MONTRÉAL - Les malchances se sont succédé à un rythme régulier depuis que le poids lourd Oscar Rivas s’est joint au Groupe Yvon Michel à la fin de la dernière décennie.

Il y a d’abord eu des problèmes de visa qui l’ont contraint à l’inactivité pendant un an en 2010, puis un décollement de la rétine de l’oeil droit qui l’a empêché de monter dans le ring en 2013.

Et alors qu’il s’apprêtait à se battre en ouverture d’un programme triple présenté sur les ondes du réseau américain Showtime en mars, un médecin de la Commission athlétique de la Californie a jugé qu’il n’était pas apte à boxer à cause d’un autre problème à son oeil droit.

Si le Montréalais d’origine colombienne a vécu une énorme déception à la suite de l’annulation de son combat prévu contre Gerald Washington, il semble qu’il sera néanmoins en mesure de reprendre exactement là où il avait laissé avant son plus récent revers de fortune.

C’est qu’une victoire contre le vétéran Jeremy Bates annonce « quelque chose de gros » pour Rivas (18-0, 13 K.-O.), qui était finalement ennuyé par un début de cataracte. Une opération mineure au laser a corrigé le tout et son retour au gymnase s’est effectué la journée même.

« C’est dans ces moments-là que tu reconnais les grands boxeurs, ceux qui performent quand il y a de la pression, a mentionné le promoteur Yvon Michel en marge d’un entraînement tenu mardi midi dans le gymnase de ses locaux situés sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal.

« Quand le diagnostic de la Commission de la Californie est tombé, Oscar a connu une espèce de déprime et nous avons dû nous asseoir avec lui. Mais lorsque le problème à son oeil s’est réglé et qu’il a su que le combat de samedi était une audition, j’ai senti l’enthousiasme revenir. »

Avant son duel prévu face à Washington, Rivas était littéralement passé sur le corps de Jason Pettaway et Joey Abell en ne passant que 2:25 et 3:46 dans le ring avec eux. Et il n’entend évidemment pas s’éterniser avec Bates (26-17-1, 22 K.-O.), qui s’est déjà incliné devant Kirk Johnson, Ray Austin, Evander Holyfield et Odlanier Solis pour ne nommer que ceux-là.

« C’est une bonne chance pour moi et c’est exactement le genre de combat que je voulais, a expliqué Rivas dans un français impeccable. Chaque fois que je monte dans le ring, c’est pour montrer que je suis prêt à affronter un champion du monde à n’importe quel moment. »

« Bates est un vétéran qui a fait le tour et nous souhaitions qu’Oscar affronte un gars d’expérience pour son retour, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Oscar n’est pas nécessairement au courant de ce qui s’en vient et je ne veux pas qu’il pousse la machine.

« Je veux qu’il se concentre à disputer un bon combat techniquement et si l’occasion de passer le knock-out se présente, ce sera à lui de la saisir. Mais je ne suis pas du tout inquiet pour lui, étant donné qu’il s’est déjà battu dans de telles circonstances. C’est déjà un vétéran! »

Si tout se déroule comme prévu, Rivas remontera dans l’arène aussitôt que le 16 juillet en sous-carte de la prochaine défense de titre du champion des mi-lourds du WBC Adonis Stevenson. Son adversaire devrait lui permettre de faire enfin son entrée dans les classements mondiaux.