MONTRÉAL - David Lemieux était impatient de revenir dans le ring, mais comme à l'époque de ses plus beaux jours, il ne s'est pas éternisé.

Disputant un premier combat en six mois, Lemieux a exactement repris là où il avait laissé avant ses deux défaites contre Marco Antonio Rubio et Joachim Alcine en passant un spectaculaire knock-out à Jaudiel Zepeda à 1:47 du deuxième round, vendredi soir au Centre Bell, en demi-finale du dernier gala de la saison de la série « Rapides et Dangereux » du Groupe Yvon Michel.

Lemieux (26-2, 25 K.-O.) a ainsi enregistré une première victoire depuis décembre 2010, mais a surtout repris les airs d'un des plus beaux espoirs de la boxe professionnelle qu'il était à ce moment-là. Il a également prouvé qu'il est pleinement remis de sa blessure à la main droite subie après son revers face à Alcine.

« Nous sommes de retour », a lancé le puissant cogneur après son triomphe. « Ça faisait un bout que j'attendais ce moment. La glace est cassée et je suis maintenant prêt à devenir champion du monde. »

« Nous sommes extrêmement contents », a ajouté le promoteur Yvon Michel. « Nous ne ferons jamais de David un styliste. Il va toujours passer beaucoup de knock-out à beaucoup de boxeurs. »

Le jeune homme âgé de 23 ans a rapidement pris le contrôle du centre de l'arène dès les premiers instants du premier round en variant bien les coups au corps et à la tête de son adversaire. Visiblement satisfait de sa prestation, son entraîneur Marc Ramsay l'a accueilli avec un high five à son retour dans le coin à la fin de l'assaut.

« J'ai particulièrement aimé le travail de David avec son jab », a expliqué Ramsay. « C'est un coup qui est important pour lui. C'est avec son jab qu'il va contrôler les longs combats. »

Lemieux a envoyé Zepeda (12-6-1) au tapis une première fois au début du deuxième round en atteignant ce dernier au visage à l'aide d'un puissant direct de la main droite. Le Montréalais a ensuite continué sur sa lancée avant qu'un crochet de la gauche au corps ne mette fin au carnage à 1:47.

« Je pensais vraiment que Zepeda allait faire la limite », a poursuivi Ramsay. « Je croyais qu'il allait permettre à David d'étaler son talent. »

« C'est un adversaire qui a la réputation d'avoir un bon menton, mais David a trouvé le moyen de lui faire mal au corps! Mais nous ne pourrons jamais dénaturé David. Il faut simplement le rendre moins prévisible. »

Lemieux espère renouer avec l'action le plus rapidement possible et il n'est pas impossible qu'il boxe en sous-carte du combat de championnat des mi-lourds de la IBF qui opposera Jean Pascal à Tavoris Cloud le 11 août prochain à Montréal.

Alvarez ne fait qu'une bouchée du « Sioux Warrior »

Plus tard en finale, Eleider Alvarez a défendu avec succès pour une première fois son titre des poids mi-lourds de la NABO en prenant la mesure de Shawn « The Sioux Warrior » Hawk par décision unanime des juges (118-109, 119-108 et 119-108).

Alvarez (9-0) n'a jamais véritablement respecté la force de frappe de son adversaire, qui avait pourtant signé 17 de ses 23 victoires avant la limite. Le boxeur montréalais d'origine colombienne a dominé la quasi-totalité du combat grâce à son jab et sa défensive hermétique.

« Je suis vraiment content de mon combat », a avoué Alvarez dans un français de plus en plus fluide. « Je savais que ce serait un combat difficile en raison de sa belle fiche. »

« C'est toujours un pari de trouver un adversaire qui permettra à ton boxeur d'apprendre sans franchir une ligne qui n'a pas de bon sens », a ajouté son entraîneur Ramsay. « Aujourd'hui, nous avons eu la chance de disputer 12 bons rounds contre un adversaire de niveau supérieur. »

Alvarez a soulevé la foule dans l'ensemble plutôt tranquille au cinquième round en mitraillant Hawk (23-2-1) d'une série d'une trentaine de coups sans réplique en l'espace de quelques secondes. Sauf qu'à son retour dans le coin, son entraîneur l'a sérieusement grondé.

« Tous les boxeurs font ça. C'est une décision de débutant, c'est quelque chose de stupide », a précisé Ramsay. « Eleider doit être plus félin dans ses attaques et surtout reconnaître quand ses adversaires sont blessés. »

Même s'il était largement en avance, Alvarez n'a pas ralenti la cadence dans les derniers rounds, envoyant même Hawk au plancher au 12e à l'aide d'un crochet de la gauche à la tête.

Alvarez pourrait également être de la carte du 11 août et Michel souhaite ardemment que son protégé se produise sur les ondes de la télévision américaine à cette occasion.

Plus tôt dans la soirée, Oscar Rivas et Sylvera Jacques Louis ont certainement disputé l'un des meilleurs combats présentés en sol québécois depuis le début de l'année. Les deux poids lourds se sont livré une véritable guerre de tranchées, Rivas l'emportant finalement par décision partagée des juges (78-74, 79-73 et 75-77).

Rivas (11-0) a mis beaucoup de pression sur son adversaire pendant le tout combat, mais ce dernier n'a jamais reculé, au grand plaisir des spectateurs qui ont manifesté leur joie à de nombreuses occasions. Le boxeur montréalais d'origine colombienne a démontré d'importants signes de fatigue au septième et avant-dernier round, sauf que Louis (4-2) n'a pas été en mesure de pleinement en profiter. Au terme du duel, celui qui est également entraîneur au club de boxe Underdog à Montréal a annoncé sa retraite.

Dans les autres combats présentés en sous-carte, Ghislain Maduma (8-0, 6 K.-O.) a battu Robert Kiraly (7-4) par knock-out technique, Andrew Gardiner (2-0) a vaincu Patrick Tessier (4-17-2) par décision unanime des juges et Didier Bence (5-0) a défait Stéphane « Brutus » Tessier (3-29-1), également par décision unanime.