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LONDRES – Invectives, échauffourée mais surtout jackpot : savamment mis en scène, le combat revanche entre les poids lourds Tony Bellew et David Haye samedi à l'O2 Arena de Londres, à l'intérêt très relatif sur le plan sportif, est avant tout lucratif pour les deux boxeurs britanniques.

Quatorze mois plus tôt, leur premier affrontement, déjà sans l'enjeu d'une ceinture, avait attiré les foules sur fond de guerre des mots, pour rapporter 4,2 millions de livres sterling à Haye (7,34 M$ CA) et 2,8 millions à Bellew (4,89 M$ CA), soit la plus grosse bourse de sa carrière.

Dans l'avant-match, les deux hommes avaient multiplié les noms d'oiseaux afin de faire monter la sauce, pour au final s'envoyer des fleurs quelques instants après la victoire surprise de Bellew (29 victoires, deux défaites et un nul), monté pour la première fois de sa carrière chez les lourds à cette occasion.

Victime d'une blessure à la cheville droite (rupture d'un tendon d'Achille) qui l'avait considérablement diminué à partir de la sixième reprise, Haye (28 victoires et 3 défaites) avait eu le mérite de continuer, avant d'être arrêté au 11e round.

Pour faire à nouveau fonctionner la planche à billets, il faut bien donner le change... Alors le duo a repris ses vieilles recettes en amont de cette revanche.

Jeudi, une échauffourée a éclaté lors de la conférence de presse d'avant-combat et les deux boxeurs ont dû être séparés par le service d'ordre, offrant un spectacle qui avait plus à voir avec la lutte.

« Tout est en jeu ici, ma réputation, mon âme tout entière », a déclaré Haye, sans crainte du ridicule. « Mon dernier combat s'est arrêté avant la limite et, pour moi, c'est le pire résultat possible pour partir à la retraite car cela constituerait une tache sur mon CV », a-t-il expliqué.

Bellew vers l'UFC?

Avec l'Américain Evander Holyfield, il est l'un des deux seuls boxeurs à avoir unifié des ceintures mondiales chez les mi-lourds avant de devenir champion du monde des poids lourds. Mais à 37 ans, la carrière du tombeur du Français Jean-Marc Mormeck en 2007, victime de blessures répétées, semble bien derrière lui.

Haye avait déjà pris une première retraite en 2012, avant de revenir en 2016 pour tenter d'obtenir une chance mondiale contre l'Ukrainien Wladimir Klitschko qui ne s'est jamais présentée à lui.

« Il n'y aura pas de revanche cette fois, ta carrière est terminée », lui a rétorqué son adversaire. « Ce qui compte, c'est que tu sois fini samedi soir », a asséné Bellew.

Ancien champion du monde WBC des lourds-légers, celui-ci ne sait pas vraiment, à 35 ans, quel sera son avenir à moyen terme.

Le natif de Liverpool a récemment évoqué la possibilité d'aller combattre pour l'UFC, la principale organisation d'arts martiaux mixtes (AMM), qui ne mégote pas non plus sur la mise en scène.

Au cours de la même soirée, le Britannique Paul Butler (26 victoires pour une défaite) et le Porto-Ricain Emmanuel Rodriguez (17 victoires en autant de combats) s'affronteront pour le titre mondial IBF vacant des poids coqs.

Le duel entre « l'assassin à tête de bébé » et « Manny » devrait être riche d'enseignements dans une catégorie qui se cherche un patron après la retraite du Japonais Shinsuke Yamanaka et le passage chez les super-coq du Mexicain Luis Nery.