MONTRÉAL – Erik Bazinyan a commencé l’année sur les chapeaux de roues, alors que Steven Butler s’est offert une victoire expéditive dont il avait grand besoin, jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal, lors d’un événement organisé par Eye of the Tiger Management (EOTTM).

Bazinyan (27-0, 21 K.-O.), dont le promoteur espère qu’il disputera un choc éliminatoire d’ici décembre, a vaincu Reinaldo Paniagua par arrêt de l’arbitre à 1:10 du 9e round, après que Butler (29-3-1, 25 K.-O.) eut précédemment mis fin à une série de deux dures défaites avant la limite en prenant la mesure de Hector Manuel Zepeda par arrêt de l’arbitre à 2:50 du 3e round.

Affrontant un adversaire qui avait dépassé de 10 livres la limite permise à la pesée mercredi, le Montréalais d’origine arménienne a poursuivi son ascension dans les classements mondiaux en offrant une prestation extrêmement méthodique et en pistonnant Paniagua (17-2) avec son jab.

« Erik m’a monté ce soir l’une des choses que j’aime le plus voir chez mes boxeurs : il a été en mesure d’appliquer une tactique on the fly, a déclaré son entraîneur Marc Ramsay. Il écoutait tout ce que je lui disais et j’ai vraiment été impressionné, plus que par le combat lui-même. »

Bazinyan a posé les premiers jalons de sa victoire à la fin du 8e round en martelant le Mexicain de coups au corps. Ce dernier n’a ensuite visiblement pas été capable de récupérer pendant la minute de repos avant le début du 9e, ce qui a permis au favori de la foule de l’arrêter aisément.

« J’entendais l’arbitre demander à [Zepeda] de se défendre et ça m’a incité à en donner encore plus, a expliqué Bazinyan. Je suis très content de mon combat parce que c’est le meilleur adversaire que j’ai affronté en carrière. J’ai appris énormément de choses contre lui ce soir. »

Bazinyan n’a ainsi eu aucun mal à défendre sa ceinture des poids super-moyens de la NABF qu’il avait obtenue après sa dernière victoire contre Scott Sigmon en juin dernier au Mexique. Avec ce succès, il devrait améliorer son classement au WBC où il pointe présentement en 18e place.

En demi-finale, Butler pouvait difficilement imaginer un meilleur scénario pour refaire le plein de confiance après avoir été précocement stoppé par le champion « régulier » des moyens de la WBA Ryota Murata en décembre 2019, au Japon, ainsi que Jose de Jesus Macias en janvier 2021.

Ayant renoué avec son premier entraîneur Rénald Boisvert, Butler a vite annoncé ses couleurs en lançant une énorme droite dès que le son de la cloche annonçant le début du combat s’est fait entendre. Il n’a ensuite mis que très peu de temps pour envoyer le pauvre Zepeda (20-4) au plancher, à deux reprises plutôt qu’une d’ailleurs, dans la dernière minute du premier round.

Après un deuxième assaut un peu plus tranquille pendant lequel Butler a été atteint à quelques reprises au menton, il a rouvert la machine au troisième et profité de la baisse de régime de son rival pour s’offrir un premier gain depuis septembre 2019 qui lui a enlevé une tonne de pression.

« Je ne l’ai jamais caché, j’ai vécu une dépression après ma dernière défaite. C’était difficile, je me suis même demandé si j’allais arrêter la boxe, a avoué Butler. Je me suis posé énormément de question parce que [Macias] n’était pas un adversaire contre lequel j’étais censé perdre.

« Il y a tout le temps quelque chose de bon dans chaque situation, même si tu ne le sais pas sur le coup. Je n’ai jamais abandonné et c’est pourquoi je ressens de la fierté. Je me sens très bien. »

En sous-carte

L’ex-détenteur de titres mineurs Steve Claggett (31-7-2, 21 K.-O.) a encore une fois maintenu un rythme endiablé, non sans encaisser sa part de coups, mais il l’a néanmoins emporté après que l’Argentin Sebastian Ezequiel Aguirre (18-4) eut abandonné à la conclusion du neuvième round.

Sans surprise, l’Albertain s’est collé à son adversaire pendant tout le temps combat, mais ce dernier est parvenu à ébranler Claggett avec un uppercut à la fin du troisième assaut. Le boxeur âgé de 32 ans est cependant revenu rapidement en force et n’a jamais faire reculer Calggett, qui a gagné un deuxième duel consécutif depuis sa défaite contre Mathieu Germain en mai dernier.

En lever de rideau, le Montréalais Hamza Khabbaz (3-1) s’est offert une légère frousse en visitant le plancher dans les derniers instants de son combat prévu pour quatre rounds contre le Mexicain Rafael Carmona Mendez (4-2), mais il l’a néanmoins emporté par décision unanime (38-37, 38-37 et 38-37). Il s’agissait pour Kahbbaz d’une première sortie depuis septembre 2019.

Martine Vallières-Bisson (5-0) a été fidèle à elle-même en étant explosive de la première à la dernière seconde avant de battre Milagros Hernandez Gonzalez (0-2) par décision unanime (40-35, 40-36 et 40-36). Les deux boxeuses ont énormément échangé pendant tout le combat, la Mexicaine se retrouvant même au tapis pendant le quatrième et dernier round. Pour Vallières-Bisson, il s’agit d’un cinquième gain en autant de duels depuis le commencement de sa carrière.

Finalement, Jean Gardy François (2-0, 2 K.-O.) a enregistré une deuxième victoire avant la limite en autant de combats en malmenant Francisco Javier Rodriguez Juarez (7-2) avant de l’emporter par arrêt de l’arbitre à 2:48 du 3e round. Le Montréalais a envoyé le Mexicain au plancher au milieu de la dernière minute du 3e assaut avant de terminer le travail avec une série de coups.