LAVAL - Un petit peu moins d’un an et demi après sa défaite contre Gennady Golovkin, David Lemieux rêve d’un combat revanche contre le champion unifié des poids moyens ou encore d’une chance avec l’un des autres gros noms de la division, Saul « Canelo » Alvarez en tête.

D’ici à ce que l’une de ces rencontres au sommet se concrétise, le Montréalais croisera le fer avec Curtis Stevens en finale d’un gala présenté samedi soir à Verona dans l’État de New York et télédiffusé aux États-Unis sur les ondes de HBO dans le cadre de sa série Boxing After Dark.

« Je veux lui donner une volée »

Avec trois ceintures mineures en jeu - continentale des Amériques du WBC, nord-américaine de l’IBF et intercontinentale de la WBO -, une victoire permettrait à Lemieux de se positionner avantageusement au classement de trois des principales organisations de boxe professionnelle.

Si son promoteur et son entraîneur y voient en effet une formidable occasion de consolider sa position d’aspirant incontournable de la division, le principal intéressé est davantage animé par le désir de demeurer actif, parce qu’il considère déjà faire partie de l’élite chez les moyens.

« Une victoire contre Stevens va nous amener à un autre niveau, a prédit son promoteur Camille Estephan en marge d’un entraînement présenté lundi avant-midi dans un gymnase de Laval. Au lieu d’être sur Boxing After Dark, on va regarder pour World Championship Boxing. Ça dépend toujours de l’adversaire évidemment, mais une victoire va nous amener directement là. »

« C’est important d’aller là et de donner une bonne performance. C’est le fun, mais c’est un bon défi. Ce n’est pas un combat gagné d’avance, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. C’est un combat où il va falloir bien exécuter ce que nous avons travaillé pendant huit semaines. Le nom de David est attrayant pour les autres et ça se marchande en cas de bonne performance. »

« [Stevens] n’a jamais été un de mes points d’intérêts, parce qu’il n’était pas du niveau que j’avais besoin pour aller me chercher un combat de championnat du monde, a nuancé Lemieux. Mais nous avons ce que nous voulions de HBO et les amateurs voulaient voir ce combat-là. Ça va me garder en forme pour les gros combats à venir. C’est un bon test et je le prends au sérieux. »

Reste que pour un combat dont il « n’a pas besoin pour aller là où [il] veut », l’ancien champion de l’IBF est plutôt engagé émotivement. À la suite d’une conférence téléphonique houleuse tenue la semaine dernière, il a réitéré son désir « d’arracher la tête de [son] adversaire ».

« Je veux lui donner une volée et c’est ce que je vais faire là-bas. Les fans vont bien aimer ça, spécialement les miens, a promis Lemieux. La dernière fois que j’ai voulu battre un gars aussi agressivement, c’est Delray Raines, qui avait lui aussi un peu trop parlé pendant la pesée. »

Pour la petite histoire de ce combat présenté en sous-carte du deuxième duel entre Jean Pascal et Adrian Diaconu en décembre 2009 au Centre Bell, Lemieux avait passé le knock-out à Raines dans la dernière minute du deuxième round après lui avoir fracturé trois côtes ainsi que le nez.

Comme Rosado et Tapia?

Notamment battu par Andre Dirrell, Jesse Brinkley, Golovkin et Hassan N’Dam depuis le début de sa carrière, Stevens est toujours parvenu à attirer l’attention des réseaux de télévision en raison de la puissance de ses poings, lui qui a enregistré 21 de ses 29 victoires avant la limite.

« J'ai aucun problème à me battre aux États-Unis »

« Il est relativement demeuré le même au fil du temps, mais il reste un boxeur avec une bonne force de frappe, a expliqué Ramsay. C’est ce qui lui permet de surprendre ses adversaires et de renaître de ses cendres. C’est typique des boxeurs qui développent beaucoup de puissance.

« David devra montrer qu’il est à un autre niveau que Stevens. Il devra utiliser tous ses outils en plus de sa force de frappe, sinon ça serait descendre au niveau de Stevens. Chaque fois qu’il monte dans le ring, comme un artiste, David présente tout le travail qu’il a effectué en gymnase.

Comme cela avait été le cas avec Gabriel Rosado et Glen Tapia auparavant, Lemieux entend profiter de la tribune qui s’offre à lui pour prouver qu’il n’a aucune difficulté à contrer les cogneurs de cette trempe et qu’il est prêt à se mesurer à Golovkin de nouveau ou encore à « Canelo ».