La route vers Tokyo 2020 commence à Montréal pour les boxeurs canadiens
Boxe mercredi, 11 déc. 2019. 15:40 dimanche, 15 déc. 2024. 02:31MONTRÉAL - Les boxeurs amateurs rêvant des Jeux olympiques mettent actuellement la touche finale à leur préparation en vue des sélections canadiennes, qui seront disputées à Montréal, du 16 au 20 décembre.
C'est le cas de Marie-Jeanne Parent et de Mohammed El Abdoulli, qui tenteront de se qualifier en vue de Tokyo 2020 après avoir raté leur chance pour les Jeux de Rio de Janeiro, il y a quatre ans.
« Après la déception de 2016, je n'avais pas envie de passer chez les pros, a déclaré El Abdoulli, rencontré chez Munéris performance, à Montréal. Il me restait des choses à aller chercher chez les amateurs. J'ai donc décidé de m'embarquer pour un autre cycle. Mais c'est le dernier. À 26 ans, j'arrive au sommet de mon art. Si j'attends quatre ans de plus, je vais manquer de temps pour la boxe professionnelle. »
« En 2016, j'étais trop jeune, a pour sa part indiqué Parent, 24 ans et nouvelle bachelière en enseignement du primaire. J'ai essayé, mais je savais que ce n'était pas vraiment pour moi. Maintenant, je suis bien dans ma boxe, je suis bien dans ma vie, mon baccalauréat est terminé: je suis au bon endroit. »
Arrivé à Montréal à l'âge de 11 ans du Maroc, El Abdoulli a découvert la boxe par hasard, lors d'une journée portes ouvertes au Club de boxe de l'Est. Il a rapidement eu la piqûre, si bien que quelques mois plus tard seulement, on lui proposait de mettre les gants pour un vrai combat amateur.
Mais il s'est bien gardé de le dire immédiatement à ses parents.
« Ce n'est qu'après une dizaine de combats que je leur ai dit, raconte-t-il. Et encore, je n'ai pas eu le choix: je suis revenu à la maison avec un oeil au beurre noir! ».
Pour Parent et El Abdoulli, il n'y a pas deux façons d'atteindre leur rêve olympique: ils doivent d'abord remporter leurs combats à Montréal. Ensuite, ils devront assurer une place au Canada dans leur division aux sélections olympiques de Buenos Aires, en Argentine, qui se dérouleront du 26 mars au 3 avril.
« Selon moi, j'ai 100 pour cent des chances de l'emporter. Je connais les boxeurs qui seront là. Alors je n'ai aucun doute que je pourrai représenter le Canada à Buenos Aires. (...) Je pense que mon expérience fera la différence », a dit El Abdoulli.
Parent, originaire de Québec, mais maintenant établie à Montréal, a la même conviction.
« Je suis très optimiste, en fait, je suis certaine que je vais me qualifier, a-t-elle affirmé. Le niveau de compétition n'est pas nouveau pour moi: j'ai fait partie de l'équipe nationale pendant deux ans et j'ai gagné la médaille de bronze aux Jeux du Commonwealth. C'est du gros calibre, je ne vous le cacherai pas, et ce sera trois combats en quatre jours, donc c'est très difficile pour ton corps. Mais je suis prête, et je sais que je peux gagner. »
Bien que les deux boxeurs évoluent chez les 69 kg, les places disponibles dans les tableaux féminin et masculin ne sont pas les mêmes. Par exemple, Parent doit absolument monter sur le podium à Buenos Aires, tandis qu'El Abdoulli peut "se contenter" d'une demi-finale.
Peu importe ce que les boxeurs canadiens feront en Argentine, ils disposeront d'une occasion supplémentaire d'obtenir leur billet olympique aux Mondiaux de Paris, présentés du 13 au 24 mai.
Si jamais Tokyo ne devait pas être dans les cartes pour Parent et El Abdoulli, on pourrait voir les deux boxeurs faire le saut chez les professionnels. S'il s'agit d'une certitude dans le cas d'El Abdoulli; Parent n'a pas encore arrêté son choix.
« Quand tu passes chez les pros, tu renonces à ton rêve olympique et je ne sais pas si je suis prête à ça, a-t-elle expliqué. Avant, ce n'était même pas dans les cartes, mais petit à petit, l'idée de tenter ma chance chez les professionnelles fait son nid. Ce que j'aime de la boxe, ce sont les tournois, les compétitions. C'est pour ça que je fais de la boxe amateur. Mais mon entraîneur, Vincent Auclair, estime que mon style est fait sur mesure pour les professionnelles. »
Parent estime également qu'elle n'a pas fait le tour du jardin chez les amateurs.
« J'ai perdu une année en raison d'une déchirure du ligament croisé antérieur et d'une fracture de l'auriculaire (qui a nécessité une amputation partielle). Ça m'a coûté ma place au sein de l'équipe nationale et donc, ma participation aux Mondiaux et aux Jeux panaméricains. Je dois regarder de ce côté aussi », a-t-elle conclu.