Tony Yoka suspendu un an ferme pour ses infractions aux règles antidopage
Boxe jeudi, 5 juil. 2018. 12:01 jeudi, 12 déc. 2024. 05:48Listen to "Le compte de 8 - 26 juin 2018 - Nos coups de coeur de mi-année" on Spreaker.
PARIS – Le boxeur français Tony Yoka, champion olympique des super-lourds à Rio, a écopé d'un an ferme de suspension jeudi pour ses infractions aux règles antidopage, une peine qu'il va contester devant le Conseil d'État, a annoncé son avocat à l'AFP.
L'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) « sanctionne sévèrement ce qu'elle reconnait elle-même n'être qu'une négligence administrative », a regretté Me Arnaud Péricard. Le boxeur de 26 ans se voit reprocher d'avoir manqué à trois reprises en moins d'un an, de juillet 2016 à juillet 2017, à ses obligations de localisation pour des contrôles inopinés, auxquels doivent se soumettre les sportifs de haut niveau.
En décembre dernier, il avait écopé d'une suspension beaucoup plus clémente, douze mois avec sursis, devant la fédération française de boxe (FFB), mais l'AFLD, soucieuse d'appliquer le code mondial antidopage, s'était saisie du dossier.
Ce code prévoit deux ans de suspension ferme pour une telle infraction, ou un an au mieux, « en fonction du degré de la faute du sportif ».
« C'est une décision décevante au regard des circonstances particulières de l'affaire, des remords exprimés par Tony et de sa bonne foi », a poursuivi l'avocat. « Elle oublie deux principes fondamentaux du droit français, la non automaticité des sanctions et le respect du principe de proportionnalité », a ajouté Me Péricard. Il a précisé qu'il demanderait en urgence la suspension de la peine devant le Conseil d'Etat, qui se prononcera aussi sur le fond de l'affaire.
Tony Yoka avait été entendu le 20 juin par l'AFLD à Paris, trois jours avant son cinquième combat de rang gagné chez les pros, contre l'Anglais David Allen, par arrêt de l'arbitre à la 10e reprise.
Après son titre de champion olympique à Rio en 2016, le boxeur s'est fixé l'objectif de devenir le premier Français à remporter le titre de champion des lourds chez les professionnels. Un plan baptisé « La Conquête » et pour lequel il a signé début 2017 un contrat d'exclusivité de quatre ans avec Canal +, estimé entre 8 et 10 millions d'euros.