detroit. Visiblement emballé par l'expérience, Steward a accepté de le prendre sous son aile, même si sa liste de protégés est pourtant réduite à quelques grands noms du sport.

« Tu ne peux pas arriver à un certain niveau et commencer à négliger des détails », a expliqué Stevenson, mardi, pendant une conférence de presse tenue au Centre Bell. « À Montréal, je n'avais pas de partenaire de sparring. À Detroit, j'ai pu mettre les gants avec cinq gauchers. »

« J'ai été très impressionné par Adonis. Son jeu de pieds et son équilibre sont pratiquement parfaits », a ajouté Steward. « Il me rappelle un boxeur des années 1960 du nom de Dick Tiger - un ancien champion des moyens et des mi-lourds. »

« J'ai entraîné plusieurs champions du monde et il n'y a aucun doute dans mon esprit qu'Adonis le deviendra. Son éthique de travail est irréprochable et il est en plus très talentueux. »

Il s'agit de tout un revirement de situation pour Stevenson, dont la carrière ne semblait aller nulle part il y a un an à peine à la suite d'une malheureuse expérience avec un promoteur américain.

« Lorsque j'ai appris pendant les Fêtes qu'Adonis allait à Detroit, je ne pensais même pas qu'Emanuel le regarderait », a avoué le Yvon Michel. « Son contact n'était qu'un ami qui connaissait Emmanuel et j'étais convaincu qu'il reviendrait au bout de quelques jours. »

« À ma grande surprise, Emanuel m'a téléphoné et a commencé à me vendre un boxeur que je connais pourtant très bien. Il a complètement volé la vedette là-bas! »

Évidemment, la décision de Stevenson n'a pas fait que des heureux. Le statut de son ancien entraîneur Howard Grant n'est pas clair et Michel espère que le champion intercontinental de la IBF pourra continuer de s'entraîner à son gymnase pendant que Steward est occupé ailleurs, notamment à la préparation du champion des lourds Wladimir Klitschko.

Quelques coches de plus pour Alvarez

En demi-finale, le Montréalais d'origine colombienne Eleider Alvarez (7-0, 5 K.-O.) poursuivra son ascension vers les plus hauts sommets, alors qu'il affrontera l'Américain Otis Griffin (23-9-2, 9 K.-O.), dans un combat où la ceinture latino des mi-lourds du WBC sera à l'enjeu.

Alvarez s'est adressé aux journalistes dans un français impressionnant, indiquant qu'il souhaite offrir aux amateurs un spectacle qui les tiendra au bout de leur siège.

« Je n'aurais jamais pensé que nous en serions là à son huitième combat », a reconnu son entraîneur Marc Ramsay. « Il était devenu clair qu'il fallait augmenter le niveau d'adversité et avec Griffin, nous montons de quelques coches. »

Griffin a subi la défaite à ses trois derniers combats, mais deux fois par décision partagée. Dans le passé, il s'est incliné devant Danny Green, Jesse Brinkley, Jeff Lacy et Yusaf Mack pour ne nommer que ceux-là.

Outre Stevenson et Alvarez, Dierry Jean, Arash Usmanee, Oscar Rivas, Didier Bence, Tyler Asselstine, Ghislain Maduma et Baha Laham seront en action. David Lemieux a quant à lui dû renoncer au gala du 18 février en raison d'une blessure à la main droite.

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