MONTRÉAL - Puisque Jean Pascal boxait chez les super-moyens jusqu'ici, on a cru pendant un bon moment que le premier duel à saveur locale qui réunirait InterBox et GYM serait un combat entre Lucian Bute et lui.

Mais les circonstances ont fait en sorte que c'est un affrontement entre Adrian Diaconu et Pascal qui jouera ce rôle, et qui sera le premier à faire saliver les amateurs de boxe avides de pathos à saveur locale - chose qu'ils n'ont pas vécue depuis les plus beaux jours de Régis Lévesque.

"Je vais vous faire une confidence: j'avais le pressentiment depuis le début (de ma carrière professionnelle) que j'allais affronter Diaconu avant Bute", a confié Pascal, mardi, au cours d'un point de presse ayant pour but de mousser le combat du 19 juin prochain au Centre Bell, à l'occasion duquel Diaconu défendra sa ceinture WBC des mi-lourds pour la première fois.

"Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais ce 'feeling'-là", a ajouté Pascal.

Selon Jean Bédard, président du Groupe Sportscene, propriétaire d'InterBox, un combat Diaconu-Pascal constituait une proposition plus alléchante pour son organisation qu'un duel Bute-Pascal. Bute n'aurait pas eu grand-chose à gagner en affrontant Pascal, du moins dans le contexte actuel. Ce qui n'est pas le cas de Diaconu, qui n'est pas aussi populaire que Bute même s'il a lui aussi beaucoup de charisme dans un ring.

"Je pense que c'est une question de rapport de force, a affirmé Bédard. Nous, on a le champion (Bute), on n'avait pas besoin de Jean Pascal pour que Lucian continue d'avancer. Dans son cas, pourquoi on aurait fait ça tout de suite? On peut faire d'autre chose en ce qui le concerne.

"Dans le cas d'Adrian, il n'a pas encore une base de partisans stable et ça faisait longtemps qu'il n'avait pas boxé. Nous, notre but, c'est de le faire mieux connaître au Québec et je pense qu'on a le bon gars pour ça. Et Adrian voulait boxer contre (Pascal).

"C'était plus facile de négocier (pour un combat Diaconu-Pascal) parce que nous, on amène le champion, tandis qu'eux, ils amènent un boxeur qui va nous aider à faire la promotion (de notre champion). Alors on est tous les deux gagnants. On a deux boxeurs qui amènent chacun quelque chose de différent sur la table. Ce qui fait que ç'a été plus facile de conclure une entente", a ajouté Bédard.

"Bute a d'autres chats à fouetter, il s'en va dans une autre direction", a pour sa part noté Yvon Michel, président de GYM.

Selon Pascal et Michel, le combat contre Diaconu sera plus spectaculaire que ne l'aurait été un duel contre Bute, ce qui fait que les amateurs y gagneront au change.

"Ça va donner un combat plus explosif, a dit Pascal. Bute et moi, ç'aurait été un affrontement entre deux excellents boxeurs, mais ç'aurait été plus technique, comme un jeu d'échecs."

"Un combat Pascal-Bute aurait été très tactique, a souligné Michel. Celui-là (contre Diaconu) va être explosif, physique, ça va être une confrontation de tous les instants. Il ne pourrait pas y avoir un plus grand contraste entre ces deux boxeurs-là."

Un affrontement entre Bute et Pascal reste toujours possible, mais à long terme. Un tel scénario deviendrait moins probable en cas de victoire de Pascal contre Diaconu, puisque le Lavallois d'origine haïtienne poursuivrait alors fort probablement sa carrière chez les mi-lourds. Ce n'est qu'en cas de défaite qu'il envisagerait la possibilité de poursuivre chez les super-moyens.

Oubliez Allan Green

Au sujet de Bute, qui doit livrer une défense optionnelle à Québec quelque temps en juillet, il devra oublier Allan Green comme adversaire. C'est ce qu'a indiqué Bédard, mardi.

Ce dernier a indiqué que Carl Froch ayant remporté son combat contre Jermain Taylor - un dénouement inattendu - les clans Green et Froch se courtisent présentement en vue d'un lucratif affrontement qui plairait bien à la télé américaine.

"Ce qui fait qu'on cherche présentement un autre adversaire", a indiqué Bédard, réalisant bien qu'InterBox se trouve maintenant bien loin dans la liste des priorités du clan Green.