Bute-Pascal : c’est le temps
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:16 jeudi, 8 nov. 2012. 21:40Pendant son règne de champion du monde des poids super-moyens de la IBF, Lucian Bute a habitué ses partisans à des prestations pratiquement parfaites.
Bute dominait largement ses adversaires et sa victoire aux dépens de Glen Johnson demeure une pièce d’anthologie dans l’histoire de la boxe au Québec. Mais voilà, il a frappé tout un mur au mois de mai dernier à Nottingham en Angleterre en subissant une percutante défaite par knock-out contre Carl Froch.
À son combat de retour, Bute ne l’a pas eu si difficile j’avais une carte de 117111 en sa faveur, mais ce n’est aucunement l’objet du débat -, sauf qu’il avait l’air complètement éteint. À l’exception du dernier round, les deux mains du boxeur québécois d’origine roumaine ne sortaient pas avec fluidité comme jadis. Chaque situation corsée semblait lui exiger un temps de prise de décision anormalement élevé. Bref, rien ne paraissait instinctif.
Est-ce ultimement négatif? Une question que je n’arrive pas à trancher. Étant donné que Bute revenait de tellement loin, il serait odieux de le juger sur la seule base de sa performance de samedi sans mettre le tout en perspective.
Lundi, l’entraîneur Stéphan Larouche a évoqué la possibilité que Bute dispute un autre combat avant d’affronter de nouveau Froch. Comme je l’ai mentionné dans mon précédant billet, Bute ne réglera rien tant qu’il ne retrouvera pas son bourreau. Mais l’expérience pourrait s’avérer désastreuse.
Si Bute revivait le scénario d’horreur de Nottingham dans un Centre Bell rempli à pleine capacité, ce serait l’humiliation totale. Personne au monde ne mérite d’être poussé à la retraite devant ceux et celles qui l’ont soutenu pendant des années. Le jeu en vaudrait-il vraiment la chandelle?
Sans rien enlever aux accomplissements de Bute défendre une ceinture de champion du monde neuf fois mérite énormément de respect , reste que ce dernier en doit peut-être une aux partisans qui l’ont appuyé sans réserve pour ses duels contre Jesse Brinkley et Brian Magee.
Le scénario a déjà été évoqué dans le passé, mais le moment serait propice à une rencontre au sommet entre Bute et Jean Pascal. Les deux plus grands boxeurs québécois de leur génération l’un contre l’autre. Pascal attend ce moment depuis quatre ans m’a-t-il dit.
Quant à lui, Bute tient plus à venger sa défaite contre Froch qu’à redevenir champion du monde. Mais tant qu’à courir un tel risque, pourquoi ne pas essayer de jouer la carte Pascal? Après tout, difficile de dire qui l’emportera et la sauce pourrait s’étirer jusqu’à deux ou trois duels.
La sous-carte de samedi soir dernier au Centre Bell a rappelé à quel point les combats locaux possèdent un cachet particulier. Et comme un chapitre important de l’histoire de la boxe au Québec se tournera au moment de la retraite de Bute, il serait souhaitable que la page la plus attendue soit écrite, pendant qu’il est encore temps.
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