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L'Américain Deontay Wilder se considère comme le roi du K.-O. et des lourds, mais il va se mesurer samedi à New York au Cubain Luis Ortiz, sans doute son adversaire le plus sérieux jusqu'à présent sur la route de l'unification de la catégorie-reine de la boxe.

Ils sont tous deux invaincus, avec 39 victoires dont 38 avant la limite pour Wilder, et 28 succès, dont 24 par K.-O. pour Ortiz.

Ce n'est pas leur seul point commun : ils boxent pour leur famille, en particulier pour une petite fille en proie à de graves problèmes de santé.

« Quand je regarde son parcours, je vois tout ce qu'il a fait pour sa famille, je vois les mêmes raisons pour lesquelles je boxe », a expliqué Wilder à propos de son adversaire dont l'une des filles a une maladie génétique et qui disputera, à 38 ans, son premier combat pour un titre mondial.

« Il faut lui aussi qu'il fasse vivre sa famille », a rappelé l'Américain, venu à la boxe pour payer les factures médicales de son ainée née avec une malformation de la colonne vertébrale.

C'est pour cette raison qu'il a souhaité donner à Ortiz, surnommé King Kong, une nouvelle chance après deux contrôles antidopage positifs, dont l'un juste avant leur duel initialement programmé en novembre.

École cubaine

Mais Wilder, qui remettra en jeu sa ceinture WBC pour la septième fois, ne fera pas de sentiments une fois sur le ring et n'a pas pardonné à Ortiz ses tricheries.

« Peu importe la situation dans laquelle vous êtes ou si voux voulez réussir dans votre sport, on ne doit pas se doper, je ne l'accepte pas, surtout comme dans le cas d'Ortiz, on ne reconnaît pas ses erreurs », a-t-il prévenu.

Pour remplacer Ortiz au pied levé en novembre, les promoteurs avaient sorti le Canadien Bermane Stiverne, le seul à avoir poussé Wilder au terme des 12 reprises.

L'Américain, survolté, avait passé ses nerfs sur Stiverne, mis K.-O. dès la première reprise.

L'opposition entre Wilder et Ortiz est beaucoup plus prometteuse, avec deux styles opposés, deux physiques impressionnants (2,01 m et 102 kg pour Wilder, 1,93 m et 105 kg pour son adversaire) et deux personnalités qui ne passent pas inaperçu. 

« Beaucoup de boxeurs ont évité d'affronter Luis Ortiz, même des champions en titre. Je le considère comme l'un des meilleurs de la catégorie, avec sa technique très pure et sa formation par l'école cubaine [...] Si je veux montrer que je suis le meilleur, je dois aussi affronter ce style de boxeur », a assuré le médaillé de bronze des JO 2008 de Pékin.

En attendant Joshua

Ortiz joue lui sur le registre de la sérénité : « Je vais le mettre K.-O., je suis venu pour repartir avec le titre », a-t-il promis.

Mais il est un nom qui revient constamment avant ce combat, celui du Britannique Anthony Joshua, champion IBF et WBA des lourds.

Le duel très attendu entre Wilder et Joshua pourrait renvoyer la boxe à sa dernière période glorieuse dominée par Mike Tyson, mais l'Américain accuse l'entourage du Britannique de tout faire pour l'éviter.

« Je ne pense qu'à Luis Ortiz pour le moment, mais le promoteur de Joshua (NDLR : Eddie Hearn) a peur de moi et ne veut pas que ce combat ait lieu, il veut faire de l'argent avec sa vache à lait », a accusé Wilder.

« Il est jeune, on peut programmer deux combats, voire une trilogie, l'avenir est radieux », a-t-il conclu.

Encore faut-il que Joshua finisse par accepter le défi et conserve ses titres le 31 mars à Cardiff contre le Néo-Zélandais Joseph Parker, champion WBO de la catégorie.