David Benavidez a beau avoir fait souvent les manchettes pour ses déboires à l’extérieur du ring, c’est néanmoins un athlète extrêmement talentueux qui croisera le fer avec David Lemieux le 21 mai prochain à Glendale, en Arizona, pour le titre intérimaire des poids super-moyens du WBC.

« C’est un boxeur que je trouve excessivement bon. Il est jeune, rapide, technique et il a du guts. Il est également capable de prendre la pression et un coup de poing », a analysé l’entraîneur du pugiliste québécois, Marc Ramsay, à RDS.ca, dans les heures suivant l’annonce officielle du choc.

« Tout le monde a été témoin de ses problèmes et je ne sais pas où il en est rendu dans sa vie, mais ce n’est pas particulièrement important pour nous. Il s’agit pour David d’une opportunité de se battre dans un gros combat et c’est précisément là où il en est rendu dans sa carrière. »

Devenu le 8 septembre 2017 le plus jeune champion de l’histoire des super-moyens à l’âge de 20 ans seulement, Benavidez (25-0, 22 K.-O.) s’est rapidement retrouvé au cœur de quelques controverses. D’abord en raison d’une dispute contractuelle avec son promoteur Sampson Lewkowicz – il a été obligé de rembourser à Top Rank un boni à la signature d’une valeur de 250 000 $ US –, mais davantage à cause d’un contrôle positif à la cocaïne en septembre 2018.

Après être redevenu champion à la suite de sa victoire sur Anthony Dirrell en août 2019, il a perdu sa ceinture sur le pèse-personne à la veille de sa première défense contre Roamer Alexis Angulo en août 2020. Malgré tout, le réseau américain Showtime ne l’a jamais abandonné et son nom a souvent été associé à ceux de Saul « Canelo » Alvarez et Caleb Plant dernièrement.

À l’opposé, le parcours de Lemieux (43-4, 36 K.-O.) n’a pas été aussi rocambolesque, mais est loin d’avoir été aussi enlevant qu’à une époque encore pas si lointaine. Passé chez les super-moyens avant le début de la pandémie, il a difficilement vaincu Maksym Bursak par décision partagée des juges avant de se contenter de duels face à Francy Ntetu ainsi que David Zegarra.

« Il ne faut pas oublier qu’environ 80 pour cent des boxeurs n’ont pas boxé pendant la pandémie, a rappelé Ramsay. Nous avons réussi à garder David motivé en lui expliquant tout ce qui se passait en arrière-scène, que c’était important qu’il demeure actif. Il a très bien compris.

« Sa première sortie chez les super-moyens n’a pas été parfaite, mais il avait été capable de faire le poids, ce qui est déjà une première étape! Et il a également terminé le combat en force, après avoir été au plancher aux premier et cinquième rounds. Il a démontré un bon niveau d’énergie.

« Avec le recul, ç’a été une bonne décision. De toute façon, il n’avait pas vraiment le choix... »

Même si son dernier combat remonte à juin 2021, Lemieux est actif dans le gymnase depuis de nombreux mois déjà et sa préparation spécifique en vue de son duel contre Benavidez a commencé il y a une dizaine de jours. Le défi sera de taille – au sens propre comme figuré –, étant donné que le Québécois est négligé jusqu’à 9-contre-1 au moment d’écrire ces lignes.

« David n’a pris que deux ou trois semaines de repos après son dernier combat, a mentionné Ramsay. Dès que les choses se sont précisées [au sujet de Benadivez], nous avons commencé à l’opposer à des gars de 6 pieds 1 pouce et qui possèdent une grande portée dans le gymnase.

« Son expérience va l’aider non seulement dans le combat, mais dans l’approche de celui-ci. Déjà, nous avons reçu un nombre impressionnant de demandes médiatiques pour en parler...

« Il y a beaucoup de pression qui vient avec ce genre de combat. Heureusement, David s’est déjà battu sur les plus grandes scènes à New York et Vegas. Il a fait quelques fois le tour du jardin. »

Mais à 33 ans, Lemieux sait pertinemment que c’est le genre d’occasion qu’il ne pouvait laisser passer.