MONTREAL (PC) - Le boxeur Dave Hilton est convaincu que plusieurs personnes ont fomenté un complot diabolique et mesquin pour le faire accuser d'agressions sexuelles sur des mineures afin de bien s'assurer qu'il disparaisse de leurs vies une fois pour toutes.

La personne qu'il soupçonne le plus est la mère des deux présumées victimes. Il croit qu'elle s'était fait un ami de coeur et qu'elle ne voulait plus le voir autour d'elle, a confié jeudi le champion mondial des super-moyens de la WBC à la procureure de la Couronne, Hélène Di Salvo.

"C'est la chose la plus diabolique et la plus mesquine qu'une personne peut faire", a-t-il déclaré lors de cette quinzième journée du procès.

Les hypothèses de l'accusé ne s'arrêtent pas là. Il soupçonne en outre son ex-maîtresse Carmella d'être partie au complot.

Quant aux deux victimes alléguées, il croit qu'il se pourrait bien que, s'étant fait des amis, elles aient voulu éviter qu'il intervienne dans leurs affaires en inventant toute l'histoire.

Il s'est même demandé si toutes ces femmes n'avaient pas pris leurs idées dans le livre racontant les sévices sexuels imposés à des jeunes filles par Paul Bernardo et Karla Homolka.

C'est à ce moment-là que l'avocat de l'accusé, Paul Skolnik a émis le commentaire suivant: "Ces théories ne sont pas pertinentes", interrompant ainsi son client.

"Si c'est sa façon de voir", a répliqué la juge Danielle Matte, permettant à l'accusé de poursuivre sur sa lancée.

Dave Hilton n'exclut pas totalement la participation de son ex-gérant Johnny Peluso. Il croit cependant que Peluso a finalement décidé de ne pas s'impliquer.

Dave Hilton, 37 ans, se retrouvait jeudi pour une deuxième journée d'affilée dans le box des témoins. Après la pause du midi, il a demandé à la juge Matte la permission de témoigner assis. Après une trentaine de minutes, le magistrat lui a ordonné de se lever à cause de sa trop grande nonchalance.

Elastique et sexe

L'accusé a été invité à revenir sur l'élastique qu'il a dit porter systématiquement à chaque relation sexuelle depuis 1986 pour éviter la douleur occasionnée par son testicule droit qui a tendance à remonter. Depuis qu'un médecin lui a dit que ce testicule risquait de mourir s'il remontait dans l'aine, il ne prend aucune chance, a-t-il expliqué.

Quand il n'en a pas sur lui et que se présente à l'improviste l'occasion d'une relation sexuelle, il en demande à l'hôtel ou au motel où il se trouve.

Les deux victimes alléguées de Hilton ont affirmé n'avoir jamais vu un tel élastique quand elles auraient subi ses avances sexuelles, à partir de l'âge de 12 ans jusqu'à l'âge de 14 ans.

Deux femmes adultes qui ont eu pendant des années des relations sexuelles avec l'accusé ont juré qu'elles avaient bien vu l'élastique, mais pas à toutes les fois.

En matinée, Hilton avait assuré qu'il était un gros travailleur, six jours par semaine, des fois sept, dans la construction ou ailleurs, souvent avec son père. Il s'interrompait seulement pour s'entraîner quand des combats de boxe étaient à l'horizon. Il buvait aussi.

Quelques minutes plus tard, après une pause, sa version changeait radicalement.

Il limitait les contrats d'aménagement extérieur, avec son père, à la saison d'été et le reste du temps il cherchait des contrats. Une seule chose demeurait: il buvait souvent et beaucoup.

Dave Hilton a souvent blâmé son état d'ébriété avancé pour expliquer qu'il ne souvenait pas de certains événements objectivement importants.

Ainsi il ne se souvient pas d'avoir entendu la mère des mineures lui dire, au téléphone, que l'examen médical fait sur elles démontrait qu'elles n'avaient plus leur virginité.

Par rapport à la virginité, il a dit être assez vieux jeu à ce sujet.

"Je crois que la virginité est importante. Je leur disais (aux deux mineures) qu'au moment du mariage elles seraient contentes de l'avoir conservée. C'est pour cela que je les appelais mes anges", a-t-il dit.

Le procès se poursuit vendredi. Si le contre-interrogatoire prend fin, comme cela est prévisible, les plaidoiries s'amorceront lundi.