Moins de 48 heures après s’être incliné devant Lamont Peterson, Dierry Jean avait encore du mal à concevoir qu’il n’a pas pu devenir champion du monde des poids super-légers de la IBF.

Au terme d’une exténuante bataille de 12 rounds, Jean a dû s’avouer vaincu par décision unanime des juges, subissant ainsi une première défaite depuis le début de sa carrière.

Évidemment échaudé à la suite de la tache qui figure désormais en permanence à son dossier, le boxeur montréalais d’origine haïtienne a néanmoins trouvé des vertus à son nouveau statut d’immortel. Après tout, pratiquement tous ses semblables sont déjà passés par là.

« Tranquillement pas vite, je commence à croire que c’est vraiment arrivé », a avoué Jean au cours d’un entretien avec le RDS.ca. « Il y a un trou dans ma fiche, mais c’est avec cette défaite-là que je vais pouvoir aller de l’avant et m’améliorer pour être un peu plus efficace. »

Comme il l’avait mentionné à brûle-pourpoint dans les instants qui ont suivi l’annonce de son revers, Jean est convaincu que c’est son manque d’expérience qui l’a coulé samedi soir.

Avant d’affronter Peterson, le Québécois totalisait 25 combats et 126 rounds d’expérience, mais ne s’était encore jamais mesuré à un ancien champion du monde. L’Américain avait quant à lui 34 duels et 218 rounds au compteur et avait notamment croisé le fer avec Timothy Bradley, Victor Ortiz, Amir Khan, Kendall Holt et Lucas Martin Matthysse au fil des années.

Et même si Peterson s’était fait passer le knock-out à sa précédente sortie, il a rapidement démontré qu’il n’avait conservé absolument aucune séquelle de l’événement.

« J’avais le plan d’essayer de lui passer le knock-out dans les premiers rounds et ça m’a demandé beaucoup d’énergie », a expliqué Jean. « Ça n’a pas marché et j’ai dû trouver un plan B. Peterson l’a remarqué et il a commencé à travailler plus fort dans la deuxième moitié du combat. »

Sortir la tête haute

« Dans le fond, il s’est mieux ajusté à mon style que je ne l’ai fait. Il a été capable de rentrer à l’intérieur et de bien travailler au corps à corps. Il faisait toujours très attention pour ne pas rentrer dans mes coups et surveillait continuellement ma main droite. Il savait ce qu’il faisait. »

Une invitation de Mayweather

Surnommé « mini-Jean Pascal » pendant longtemps, Jean compte encore s’inspirer de l’ex-détenteur du titre des mi-lourds du WBC lorsque viendra le temps de relancer sa carrière.

« (L’entraîneur de Pascal) Marc Ramsay était dans mon coin samedi et il m’a dit qu’il a eu des flashbacksdu combat contre Carl Froch », a révélé Jean. « Pascal a ensuite changé de catégorie pour devenir champion. Ramsay pense exactement que c’est ce qui va m’arriver. »

Jean pourrait en effet être tenté de descendre chez les légers, une division moins compétitive que les super-légers où les Peterson, Danny Garcia et Ruslan Provodnikov règnent en rois et maîtres. Son promoteur travaillerait déjà sur un éventuel combat de championnat du monde.

D’ici là, « Dougy » compte s’accorder quelques semaines de repos avant de retourner au gymnase. Le meilleur boxeur « livre pour livre » de la planète Floyd Mayweather fils l’a même invité à prendre part à son prochain camp d’entraînement en vue de son prochain combat.

Comme quoi l’occasion ratée par Jean samedi peut représenter une amère déception, mais également une opportunité à saisir. Visiblement, il a choisi de ne pas s’apitoyer trop longtemps sur son sort et de plutôt donner un léger coup de pouce au destin. Une histoire à suivre.