MONTRÉAL - Après avoir mis de côté le rêve de devenir champion du monde, du moins pour l'instant, Sébastien Demers s'est fixé un nouvel objectif : toucher d'intéressantes bourses.

Après avoir facilement battu l'Américain Donny McCrary par décision unanime au Casino de Montréal samedi après-midi, Demers a lancé un défi à un coéquipier du Groupe Yvon Michel, soit Joachim Alcine, ancien monarque des super mi-moyens de l'Association mondiale de boxe (WBA).

Alcine ne s'est pas battu depuis qu'il a été détrôné par le Portoricain Daniel Santos l'été dernier, mais tous s'attendent à ce qu'il enjambe de nouveau les câbles au début de 2009.

"Je serais un bon adversaire pour lui parce que je possède une bonne fiche. Et comme mon pourcentage de victoires par mise hors de combat n'est pas très élevé, ça pourrait peut-être l'intéresser", a lancé Demers (26-2, neuf mises hors de combat).

"Et ce serait intéressant pour moi parce que je veux faire de l'argent maintenant. L'argent parle, vous savez, et je parle beaucoup lorsque l'on me montre l'argent", a renchéri l'athlète originaire de Saint-Hyacinthe.

Les aspirations internationales de Demers ont subi un dur coup lorsqu'il a été terrassé en moins de trois rounds par Arthur Abraham lors d'un duel pour le titre mondial des poids moyens de la Fédération internationale de boxe (IBF) en mai 2007, en Allemagne.

Demers s'est relevé en remportant ses cinq combats suivants avant de glisser de nouveau lorsqu'il a perdu par décision partagée aux mains de Dionisio Miranda lors d'un affrontement disputé à Montréal au mois d'août.

Reconnu davantage pour la rapidité de ses mains que la puissance de ses coups, Demers est demeuré dans le top 15 du classement de l'IBF et de l'Organisation mondiale de la boxe (WBO). Il souhaite maintenant que cette position dans l'échiquier mondial le mènera à des combats plus lucratifs.

En attendant, Demers a montré face à McCrary que son jab était tout aussi incisif, et les trois juges lui ont donné l'avantage lors de chacun des dix rounds de l'affrontement.

"Ce fut un succès parce que j'ai pu respecter la stratégie que nous avions établie", a précisé Demers. "Je voulais contrôler le combat avec mon jab parce qu'il (McCrary) est plus petit et plus lent que moi. J'ai vu tous les coups qu'il a voulu lancer."

En plus d'Alcine, Demers a mentionné le nom du Montréalais Arturo Gatti, triple champion du monde. De retour dans son patelin, Gatti, selon certaines rumeurs, aurait laissé planer la possibilité de sortir de la retraite. Le Maskoutain serait également prêt à se mesurer à Kelly Pavlik, qui a perdu un récent combat contre l'increvable Bernard Hopkins.

Bref, Demers veut partager le ring avec de grands noms de la boxe, et qui généreront d'intéressantes bourses, plutôt que de se battre pour une ceinture de champion du monde.

"En ce moment, je ne recherche pas un titre, a déclaré Demers. Lorsque j'ai commencé, je voulais un combat de championnat rapidement parce que c'était un rêve. Maintenant, je sais que je peux tenir tête à ces boxeurs. Je veux prendre mon temps et acquérir de l'expérience parce que à ce niveau, les petites choses peuvent devenir très grandes. Je veux faire beaucoup de combats et être actif. Par la suite, un combat pour un championnat viendra."

Plus que tout, Demers veut affronter Alcine.

Alcine aurait alors indiqué qu'il infligera à Demers la même médecine qu'il a servie à Stéphane Ouellet il y a quelques années.

En apprenant cela, Demers a souri et fait référence aux croyances religieuses de Alcine.

"J'espère que Dieu sera dans son coin, car je suis le diable!", a lancé Demers. "Ce sera le début de sa descente aux enfers."

En préliminaires, l'Américain Don Mouton (8-3-1) a remporté une décision unanime face au Montréalais Walid Smichet (19-5-3) dans un furieux combat où aucun des deux belligérants n'a visité le plancher.

Dans les autres affrontements au programme, notons les victoires du Torontois Phil Lo Greco (17-0) contre le vétéran mexicain Roberto Valenzuela, du Québécois Kevin Bizier (3-0) contre l'Américain Travis Hartman (9-10-1), de l'Ontarien Tony Luis (4-0) contre Martin Huppé (1-10) de Plessisville, et de Pasteur Mbuyi, vainqueur de son premier combat en carrière contre Martin Hudon (2-1-1), également de Plessisville.