Si l'on se fie aux propos de Jesse Brinkley, Lucian Bute lui cèdera sa ceinture IBF de champion du monde des super moyens le 15 octobre au Centre Bell.

Même s'il demeure méconnu, Brinkley (35-5, 22 K.-O.) ne manque pas de confiance pour cet affrontement contre Bute qui possède pourtant une fiche impeccable de 26-0 et 21 K.-O.

«La seule chose que je pourrais prédire, c'est que je me vois quitter l'arène avec la ceinture. J'ignore comment je vais obtenir cette ceinture, mais je sais que je vais le battre», lance Brinkley avec conviction à moins de 45 jours du combat.

Le boxeur de 33 ans ne possède peut-être pas la réputation de Bute, mais il a remporté ses neuf derniers combats et il attendait cette première occasion pour un titre mondial depuis longtemps.

«Je me considère très chanceux et reconnaissant. J'obtiens enfin la chance de concrétiser ce que j'ai toujours voulu accomplir dans ma vie soit de gagner un championnat du monde», avoue-t-il en entrevue avec RDS.ca.

À première vue, Bute détient deux avantages considérables grâce à sa stature de six pieds et deux pouces (comparativement à cinq pieds et 10 pouces pour son futur adversaire) ainsi que sa vitesse.

Brinkley est cependant reconnu pour sa ténacité et il mise sur une préparation exemplaire axée autour d'un camp d'entraînement de 10 semaines au Rhode Island pour relever le grand défi qui l'attend.

«Je ne sais pas encore à quel point il est rapide, mais on sait qu'il est extrêmement vite donc nous avons déniché des boxeurs olympiens avec une rapidité comparable à Floyd Mayweather Jr.», prétend Brinkley qui a participé à télé-réalité sur la boxe The Contender.

Cependant, son plus grand obstacle risque d'être le fait de se mesurer à un boxeur gaucher de la trempe de Bute.

«Je m'entraîne présentement avec cinq gauchers et ils sont parmi les boxeurs les plus prometteurs. Je tente d'apprendre leur style, leurs mouvements et leurs angles de combat dans le ring», raconte celui qui a vaincu Curtis Stevens par décision unanime lors de son dernier duel.

Brinkley ne s'en cache pas, les champions boxeurs gauchers sont extrêmement difficiles à détrôner.

«Maintenant, je sais que comment des gauchers comme Manny Pacquiao, Bute et Antonio Tarver obtiennent les ceintures et les conservent. Ils sont de vrais «intouchables» (motherfucker utilisé sur un ton élogieux) tellement qu'ils sont difficiles à battre et ils font suer leurs adversaires.

Brinkley ne craint pas les partisans québécois

Brinkley se présentera au Centre Bell pour la sixième défense de Bute sans être un visage très connu donc les amateurs découvriront son style durant le combat.

«Je dirais que je suis un boxeur assez complet avec du rythme et je ne suis certainement pas un show off. Je possède une défense correcte avec le mouvement des épaules et de mon corps», dévoile celui qui a été inspiré par James Toney, Roy Jones Jr. et Oscar De La Hoya.

À son dernier combat, Brinkley était nettement négligé contre Stevens, mais il a aisément fait mentir les experts. Le boxeur originaire du Nevada souhaite donc répéter ce scénario tout en réalisant que la tâche s'avère plus imposante.

«Nous l'avons regardé et étudié et nous avons surtout remarqué qu'il ne présente pas vraiment de faiblesse dans sa boxe. Il a une fiche parfaite et il est le champion que les gens voulaient à Montréal», remarque Brinkley en lançant des fleurs à Bute.

«Il a aussi atteint (Librado) Andrade avec tous ses coups de la gauche lors de leur dernier combat donc je devrai être en grande forme et tout donner. Je vais continuer à m'entraîner jusqu'à visiter l'enfer afin d'être prêt pour tout», ajoute-t-il.

Même s'il a disputé 39 de ses 40 combats aux États-Unis (dont 22 au Nevada), Brinkley ne semble pas intimidé de venir se battre sur le territoire de Bute.

«Ça ne me fait pas peur du tout! Je suis conscient qu'il y a aura beaucoup de partisans derrière lui et s'il n'avait pas de fans pour l'encourager, quel genre de champion serait-il?», s'interroge Brinkley.

«En fait, je suis excité de venir me battre au Canada et découvrir cet endroit. J'approche ce combat avec rien à perdre. Je ne ressens aucune animosité envers ses fans parce que je demande pourquoi ils encourageraient un boxeur venant d'un autre pays? Je suis réaliste, je sais qu'ils ne veulent quand même pas me voir mourir!», exprime avec humour celui qui a perdu son seul combat à l'extérieur des Etats-Unis contre Robin Reid en Angleterre.