Depuis qu’il a été annoncé qu’Adonis Stevenson affronterait le champion des poids mi-lourds du WBC Chad Dawson, ce combat intrigue. Dawson, qui a déjà fait partie des meilleurs boxeurs « livre pour livre » de la planète, contre Stevenson, le cogneur qui ne cesse d’impressionner depuis qu’il est revenu dans le giron du Groupe Yvon Michel il y a un peu plus de deux ans.

Normalement, le triomphe de Dawson ne ferait aucun doute. Il compte quelques victoires majeures depuis le début de sa carrière et il ne faut pas nécessairement tirer de grandes conclusions de la défaite qu’il a subie devant Andre Ward à son dernier combat. Être battu par Ward est loin d’être honteux et il est même possible de s’en remettre. Parlez-en à Carl Froch!

Par contre, une épée de Damoclès plane au-dessus de la tête de Dawson. Ce formidable boxeur peut être d’une redoutable efficacité lorsqu’il est déterminé, mais a la fâcheuse tendance d’être parfois sur le pilote automatique. Comme lors de son combat face à Jean Pascal. Mais en même temps, Dawson était seul sur le ring quand le sentiment d’urgence s’est fait sentir.

De son côté, Stevenson n’a pas affronté les adversaires les plus crédibles depuis son revers contre Darnell Boone. Ils ont été judicieusement choisis pour lui permettre de se hisser au rang d’aspirant obligatoire chez les super-moyens. Sauf que plusieurs boxeurs l’ont évité pendant cette ascension au cours de laquelle il est membre de l’équipe du Kronk Gym de Detroit.

Les chances de l’emporter de Stevenson résident dans ce fameux coup de poing qui peut changer à lui seul l’allure d’un combat. Le coup de poing qui a permis à tant de boxeurs de devenir célèbres après qu’ils eurent passé le knock-out à des rivaux de la trempe de Dawson.

Au final, il est pas mal évident que c’est Dawson qui a son sort entre ses mains. S’il parvient à établir son jab et à encaisser les bombes qui le toucheront, il ne devrait pas avoir de difficulté à l’emporter. Mais pendant toute la semaine qui a précédé le duel, Dawson n’a jamais donné l’impression d’avoir le goût d’être là. Les succès dans le sport sont souvent une question de confiance et Stevenson en déborde.

La vie serait assurément plus agréable si un nouveau champion québécois était couronné, étant donné que l’industrie en a bien besoin pour assurer son développement et sa survie. Stevenson est pleinement conscient que cette chance ne se présentera probablement pas deux fois, qu’il risque fort de l’emporter avant la limite dans le dernier quart du combat. Sauf qu’il est toujours risqué de se baser sur de l’intangible pour prédire l’issue d’un duel comme celui-là. Si je n’avais pas passé la semaine aux côtés des deux boxeurs, je favoriserais Dawson par décision.

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