MONTRÉAL - David Lemieux s'apprête à disputer le plus important combat de sa jeune carrière et ce n'est donc pas un hasard si tout a été mis en oeuvre afin de l'aider à relever le défi qui se présente à lui.

Lemieux (25-0, 24 K.-O.) se mesurera à Marco Antonio Rubio (49-5-1, 42 K.-O.) dans un duel éliminatoire des poids moyens du WBC, vendredi soir au Centre Bell, en finale du quatrième et dernier gala de la série « Rapides et Dangereux » du Groupe Yvon Michel (GYM). Le vainqueur de cet affrontement croisera ensuite le fer d'ici la fin de 2011 ou au début de 2012 avec le gagnant de celui de championnat entre Sebastian Zbik et Julio Cesar Chavez fils qui sera présenté au mois de juin prochain.

Même si Lemieux n'est maintenant plus qu'à une victoire d'avoir la chance de mettre la main sur un premier titre mondial, plusieurs observateurs se questionnent encore sur sa capacité à livrer un combat de 12 rounds contre adversaire qui possède autant de vécu. Le boxeur québécois ne compte en effet que 55 assauts d'expérience, soit environ quatre fois moins (239) que son rival mexicain.

« Je me suis déjà battu pendant 10 rounds avec Jason Naugler », rappelle Lemieux à ceux qui avaient oublié ce duel disputé en février 2010, le seul qu'il n'a pas remporté par knock-out depuis le début de sa carrière. « Je peux vous assurer qu'il n'y aura aucun problème si ce combat se rend jusqu'à 12 rounds. »

Pour appuyer ses dires, le Montréalais explique qu'il n'a jamais été aussi bien préparé pour un affrontement. Quatre mois se sont écoulés depuis sa dernière victoire sur Purnell Gates, sa plus longue période d'« inactivité » depuis qu'il est passé chez les professionnels en 2007.

« J'ai toujours dit à la blague que mes entraînements étaient plus difficiles que mes combats », avoue Lemieux, lors d'un entraînement tenu dans les locaux de GYM à Montréal. « J'ai notamment passé trois semaines en altitude dans la Sierra Nevada en Espagne en compagnie d'Odlanier Solis qui de son côté se préparait à se battre contre Vitali Klitschko. »

Contrairement à un boxeur comme Lucian Bute qui multiplie les rounds de sparring pendant ses camps d'entraînement, Lemieux préfère les limiter au possible, une philosophie partagée par son entraîneur Russ Anber et ses acolytes Pedro Diaz et Marc Ramsay.

« Nous avons sacrifié la quantité au profit de la qualité », a expliqué Anber. « Francy Ntetu a été un partenaire remarquable. Il est un boxeur extrêmement difficile à affronter et beaucoup plus rapide que ne pourra jamais l'être Rubio. »

Le clan Lemieux s'est préparé pour un exténuant combat de 12 assauts, mais tant le boxeur que l'entraîneur croient que celui qui en sortira vainqueur le fera par knock-out.

« C'est évident qu'un des deux boxeurs sera suspendu pour 30 jours après ce combat », a blagué Anber. « Et nous savons que même s'il est ébranlé, Rubio continuera de foncer. »

« Je peux déjà vous annoncer que ce sera moi qui réussira le knock-out », a conclu Lemieux.

Rubio sait maintenant à quoi s'en tenir et aura une première occasion de réagir demain, alors qu'il s'entraînera lui aussi devant les membres des médias.

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