QUÉBEC - Kevin Bizier et Jo Jo Dan avaient tout ce qu’il fallait pour offrir le meilleur combat de l’année sur la scène québécoise. En partie, ils peuvent dire mission accomplie.

« J'ai gagné mon combat » - K. Bizier

Dans un duel pour la position de deuxième aspirant au titre des poids mi-moyens de la IBF, Dan (32-2) a causé une certaine surprise en infligeant une première défaite à Bizier (21-1), samedi soir au Colisée Pepsi, en sous-carte du combat entre Adonis Stevenson et Tony Bellew.

Deux juges ont remis des cartes de 116-111 et 114-113 en faveur du boxeur montréalais d’origine roumaine, tandis que l’autre avait le pugiliste de Saint-Émile gagnant 117-110.

Les six premiers rounds du choc ont été particulièrement excitants, Bizier et Dan ne faisant pas dans la finesse en se livrant plusieurs duels au corps à corps. Mais à mi-chemin du combat, l’intensité a laissé place aux projections au sol du premier et à l’accrochage du deuxième.

Bizier a semblé prendre l’avantage aux huitième et neuvième rounds en parvenant à ébranler Dan, et ce dernier s’est même mis en fâcheuse position en perdant un point au dixième pour avoir retenu. Il a cependant terminé le combat en force grâce à ses frappes très précises.

Grâce à cette victoire, Dan s’est emparé de la ceinture de la NABA en plus de la ceinture intercontinentale de la IBF que possédait Bizier. Le promoteur Yvon Michel a dit souhaiter la présentation d’une revanche.

Kovalev détruit Sillakh

En demi-finale, Sergey Kovalev a encore prouvé qu’il ne connaît qu’une seule et même façon de remporter ses combats de boxe, la méthode forte. Le champion des poids mi-lourds de la WBO a pulvérisé Ismayl Sillakh en lui passant le knock-out à 52 secondes du 2e round.

Après avoir envoyé son adversaire au plancher dès les premiers instants du deuxième round, Kovalev (23-0-1, 21 K.-O.) a porté le coup de grâce en assénant un direct de la main droite puis un crochet de la gauche dont Sillakh (21-2) ne s’est jamais remis.

Il s’agit d’une 21e victoire avant la limite pour le Russe affectueusement surnommé « Krusher ».

Kovalev a ainsi défendu son titre avec succès pour la première fois depuis qu’il a battu Nathan Cleverly en août dernier. Sillakh avait précédemment remporté ses quatre derniers duels.

Lemieux s'illustre

David Lemieux a encore prouvé qu’il est un boxeur exceptionnel, mais qu’il est également son pire ennemi.

David LemieuxLemieux (31-2, 29 K.-O.) a battu Jose Miguel Torres, après que son coin eut jeté l’éponge à 1:48 du 7e round à la suite de la 7e chute du Colombien depuis le début du combat, samedi soir au Colisée Pepsi.

Lemieux a connu un premier round exceptionnel en se servant des habiletés qu’il a peaufinées dans le gymnase de son entraîneur Marc Ramsay. Il a envoyé son adversaire deux fois au plancher au deuxième round grâce à un crochet de gauche en contre-attaque et une combinaison crochet-uppercut de la même main.

Mais Torres (27-6) n’a pas immédiatement flanché, si bien qu’il a connu un excellent troisième round pendant lequel il a touché Lemieux à quelques reprises. Ce dernier s’est ressaisi dès le round suivant en enregistrant une autre chute à l’aide d’un crochet de gauche en contre-attaque.

Lemieux a encore frappé au sixième round en envoyant Torres deux autres fois au tapis, mais le frère de l’ancien champion du monde des super-légers Ricardo Torres a sérieusement ébranlé le Québécois dans les derniers instants du round. Ce dernier est cependant demeuré sur ses deux pieds.

Lemieux a immédiatement rebondi au septième round en enregistrant deux autres chutes, dont la dernière obtenue grâce à un crochet de droite qui a sonné la fin des hostilités.

Mikaël ZewskiZewski demeure parfait

À son premier combat au Québec en plus d’un an, Mikaël Zewski (photo) n’a fait qu’une bouchée de l’Américain Ryan Davis en l’envoyant trois fois au tapis pour l’emporter par knock-out technique à 2:01 du troisième round.

Zewski (22-0, 17 K.-O.) a d’abord obligé Davis (24-12-3) à poser un genou au plancher après l’avoir asséné d’une série de coups au corps et au visage. Il l’a ensuite atteint d’un crochet de la main gauche au foie avant de l’achever grâce à un direct de la droite à la tête.

« Je ne pensais pas qu’il serait si facile à toucher que ça », a avoué le boxeur de Trois-Rivières. « Il semblait habitué à recevoir des coups, mais c’est ma vitesse qui a fait la différence. Les gens me considèrent comme un cogneur, mais je me vois comme un gars de vitesse. »

Martel-Bahoéli cause une surprise

Éric Martel-Bahoéli (photo) a causé une certaine onde de choc en battant Didier Bence après l’avoir envoyé trois fois au canevas dès le deuxième round. 

Martel-Bahoéli (10-3, 7 K.-O.) l’a emporté par arrêt de l’arbitre à 1:44 de la deuxième reprise, gagnant ainsi un troisième combat de suite après une série de trois défaites en 2011 et 2012.

Martel-Bahoéli a tout donné

Après un premier round chaudement disputé, Martel-Bahoéli a ouvert la machine en réussissant à placer sa main arrière à sa guise. Bence (9-1) a enregistré sa première défaite depuis le début de sa carrière, ce qui pourrait signifier la fin de son association avec le Groupe Yvon Michel.

Artur Beterbiev (3-0, 3 K.-O.) a remporté une troisième victoire avant la limite depuis ses débuts professionnels en passant le knock-out à Billy Bailey (12-18) à 2:49 du 1er round. Le Montréalais d’origine russe a terrassé l’Américain d’un violent direct de la main droite au visage.

En ouverture, Sébastien Bouchard (8-0) a battu le Belge Mohamed Sidi Slimani (4-2-1) par décision unanime des juges. Le boxeur de Baie-Saint-Paul a facilement dominé tous les rounds de l’affrontement en mettant continuellement de la pression sur son adversaire.