Avec les vacances d'été qui sont officiellement terminées, deux combats de championnat du monde ont volé la vedette sur deux continents grâce à deux grandes performances.

Premier arrêt : Wroclaw en Pologne où Vitali Klitschko a continué de régner sur la division des poids lourds en servant une correction à l'aspirant Tomasz Adamek avant de l'emporter par knock-out au 10e round. Grâce à son jab, Klitschko a gardé Adamek à distance, ce qui lui a permis de bien préparer sa main droite. Le Polonais a encaissé les frappes de l'Ukrainien et il faut absolument lui rendre hommage. Il n'a jamais reculé devant le champion.

Mais, aussi brave qu'il peut l'être, Adamek n'aurait pas dû subir une telle correction. Sans aucune raison, son entraîneur Roger Bloodworth a accepté que son protégé absorbe un trop grand nombre de coups, d'autant plus qu'Adamek n'a pas gagné un seul round, ni même une minute pendant tout le combat. Le courage démontré par les boxeurs ne ressemble en rien à celui des athlètes des autres sports. Les boxeurs n'abandonnent jamais. C'est leur travail. Leur marque de commerce. Un entraîneur, par contre, a un rôle complètement différent. Celui de protecteur.

En 1975, dans l'un des plus grands duels jamais vus, le légendaire entraîneur Eddie Futch avait épargné son boxeur en mettant fin à un combat chaudement disputé, avec seulement un round à faire. L'image de Futch disant à l'arbitre Carlos Padilla que Joe Frazier ne monterait pas sur le ring pour le dernier assaut de son combat contre Muhammad Ali est l'expression même de la compassion. Malheureusement, Bloodworth a manqué à son devoir.

Deuxième arrêt : le Boardwalk d'Atlantic City où l'un des meilleurs « livre pour livre » de la planète affrontait l'ancien champion du monde Daniel Ponce de Leon.

Yuriorkis Gamboa, El Ciclon, de Guantanemo, est sans aucun doute l'un des boxeurs le plus excitants de nos jours. Il l'est en fait depuis longtemps. Avec une force de frappe dévastatrice et une vitesse aveuglante, Gamboa est devenu connu grâce à ses prestations entraînantes et ses victoires par knock-out. Plus d'une fois, il est sorti des limbes pour signer des victoires impressionnantes. Primé chez les amateurs et médaillé d'or olympique, Gamboa a donné du prestige à la division des plumes.

Samedi, il n'a déçu personne. Contre le puissant Ponce de Leon, Gamboa n'a pas perdu de temps pour montrer qui était le plus rapide, le plus puissant et le plus habile. Il a dominé tous les aspects du combat. Pourtant, Ponce de Leon a été capable de limiter les ouvertures et de lancer quelques coups. Mais ce ne fut pas assez. Et ce n'est pas parce qu'il n'a pas essayé. Gamboa était simplement supérieur.

À mi-chemin au huitième round, un coup de tête accidentel a coupé Ponce de Leon et le combat a été arrêté. Les cartes des juges ont été consultées et Gamboa a été déclaré vainqueur par décision technique.

Tout comme Klitschko, Gamboa a réussi un blanchissage. Et dans les deux cas, c'était très près de la perfection.