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MONTRÉAL – Après avoir manifesté leur mécontentement à quelques reprises, Custio Clayton et son équipe ont décidé de mettre fin à leur entente les liant à Groupe Yvon Michel (GYM).

Le gérant du boxeur néo-écossais, Douggy Berneche, a confirmé à RDS.ca mardi la nouvelle qui avait d’abord été rapportée en début de journée par Mathieu Boulay du Journal de Montréal.

« Après plusieurs discussions, et considérant l’échéance prochaine du contrat de promotion, GYM et le clan de Custio Clayton ont pris la décision de mettre immédiatement un terme à leur association », a ensuite déclaré le promoteur Yvon Michel par voie de communiqué.

« Yvon avait une option [pour prolonger le contrat], mais il voulait plus, a précisé Berneche en entrevue téléphonique à RDS.ca. Il ne voulait pas investir et propulser la carrière de Custio sans le mettre sous contrat à long terme. Au final, Yvon ne voulait pas aller plus bas que [trois ans]. »

Comme il l’avait déjà fait dans le passé, Bernèche a réitéré qu’il n’était pas satisfait du chemin parcouru depuis que le participant aux Jeux olympiques de Londres en 2012 était passé chez les professionnels en décembre 2014. À ce jour, il n’a disputé que 12 duels dans les rangs payants.

De plus, son nom figure au top-15 du classement que d'une des quatre grandes associations – la WBO –, même s’il a mis la main sur les ceintures internationale de l’IBF et continentale des Amériques du WBC des poids mi-moyens à son dernier combat présenté en juin à Montréal.

« Les titres [mineurs] auraient dû arriver bien avant, a mentionné Berneche. J’ai réussi à monter Arash Usmanee jusqu’en combat éliminatoire sans l’aide de personne il y a quelques années, alors j’ai une idée de ce que ça prend et nos visions n’étaient tout simplement plus compatibles. »

Même si Clayton n’est pas le premier pugiliste à rompre ses liens avec GYM au cours des derniers mois, le gérant refuse de porter tout le blâme sur les épaules de Michel. Ce dernier n’a présenté que peu d’événements de grande envergure récemment, ce qui l'a grandement handicapé à financer le coûteux développement de ses protégés les plus prometteurs.

« Nous étions un peu pognés dans un vide, parce que le budget des galas tenus dans les Casinos de Montréal et du Lac-Leamy ne permet pas d’organiser les combats que nous avions en tête, a expliqué Berneche. Il aurait fallu qu’Yvon perde beaucoup d’argent maintenant en souhaitant le récupérer plus tard lorsque Custio se battrait en championnat du monde par exemple. »

À l’heure actuelle, le gérant n’a toujours pas eu la chance de discuter avec un autre promoteur qui pourrait être intéressé aux services de celui qui est considéré comme le meilleur boxeur amateur canadien de sa génération. Cela dit, la situation ne l’inquiète pas pour le moment.

« Nous n’aurions pas eu le droit de discuter avec un autre promoteur parce que ç’aurait été du maraudage, mais à la base, nous ne voulions pas que cette décision soit basée sur ce qu’un autre promoteur aurait pu nous offrir, a précisé Berneche. Ç’aurait teinté notre jugement.

« Ultimement, il n’y a rien qui nous empêche "d’acheter" une place sur un événement de n’importe quel promoteur – même Yvon Michel – si nous parvenons à financer l’opération. »

Reste que le temps commence tranquillement, mais sûrement à presser pour Clayton, qui célébrera ses 30 ans ce jeudi. Les 3 champions de la division – Keith Thurman, Errol Spence fils et Jeff Horn – n’ont pas encore franchi le cap de la trentaine et le Néo-Écossais ajoutera assurément quelques années au compteur avant d’avoir la chance de croiser le fer avec eux.