MONTRÉAL – Artur Beterbiev n’était même pas encore monté sur le pèse-personne vendredi que le promoteur Bob Arum avait déclaré quelques heures plus tôt que le Montréalais d’origine russe disputerait son prochain duel face au Britannique Anthony Yarde le 29 octobre à Londres.

Mais après que Beterbiev (18-0, 18 K.-O.) eut démoli Joe Smith fils pour ajouter la ceinture de la WBO à celles du WBC et de l’IBF qu’il possédait déjà, le poids mi-lourd a été clair au sujet de ses attentes pour la suite des choses. Il veut affronter l’autre champion de la division : Dmitrii Bivol.

« J’ai [disputé] deux combats d’unification [en carrière]. Les combats d’unification sont les plus intéressants, les plus motivants, a mentionné Beterbiev après sa victoire en moins de deux rounds, samedi, au Théâtre du Madison Square Garden. Je veux être le champion incontesté. »

La boxe semble cependant encore une fois sur le point de ne pas battre le fer pendant qu’il est chaud, une spécialité dont elle possède la recette secrète depuis maintenant trop longtemps.

Les clans Beterbiev et Bivol avaient amorcé des pourparlers en vue d’une rencontre au sommet au printemps à Saint-Pétersbourg, mais le champion de la WBA a plutôt décidé d’affronter Saul « Canelo » Alvarez le 7 mai à Las Vegas. Ironiquement, sa victoire l’a mis sur la voie de desserte.

Alvarez a effectivement décidé de ne pas exercer immédiatement la cause de combat revanche figurant au contrat pour se mesurer à Gennadiy Golovkin une troisième fois le 17 septembre. « Canelo » étant le boxeur le plus populaire de la planète, la plupart des observateurs croient que Bivol attendra sagement son tour et ne courra pas le risque de laisser filer une lucrative bourse.

Beterbiev pourrait ainsi devoir patienter jusqu’à l’automne 2023 pour avoir peut-être la chance de croiser le fer avec son compatriote, aussi bien dire une éternité. En affrontant Yarde (22-2, 21 K.-O.), le protégé de Marc Ramsay respecterait par ailleurs ses obligations auprès de la WBO.

Même si aucun contrat n’a encore été officiellement signé, Yarde était aux abords du ring pour assister à la 18e victoire avant la limite en autant de sorties de Beterbiev. « C’est une bête. Il frappe vraiment fort, a reconnu le Britannique âgé de 30 ans en entrevue à ESPN. Je suis une bête moi aussi. C’est pourquoi je crois qu’il s’agit d’une confrontation extrêmement excitante. »

Beterbiev livre un combat parfait et semble imbattable

Yarde est loin de posséder une feuille de route semblable à celle de Bivol, mais il est néanmoins perçu comme l’un des dix meilleurs boxeurs de la division par plusieurs publications spécialisées.

À l’international, il est surtout connu pour être passé bien près de vaincre Sergey Kovalev en août 2019 à Moscou avant d’être finalement arrêté au 11e round. Yarde a passé le knock-out au 4e round à Lyndon Arthur à sa dernière sortie en décembre dernier, vengeant ainsi une défaite par décision partagée des juges qu’il avait subie contre son compatriote une année plus tôt.

« Le combat contre Kovalev m’a préparé pas mal pour [un éventuel combat contre Beterbiev]. Tu ne peux pas avoir une meilleure préparation que ça, a dit Yarde. J’étais jeune mentalement et physiquement. Je crois que je suis plus expérimenté maintenant et plus prêt mentalement. »