Le soir du 8 juin au Centre Bell, Francesco Cotroni entend se faire connaître pour ses qualités de boxeur et non par son nom qui a plutôt mauvaise réputation.

Le boxeur de 28 ans est en effet le petit-fils de l'ancien mafieux du même nom.

Vêtu sobrement, d'apparence timide, posé et docile, le jeune boxeur est tout en contraste avec ce qu'évoque son nom. Il se décrit comme un simple prolétaire qui a la chance de travailler dans le milieu qui le passionne, la boxe.

« Dans ma vie, je travaille six jours sur sept au gymnase d'Éric Huard. Je suis là de midi à 21 heures. J'arrive chez moi et je dors. Ma vie c'est dormir, manger et boxer. Je suis dans la boxe depuis 14 ans, avant c'était le karaté. Toute ma vie a été dans les sports de combat. Moi c'est moi. Ma famille c'est ma famille. Je ne dis rien de mal d'eux. Mais c'est ça qui est ça. »

Sa famille, il ne la renie pas. Francesco Cotroni conserve en effet un précieux souvenir de son grand-père Frank, mort en 2004.

« Ça, c'est son chapelet. Il m'a tout le temps parlé de la boxe. Il m'a amené aux combats des Hilton. Pis mon oncle ti-Paul aussi qui est décédé. C'était de grands amateurs de boxe et c'est grâce à eux que je boxe. »

Le grand-père avait aussi été impliqué dans la boxe lors des années de gloire des Hilton. Maintenant, le fils de Rosina Cotroni tente à son tour de faire sa place, en sachant très bien que plusieurs personnes refuseront toujours de le supporter à cause de ses liens familiaux.

« Ne prenez pas pour le Cotroni, prenez pour le boxeur que je suis. Je vais vous montrer que je suis un boxeur de talent. Personne ne m'a aidé à monter en boxe. Mes combats ont été difficiles, mes adversaires voulaient me planter et je les ai plantés. L'opinion des gens compte beaucoup pour moi.  Mais prenez-moi comme un boxeur et vous me verrez comme un boxeur. »

*D’après un reportage de Jean-Luc Legendre